Depuis plusieurs semaines, je lis sur Internet plusieurs articles portant sur l'héritage que laisseront les Jeux à Beijing et en Chine en général. Que les gens sont pressés. Les Jeux sont en train de battre leur plein et on parle déjà du visage qu'aura la Chine dans 10-20-30 ans.

Je ne suis pas sinologue et je n'ai pas envie d'embarquer dans le jeu des prévisions et des pronostics. Je ne peux pas parler de choses et de concepts qui ne font pas partie de la réalité.

Je peux toutefois vous parler de ce que je vois ici à tous les jours.

S'il y a bien un domaine où l'on voit déjà l'impact qu'ont et auront les Jeux olympiques sur Beijing, c'est bien dans le domaine du transport en commun.

Il y a quelques jours, je parlais de la transformation radicale qu'a subie la ville depuis la décision du CIO. En ce qui concerne le transport en commun, le mot radical est faible.

À Beijing, on entend depuis des mois que les Jeux seront des Jeux verts. Est-ce vrai ou non? Ce n'est pas à moi de juger. Je laisserai aux experts compétents le soin d'en juger. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en matière de transport en commun, le CO des JO a mis le paquet. Montant investi pour améliorer la qualité du transport en commun depuis 2001 : 110 milliards de RMB (environ 16 milliards de dollars canadiens).

Avant l'attribution des Jeux, le réseau de métro de Beijing ne comptait que 42 kilomètres. Aujourd'hui, le réseau en compte plus de 200, soit cinq fois plus qu'en 2001.

Cinq lignes de métro, bon pour un total de 65 stations, ont ouvert depuis 2001. Deux autres lignes devraient ouvrir au cours des prochains mois. Ajoutez à cela, un train reliant l'aéroport international au centre-ville sur une vingtaine de kilomètres inauguré mi-juillet, juste à temps pour les Jeux.

Tout ça en moins de sept ans… Petite question; combien avons-nous mis de temps au Québec pour construire l'incroyable total de trois stations reliant Montréal à Laval? Si je me souviens bien, ça été 25 ans de chicane et de promesses non-tenues et quatre ans de construction. On appelle ça de l'efficacité, mesdames et messieurs!

En tout et pour tout, il y a présentement à Beijing 15 lignes de métro en opération ou en construction. Et il y a un plan pour porter ce chiffre à 19… le tout dans les alentours de 2015! Qui dit mieux?

Si le sous terrain de Beijing ressemble de plus en plus à une immense fourmilière, le transport en commun terrestre a également reçu sa part du gâteau. Difficile à dire combien de ligne d'autobus comptait Beijing en 2001, mais on en dénombre actuellement plus de 350… et ce total augmente à tous les jours. La flotte de Beijing compte 17 500 autobus, dont environ 40% ont récemment été remplacés par des modèles plus récents et moins polluants.

Les planificateurs de la société de transport ont par ailleurs un objectif très ambitieux : en 2010, ils prévoient que tous les résidents de Beijing n'auront jamais à marcher plus de huit minutes avant de trouver un arrêt d'autobus!

Par ailleurs, question de s'assurer que les citoyens de Beijing prennent les transports en commun, et croyez-moi, les Pékinois le prennent le transport en commun -- je pourrais m'étaler longuement sur ces wagons et autobus qui se transforment en boîtes de sardines humaines aux longues heures de pointe --, les autorités ont eu la brillante idée de baisser le prix du transport en commun.

Avant octobre 2007, il pouvait vous en coûter jusqu'à 5 RMB pour prendre le métro. Maintenant, peu importe votre destination, le prix est fixé à 2 RMB (soit environ l'équivalent de 30 sous canadiens).

Prendre l'autobus est encore moins dispendieux. Prix maximum que vous payez pour prendre le bus à Beijing : 1 RMB. Et ça, c'est si vous prenez la ligne dans sa totalité. La plupart du temps, il ne vous en coûte que 0.4 RMB pour prendre le bus. Pour payer moins cher, suffit de passer votre carte devant le lecteur optique à votre arrivée dans l'autobus et à votre sortie. Le lecteur calcule le nombre de stations ou vous avez été dans l'autobus et calcule le tarif en conséquence! Les transports publics à Beijing sont des plus modernes et leur modernité pourrait même faire rougir certaines villes en Europe et en Amérique.

Une flotte moderne et des prix à la baisse, bravo pour le coup de marketing!