Une chute à chacune de ses descentes en finale de slopestyle a empêché le skieur acrobatique Alex Beaulieu-Marchand de lutter pour une place sur le podium, jeudi, aux Jeux olympiques de Sotchi. Seul Canadien en lice, l’athlète de 19 ans a dû se contenter du 12e rang.

Les Américains ont dominé la finale de l’épreuve présentée pour la première fois au Jeux. Meneur des qualifications, Joss Christensen a mis la barre haute dès sa première descente en finale en obtenant une impressionnante marque de 95,80 points qui n’a jamais été battue par la suite. Ses compatriotes Gus Kenworthy (93,60 points en 2e manche) et Nicholas Goepper (92,40 points en 1re manche) ont complété le podium.

«Je suis sous le choc, a déclaré Christensen. Je suis super heureux de monter sur le podium avec mes amis. L'Amérique, nous l'avons fait.» 

Deuxième des qualifications, le Norvégien Andreas Haatveit a bien essayé d’empêcher le balayage américain, mais malgré une troisième place provisoire après la première manche grâce à un pointage de 89,60 points, sa note de 91,80 points reçue pour sa seconde descente n’a pas été suffisante et il a terminé au pied du podium.

Alex Beaulieu-Marchand a quant à lui brillamment attaqué le parcours lors de sa deuxième descente de la finale, mais a vu ses espoirs s’anéantir lorsqu’il a chuté tout juste avant le dernier saut. Ses 21,40 points l’ont placé au 12e rang.

« Malheureusement, je crois qu’il est allé juste un peu trop gros dans les airs », a mentionné l’entraîneur québécois Jean-François Cusson.

Beaulieu-Marchand réservait pour son dernier saut un switch 1440, qu’il n’aura finalement pas réalisé dans la compétition olympique. « C’est dommage, car il n’aura finalement pas eu la chance de le faire et il avait très hâte. »

En première manche, le skieur de Québec a trébuché dès la sortie de sa première manœuvre sur les rampes et a reçu un maigre 5,00 points.

Beaulieu-Marchand avait entamé la journée de compétition en prenant le sixième rang des qualifications. Après une difficile première manche, il a obtenu 85,6 points à son passage suivant, ce qui lui a permis de mettre la main sur l'un des 12 laissez-passer pour la finale.

Le slopestyle aux Jeux olympiques, un succès

Le ski slopestyle a fait son entrée dans le programme des Jeux olympiques pour une première fois aux Jeux de Sotchi. Le Canada s’est d’ailleurs illustré, récoltant deux médailles et plaçant quatre Canadiens en finale. Rappelons que l’Ontarienne Dara Howell a été couronnée et que la Québécoise Kim Lamarre l’a accompagnée sur le podium en raflant la médaille de bronze chez les femmes. « C’est exceptionnel », a lancé Cusson, pour qui la mission est accomplie.

« Les gens ne réalisent pas, mais sur ce parcours, il fallait faire six manœuvres de suite et il faut les exécuter parfaitement. Ce n’est pas facile. Le sport a atteint maintenant un autre niveau », a souligné l’ancien athlète de style libre. « C’est le parcours le plus viril que j’ai vu de ma vie. Les sauts sont énormes et les modules de rampes sont assez spectaculaires. »

Le temps clément a plu également aux skieurs selon Cusson. « C’est comme du ski de printemps au Québec. Les réceptions de saut n’ont pas été trop méchantes avec les skieurs. Tu peux te permettre de tomber, car c’est plus mou. C’est sûr que ça encourage les skieurs de faire de plus gros trucs. »

Les plus grands de ce sport ont également répondu à l’invitation du rendez-vous olympique, ce qui a permis une forte compétition. « Ç’a été la compétition la plus relevée de notre sport. Les gens qui n’avaient jamais vraiment regardé de slopestyle ont dû être impressionnés, car ç’a été tout un spectacle », a-t-il conclu.