L'heure des décisions
Hockey vendredi, 14 févr. 2014. 16:00 jeudi, 12 déc. 2024. 03:44Le public canadien est un peu plus rassuré. L'équipe du Canada, face à un adversaire qui ne faisait pas le poids, a entrepris son match contre l'Autriche comme il avait terminé sa partie inaugurale contre la Norvège. Elle a été plus énergique, plus dynamique. Elle s'est ainsi payé une partie de plaisir contre l'Autriche, 6-0.
La cohésion était nettement meilleure entre les attaquants tandis que les défenseurs ont été extrêmement solides encore une fois. On a réussi à chasser la nervosité du premier jour. On n'a pas vu grand cafouillage. Le rythme de la partie n'était pas du tout le même. Tout s'est déroulé beaucoup plus rapidement qu'à l'occasion du match précédent, le jeu de passes et les sorties de territoire, notamment.
Les Autrichiens ont eu énormément de difficulté à contenir les joueurs format géant du Canada qui ont agi à leur guise en territoire adverse. Jeff Carter et Ryan Getzlaf, deux colosses de six pieds et quatre pouces, se sont partagé assez facilement quatre des six buts de la rencontre, dont trois par Carter qui a réussi un tour du chapeau naturel en deuxième période. Les joueurs canadiens n'ont même pas eu à jouer d'une façon robuste pour se créer de l'espace. Tout cela pour dire qu'il faudra attendre une opposition digne de ce nom avant de porter un jugement sûr sur les chances du Canada de participer au dernier match dans neuf jours.
Ce qui est trompeur dans cette victoire très nette, c'est qu'on n'a jamais senti que le Canada avait ouvert la machine. L'équipe s'est montrée opportuniste autour du gardien autrichien qui a donné tout ce qu'il a pu dans les circonstances. Si l'opposition avait été plus forte, le match aurait probablement été disputé d'une façon plus agressive.
Le personnel de direction arrive à l'heure de quelques décisions importantes. C'est déjà dans le sac pour Martin Saint-Louis qui a fort bien paru en complétant le trio de Sidney Crosby et Chris Kunitz, une belle surprise de la part de Mike Babcock. Même si on n'a pas vraiment vu Kunitz jusqu'ici, cette combinaison est celle que Scotty Bowman, le plus grand gagnant dans l'histoire du hockey derrière le banc, a préconisée bien avant la formation de l'équipe. Crosby et lui ne se sont pas cherchés sur la glace. Saint-Louis aurait pu marquer deux buts.
Un autre point d'interrogation avant le tournoi concernait le temps d'utilisation de P.K. Subban. On ne voit pas pourquoi on ne pourrait pas continuer de faire route avec lui. Non seulement offre-t-il une option supplémentaire à l'occasion des supériorités numériques, mais il a joué intelligemment durant ce match, même s'il a été en difficulté à une ou deux occasions. On a déjà annoncé que Dan Hamhuis sera là contre la Finlande, ce qui pourrait être un match récompense pour lui avant de le retirer définitivement.
Par ailleurs, le Canada n'a pas les moyens de se priver de la vitesse de Matt Duchene qui n'a pas joué souvent, mais qui a eu le temps de démontrer qu'il a sa place dans ce genre de compétition. Faudra voir qui sera sacrifié si on lui fait une place.
Reste la situation des gardiens de but. Babcock, comme dans le cas de Subban, de Duchesne et de Hamhuis, se donnera probablement une soirée supplémentaire pour prendre des décisions finales. On saura après le match de dimanche qui, de Carey Price ou de Roberto Luongo, sera l'homme de confiance du Canada pour le reste du tournoi. Luongo, qui n'avait pas eu le bonheur de travailler avec une priorité de six buts depuis des lunes dans la Ligue nationale, a été impeccable. Il a été plus menacé que l'a été Price face à la Norvège et il a paru en parfait contrôle de la situation. Il mérite certainement de jouer dans deux jours, même si on soupçonne les penseurs de l'équipe d'avoir déjà arrêté leur choix sur Price. On verra.
Fort heureusement, ces deux matchs contre les formations pauvres des Jeux olympiques appartiennent au passé. On peut comprendre que dans l'esprit des Jeux, l'important est de participer, mais des pays comme la Norvège et l'Autriche existent surtout pour permettre aux grandes puissances de peaufiner leur stratégie avant les grands rendez-vous.
Face à la Finlande, ça commencera à être intéressant. Ce sera le temps de nous en montrer davantage.
Un rare exploit
C'était la première fois depuis 1956 qu'un joueur canadien obtenait un tour du chapeau naturel aux Olympiques. Un dénommé Paul Knox avait réussi l'exploit dans une victoire de 26-0 contre l'Autriche. Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'Autriche est une victime facile.