MONTRÉAL – La pandémie pèse lourd. Par les temps qui courent, ça se sent particulièrement chez les jeunes. Mais, il y a le sourire de Devon Levi. Un sourire pur qui fait un immense bien à voir. 

Le gardien de 20 ans flotte sur un nuage depuis un peu plus d’un mois. Levi y a été propulsé quand il a aperçu une publication sur Instagram dans laquelle il apparaissait parmi 10 gardiens pouvant être sélectionnés pour les Jeux olympiques. 

« J’étais comme wow! J’étais sous le choc, je n’avais aucune idée que je serais considéré. Je n’ai pas été capable de dormir cette nuit-là. Le groupe s’est rétréci et j’ai reçu un appel par rapport à cette possibilité. Je suis tellement reconnaissant, je viens de traverser un mois fou. Tout va vite et je serai un olympien sous peu », a raconté Levi avec un visage assez lumineux pour remonter le moral de quelques personnes. 

Levi a rencontré, virtuellement, les médias, mardi, à la sortie de son premier entraînement avec l’équipe canadienne élaborée pour les Jeux olympiques de Pékin. La formation dirigée par Claude Julien se prépare à Davos, en Suisse, jusqu’au 1er février. 

« C’est vraiment cool d’être ici, je n’avais jamais quitté l’Amérique du Nord auparavant. J’adore ça. Il n’y a rien de comparable à sauter sur la glace avec le logo du Canada. L’an passé, j’ai cru que c’était la dernière fois que j’enfilais le chandail du Canada et me revoilà », a ajouté Levi sans être capable de se débarrasser de son sourire. 

Le Montréalais fait référence à sa participation au Championnat mondial junior, le tournoi durant lequel il a catapulté sa réputation à un tout autre niveau. 

D’ailleurs, il se base sur ses performances étincelantes devant le filet du Canada pour afficher de la confiance quant à son adaptation au calibre plus relevé des Jeux olympiques. 

« Je venais de jouer dans la CCHL, une ligue pas aussi forte que le talent présent au CMJ et ma transition n’a pas été si pire, je me suis senti confortable grâce aux entraînements. La seule chose sur laquelle je vais me concentrer, c’est de m’amuser, c’est ainsi que je peux jouer au niveau dont je suis capable », a formulé Levi avec modestie. 

Cela dit, la nouvelle vedette des Huskies de l’Université Northeastern reconnaît que le défi sera colossal. 

« Il y a des joueurs très talentueux qui vont certainement me poser des obstacles et ce sera difficile d’arrêter certains tirs, mais c’est un défi que je suis très excité de relever », a ajouté l’homme masqué qui présente un dossier de 16-7-1, avec une moyenne de 1.55, une efficacité de ,948 et 9 blanchissages. 

Même si Levi connaît une saison extraordinaire avec Northeastern, il ne détient pas l’expérience de Matt Tomkins et encore moins celle d’Edward Pasquale. Levi devra prouver qu’il peut rivaliser avec eux – et même les surpasser – pour voir de l’action en Chine. 

« J’adore être le underdog », a rappelé celui qui a convaincu les Panthers de la Floride de le repêcher en septième ronde. 

Depuis cette publication qui l’a fait rêver, jour après jour, Levi s’est assuré de briller. 

« Au début, c’était difficile de me calmer. Durant le dernier mois, j’ai fait tout en mon possible pour démontrer que je suis prêt et que je suis capable de jouer à ce niveau. La décision reviendra à l’entraîneur. Mais que j’obtienne le poste de partant ou non, je serai content même si c’est sûr que je souhaite jouer pendant les JO », a exprimé le sympathique athlète qui maîtrise bien le français. 

Julien a admis que la compétition est lancée devant le filet. Lui et son entourage ne parvenaient pas à identifier un gardien qui démarre avec une nette longueur d’avance. Mais il assure que Levi détient tout ce qu’il faut. 

« Un beau défi » pour Claude Julien

« On croit en eux, ils sont ici car on considère qu’ils sont prêts pour une telle compétition. Il (Levi) connaît une très bonne saison et il a un énorme potentiel. Cette semaine, on aura la possibilité de l’évaluer d’encore plus près. Notre groupe a tous vu la même chose, il est prêt à nous aider à gagner », a témoigné l’entraîneur. 

Même s’il devait se contenter d’un rôle secondaire, Levi ne serait pas ébranlé. 

« Il y a un an, je n’aurais jamais pensé aller aux Jeux olympiques. C’est vraiment un rêve d’y être, j’ai regardé plusieurs de ces joueurs quand j’étais très jeune », a conclu Levi qui n’a pas fini d’être émerveillé et c’est tant mieux. 

Les Sabres de Buffalo, qui l’ont acquis des Panthers, ne seront pas les seuls à le surveiller et à observer s’il sera aussi heureux, le 20 février, alors que la médaille d’or sera remise à l’équipe championne. 

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