Tout le monde sait qu’une médaille d’or remise aux Jeux olympiques n’est pas vraiment une médaille d’or. C’est plutôt une médaille d’argent qui est recouverte d’une mince couche d’or.

Mais cette médaille vaut son pesant d’or à qui sait s’en servir quand vient le temps de graduer chez les professionnels.

Nos voisins, les Américains, l’ont compris depuis longtemps. D’ailleurs, leurs plus grandes vedettes telles Sugar Ray Leonard, Oscar DeLaHoya, George Foreman, Andre Ward et le regretté Muhammad Ali présentent tous des fortunes assez colossales.

Au Canada, l’histoire est un peu différente. À l’exception de Lennox Lewis, médaillé d’or pour le Canada chez les super lourds lors des Jeux de Séoul en 1988, les autres se sont éclipsés plus rapidement que leurs cousins américains.

Il faut dire que le Canada n’a pas remporté de médaille en boxe au cours des vingt dernières années. Le dernier à réussir l’exploit est David Defiagbon, médaillé d’argent aux Jeux d’Atlanta en 1996, et on sait que sa carrière professionnelle n’a jamais pris son envol.

Parmi les autres, on retrouve Shawn O’Sullivan, médaillé d’argent à Los Angeles en 1984, Raymond Downey, médaillé de bronze à Séoul en 1988, Egerton Marcus, médaillé d’argent à Séoul en 1988, Mark Leduc, médaillé d’argent à Barcelone en 1992, et Chris Johnson, deuxième médaillé de Barcelone, battu en demi-finale par l’Américain Chris Byrd.

N’allez surtout pas croire qu’il n’y a que la médaille d’or qui vaut son pesant d’or. Celles d’argent et de bronze peuvent aussi apporter gloire et fortune à ceux qui sont parvenus à se les passer autour du cou.

Un espoir  

Au moment d’écrire ces lignes, le boxeur canadien Arthur Biyarslanov avait gagné son premier combat aux Jeux de Rio.

Deux têtes folles avaient été accusées d’assaut sexuel sur une femme de chambre. Et le Canada totalisait sept médailles, dont une d’or, en natation.

Les Américains s’époumonaient à crier haut et fort « USA! USA! USA! » à la suite de la victoire de Nico Hernandez qui assure une médaille à son pays, la première depuis huit ans. Pour le moment, elle est de bronze, mais elle pourrait devenir d’argent ou bien d’or si jamais ce fils de l’Oncle Sam continuait à remporter des victoires.

Voici quelques vainqueurs de médailles qui ont su monnayer leurs présences aux Jeux olympiques au cours des années.

ANDRE DIRRELL : Médaillé de bronze aux Jeux de 2004, à Athènes, en Grèce. Il avait perdu en demi-finale contre Gennady Golovkin.

Il est classé quatrième aspirant à la couronne WBC de Badou Jack et gagne très honorablement sa vie dans la boxe.

JAMES DEGALE : Médaillé d’or aux Jeux de 2008. Il est maintenant sous la gouverne de Al Haymon et on dit qu’il a touché pas moins de 1,5 million $ pour son combat contre Lucian Bute.

D’ailleurs, il n’hésite pas à dire que chaque fois qu’il se bat, il touche des bourses de plus de 1 million $.

YURIORKIS GAMBOA : Il s’est sauvé de Cuba et depuis, il présente une fiche de 25 victoires contre un seul revers. Et ce revers est survenu par T-K.-O./9 aux mains de Terence Crawford. Depuis cette défaite, il a gagné ses deux derniers combats.

Gamboa avait raflé la médaille d’or pour Cuba, à Athènes, en Grèce, en 2004.

VYACHESLAV GLAZKOV : Détenteur de la médaille de bronze pour l’Ukraine chez les super-lourds, à Beijing, en Chine, en 2008.Sa fiche chez les pros est de 21-1-1 (13 K.-O.).

En janvier dernier, il a perdu par T-K.-O./3 contre Charles Martin, dans un match pour le titre vacant IBF des lourds.

GENNADY GOLOVKIN : Fort d’une carrière amateur où il a accumulé 345 victoires contre seulement 5 revers, Golovkin est toujours invaincu chez les pros avec 35 triomphes contre aucun revers et 32 K.-O.

Il a été lent à partir, mais il a su monnayer sa médaille d’argent des Jeux de 2004. Aujourd’hui, il touche des millions pour démolir ses adversaires.

Son prochain combat aura lieu le 10 septembre prochain contre Kell Brook, le champion des mi-moyens.

GGG défendra alors ses couronnes WBC, WBA et IBF des poids moyens (160 livres)contre un champion des 147 livres.

ANTHONY JOSHUA : C’est en 2012 à Londres, en Angleterre, que le Britannique Anthony Joshua a mérité la médaille d’or devant ses propres partisans.

Depuis ce jour, il a conservé une fiche vierge 17-0 (17 K.-O.). Il a gagné le titre vacant de l’IBF contre Charles Martin et le 25 juin dernier, il se payait le luxe d’un T-K.-O./7 sur Dominique Brazeale. C’était la première défaite pour le boxeur américain.

AMIR KHAN : Médaillé d’argent lors des Jeux d’Athènes en Grèce, Amir Khan vient de gagner la plus grosse bourse de sa carrière, mais a dû s’avouer vaincu contre le Mexicain Saul Alvarez.

Khan est l’ex-champion de la WBA et IBF des super-légers.

WLADIMIR KLITSCHKO : Peut-être le plus riche de tous les médaillés de cette brochette, Klitschko a gagné la médaille d’or aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996. Sa fiche amateur est de 134 victoires contre seulement 6 revers et 65 victoires par K.-O.

En matches de championnat chez les professionnels, il a conservé un record de 25 victoires contre seulement 3 revers. 

Lors de son dernier combat, il a été détrôné par Tyson Fury et les deux doivent se rencontrer à nouveau le 29 octobre prochain.

La fortune de Klitschko est estimée à près de 200millions de dollars et son prochain combat promet d’être encore une fois multimillionnaire.

VASYL LOMACHENKO : Bien que sa fiche professionnelle soit de 6-1-0 (4 K.-O.), Lomachenko est déjà champion dans deux divisions de poids.

Chez les amateurs, il s’est couvert de gloire en remportant la médaille d’or à deux occasions, en 2008 à Pékin et en 2012 chez les légers à Londres.

Né en Ukraine, il vit maintenant à Oxnard, en Californie

Sa seule défaite dans les rangs professionnels est survenue à son deuxième combat quand il a perdu une décision partagée et contestée contre le vétéran  Orlando Salido, ratant ainsi la couronne WBO internationale des plumes.

On prétend qu’un combat revanche sera organisé entre les deux pugilistes et gagne ou perde, Lomachenko a l’intention de graduer chez les légers.

FLOYD MAYWEATHER :- Officiellement Floyd Mayeather a remporté les honneurs d’une médaille de bronze lors des Jeux D’Atlanta, en 1996.

Mais tous les connaisseurs s’accordent pour dire que tout comme ce fut le cas pour Roy Jones, Mayweather s’est fait voler la médaille d’or contre le Bulgare Serafim Todorov par un pointage décisionnel de 9-10.

     L’équipe olympique américaine a logé un protêt sur la décision, mais elle fut renversée par le comité.

    Au cours du combat, Todorov, de Bulgarie, a été avisé pas moins de cinq fois par l’arbitre pour avoir tapé, ou giflé (slapping) le visage de l’Américain.  Un tel geste aurait dû   valoir une déduction de deux points à Todorov, mais aucune sanction ne fut appliquée.

   Ce larcin olympique n’a pas empêché Mayweather de connaitre une carrière professionnelle formidable (49-0-0 – 26 KO).

   D’ailleurs, selon le site Celebrity Net Worth, sa fortune est estimée à 400 $ millions.   Lors de son  combat contre Manny Pacquiao, il a touché la fabuleuse somme de 250 $ millions  tandis que son rival devait se contenter de 100 $ millions de moins.

   Si Mayweather a été un maitre sur le ring, tel ne fut pas le cas dans sa vie privée.  Il a fait de la prison pour avoir violenté des femmes et frappé un garde de sécurité.

   Il a déjà brulé des billets de 100 $ en allumant un cigare  et la rumeur veut qu’il donne un billet de 1000 $ à chaque fois qu’il visite son coiffeur. Il possède aussi une écurie de plusieurs voitures de collection, estimées à quelques millions de dollars.

   Son premier surnom fut Pretty Boy Floyd.  Puis au fur et à mesure que sa fortune grossissait, il l’a changé pour Money.

    Mayweather n’a jamais subi la défaite dans ses 26 combats de championnats.  Parmi ses victimes les plus célèbres, on retrouve  Saul Alvarez, Miguel Cotto, Shane Mosley,Juan Manuel Marquez, Oscar DeLaHoya. Arturo Gatti et Diego Corales.

   Maintenant qu’il a abandonné la compétition, plusieurs de ses admirateurs voudraient bien le revoir remonter sur le ring notamment contre Gennady Golovkin ou encore Manny Pacquiao.

    Même s’il y a maintenant onze mois qu’il a quitté la compétition, il laisse toujours une porte ouverte pour tenter de remporter une cinquantième victoire et ainsi fracasser le record de l’ex-champion des lourds, Rocky Marciano.

ALEXANDER POVETKIN : A-t-il consommé de la drogue?Sera-t-il suspendu pour son geste? Rien n’est facile quand on parle du médaillé d’or chez les super-lourds d’Athènes en 2004.

Malheureusement, le match qui devait avoir lieu contre l’Américain Deontay Wilder est tombé à l’eau. C’est dommage, car on aurait alors connu la vraie valeur de Wilder, qui est toujours invaincu chez les pros.

Povetkin présente une fiche de 30-1-0 (22 K.-O.). Sa seule défaite remonte à 2013 alors qu’il avait été totalement déclassé par Wladimir Klitschko par décision 119-104.

Plusieurs faits sont difficiles à comprendre dans le cas de Povetkin. Un premier test a été déclaré positif au meldonium par le laboratoire. Puis, un deuxième test s’est avéré négatif. Au total, Povetkin a été déclaré positif une seule fois sur six échantillons.

GUILLERMO RIGONDEAUX : Un des meilleurs boxeurs à sortir de Cuba. Rigondeaux est toujours invaincu après 17 combats chez les professionnels. Mais présentement, il éprouve des difficultés à trouver des combats millionnaires à cause de son style beaucoup trop défensif.

Les promoteurs prétendent que son style est ennuyeux et difficile à monnayer pour la télévision. Pourtant, il a gagné trois de ses cinq derniers combats par K.-O. Je suppose qu’il a compris le message.

Rigondeaux est un boxeur scientifique au possible. Sa défensive est imperméable et on comprend mieux pourquoi il a si bien fait chaque fois qu’il s’est présenté aux Jeux olympiques.

À Sydney en 2000, il a remporté la médaille d’or chez les coqs. Il a répété l’exploit quatre ans plus tard, cette fois à Athènes.

Sa fiche chez les amateurs est de 463 victoires contre 12 revers et il a toujours été reconnu comme un des meilleurs boxeurs cubains de l’histoire de ce sport.

Chez les pros, il présente une fiche de 7-0 en matches de championnat, ce qui a fait dire à l’entraîneur Freddie Roach : « Rigondeaux est peut-être le plus beau talent que j’aie jamais vu à l’œuvre. »

ODLANIER SOLIS : Il s’est couvert de gloire à Athènes en remportant la médaille d’or.

Lors d’un gala en Colombie, il s’est enfui vers les États-Unis en compagnie de Yan Barthalemy, où il s’est réfugié à Miami.

Solis est un très bon boxeur, mais sa carrière prend actuellement du recul. Sa première défaite est survenue contre Vitaly Klitschko en 2011, dans un match pour le titre WBC des lourds. Ensuite, il a baissé pavillon deux fois contre le vétéran Tony Thompson et en ce moment il végète ou presque.

À 36 ans, il doit se contenter d’un match en Allemagne, contre un certain Alexander Todorovic, dont la fiche est de 7-9-1.

En voici un qui a raté sa chance de faire fructifier sa médaille d’or.

ANTONIO TARVER : Médaillé de bronze aux Jeux d’Atlanta en 1996, Tarver est un superbe athlète. 

Chez les pros, il n’a pasperdu de temps à faire sa marque. Le « Magic Man » a été champion WBC, IBF et WBA des lourds-légers.

Il n’a pas boxé depuis un an, mais il se considère toujours actif. Pour le moment, il agit comme analyste de boxe pour PBC et se débrouille fort bien.

OLEKSANDR USYK : En 2012, Usyk a capturé la médaille d’or pour l’Ukraine aux Jeux de Londres, en Angleterre. Plusieurs prétendent qu’il est peut-être le plus talentueux de la brigade de 2012. 

Il n’a que 29 ans et est toujours invaincu chez les pros aprèsavoir battu ses neuf rivaux par K.-O.

Le 17 septembre prochain, il subira un véritable test en se mesurant au vétéran Krzyztof Glowacki pour le titre WBO des lourds-légers.

Ce Glowacki présente une fiche de 26-0-0 (16 K.-O.). Parmi ses victimes, on retrouve Steve Cunningham et Marco Huck.

Si jamais Usyk parvient à Vaincre Glowacki, bonsoir... Il est parti...

ANDRE WARD : Le dernier boxeur à remporter une médaille d’or pour les États-Unis. Son histoire fabuleuse a commencé à Athènes, en Grèce, en 2004, alors qu’il remportait les honneurs chez les mi-lourds. Depuis, il a accumulé les séries de succès chez les professionnels.

Ward n’a jamais perdu un match de boxe chez les amateurs, pas plus que chez les professionnels, où il a compilé une fiche de 30 victoires contre aucun revers.

Le 19 novembre prochain, Ward doit affronter le Russe Sergey Kovalev pour les titres WBA, WBC et IBF des mi lourds.

DEONTAY WILDER : C’est à Beijing que Deontay Wilder a commencé à faire parler de lui après avoirgagné la médaille de bronze chez les super-lourds en 2008.

Passé chez les pros, Wilder est toujours invaincu après 37 combats dont 36 se sont terminés par des mises hors de combat.

On ne connaît toujours pas le talent exact de Wilder. Il devait affronter Alexander Povetkin, mais le Russe a raté un test antidopage et l’affrontement est tombé à l’eau.

Malgré tout, Wilder coiffe toujours la ceinture WBC des lourds.

Bonne boxe.