GENÈVE, Suisse - Le Tribunal arbitral du sport (TAS) entame une semaine complète d'auditions d'appel des 39 athlètes russes disqualifiés des Jeux olympiques de Sotchi en 2014 pour avoir pris part à un programme de dopage soutenu par l'État.

Certains athlètes espèrent faire renverser leurs suspensions à vie des Jeux olympiques et laver leur réputation pour participer aux Jeux de Pyeongchang, qui auront lieu à partir du 9 février en Corée du Sud.

Les verdicts ne devraient pas être rendus avant le 30 ou le 31 janvier, a déclaré le secrétaire général du TAS, Matthieu Reeb, avouant que ce serait au moins deux jours après la date limite officielle pour les inscriptions olympiques.

Deux principaux témoins à charge, le lanceur d'alertes russe Grigory Rodchenkov et l'enquêteur de l'Agence mondiale antidopage, Richard McLaren, doivent témoigner par vidéoconférence ou par téléphone aux audiences à huis clos qui se déroulent dans un centre de conférence.

Rodchenkov, l'ancien directeur des laboratoires antidopage de Moscou et de Sotchi, vit désormais en tant que témoin protégé aux États-Unis.

Reeb a précisé que les deux hommes témoigneraient une seule fois.

« Ils seront entendus un jour et d'un seul coup, a déclaré Reeb. Ils seront entendus pendant la semaine en présence des parties, mais peut-être que tous les athlètes ne seront pas présents tout le temps. »

Les 39 athlètes qui font appel figurent parmi les 46 cas russes des Jeux de Sotchi, qui ont fait l'objet d'une enquête l'an dernier par un comité de discipline du Comité international olympique.

Le jury du CIO, présidé par l'avocat suisse et membre du conseil exécutif du CIO, Denis Oswald, a trouvé 43 des athlètes coupables de complicité dans la conspiration de Sotchi. Trois athlètes ont été blanchis.

Le programme de dopage de longue date de la Russie consistait notamment à entreposer de l'urine propre pour des athlètes ciblés plusieurs mois avant les Jeux olympiques de Sotchi et à les échanger pendant l'événement contre des échantillons contaminés par des stéroïdes.

Le comité du CIO a estimé que les échantillons soi-disant infalsifiables avaient été compromis, ce qui semblait confirmer l'affirmation de Rodchenkov selon laquelle le service de sécurité russe, connu sous le nom de FSB, avait trouvé une méthode pour les falsifier.

Le cabinet d'avocats suisse Schellenberg Wittner représente les 39 athlètes de sept sports, dont plusieurs médaillés d'or, devant deux jurys distincts. Deux juges allemands siègent sur le comité de trois juges du TAS.