Les autres rois de la montagne
Jeux olympiques vendredi, 19 févr. 2010. 09:15 mercredi, 11 déc. 2024. 21:49
Depuis quelques jours, du côté de Whistler Creekside, les Julia Mancuso, Lindsey Vonn et Didier Defago nous ont encore une fois montré leur incroyable talent et leur cran aveugle. Filer à des pointes de 140 km/h sur une pente glacée et inclinée en moyenne à 27% (la déclivité maximale étant de 47%) me fascinera toujours. Ces athlètes ont beau être des êtres humains comme tout le monde, leur capacité à dévaler les pentes dans ces conditions, à défier les éléments, aura toujours un petit côté inhumain et surréel.
De tous les athlètes olympiques d'hiver, les skieurs alpins des épreuves de vitesse, en raison du fait qu'ils mettent leur vie en jeu à chaque fois qu'ils sortent du portillon de départ, sont ceux que j'admire le plus.
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Mais si je m'incline devant la folie des skieurs alpins, un autre groupe d'athlètes me fascine encore plus: les skieurs paralympiques. Si les skieurs alpins sont un peu cinglés, les skieurs paralympiques le sont encore plus.
Comme tous les sports paralympiques d'hiver, le ski para-alpin vit dans l'ombre de son cousin. Il est donc fortement plausible que vous n'ayez jamais entendu parler de ce sport au programme des Jeux paralympiques. Ce sport gagne pourtant à être connu. À mon humble avis, il s'agit du sport paralympique le plus spectaculaire qui soit.
Pendant les Jeux paralympiques (du 12 au 21 mars prochain), prenez quelques minutes de votre temps et faites la découverte de ce sport. Vous ne le regretterez pas. En plus, l'équipe canadienne devrait rafler son lot de médailles à Creekside dans un mois. On aime ça, les médailles. Allez donc, pas de raison de ne pas suivre les exploits de l'équipe canadienne.
Le ski para-alpin est divisé en trois catégories: debout, monoski et handicap visuel. Et tout comme en ski alpin, les athlètes concourent en slalom, slalom géant, super-G, descente et super combiné.
Debout: on parle ici des athlètes amputés d'un ou plusieurs membres (autant inférieurs que supérieurs). Les skieurs ne possédant pas leurs deux jambes utilisent des bâtons munis de skis pour conserver leur équilibre. Les skieurs possédant leurs deux jambes (et donc amputés d'au moins un bras) skient sans bâton.
Monoski: l'athlète participe à la compétition dans une position «assise», utilisant une luge, aussi appelé le monoski. Tel que suggéré par le nom, le monoski utilise un siège (aussi appelée luge) spécialement adapté sur un simple ski. Le siège comprend des ceintures de sécurité et autres attaches, en plus d'un appareil de suspension afin de réduire les chocs au niveau du corps du skieur.
Et handicap visuel... comme dans handicap visuel. Oui, vous avez bien lu. Des athlètes avec des problèmes de vision sévères qui dévaleront les mêmes pentes que les skieurs alpins, les plus rapides atteignant même des pointes de 100 km/h. Ne faut-il pas être un peu téméraire pour descendre un parcours à 100 km/h sans rien voir? Selon moi, oui. Et c'est justement la raison pour laquelle ce sport est tout simplement incroyable.
Mais attention, les skieurs atteints d'un handicap visuel ont beau être un peu zinzins, ils ne sont quand même pas fous. Ils ne dévalent pas la pente sans aucune assistance. Ils sont aidés par un guide. Grâce à un système de micros et d'écouteurs, le guide et le skieur communiquent ensemble tout au long du parcours. Le guide, généralement situé une quinzaine de pieds devant son skieur (question que le skieur puisse quand même « voir » son guide), parle à l'athlète pour lui dire ce qui s'en vient sur le parcours: virage à gauche, virage à droite, chicane, plaque de glace, bosse, mur, etc. À son tour, le skieur communique avec son guide pour lui dire de ne pas trop s'éloigner, etc.
Voir ces tandems ainsi dévaler le parcours donne la chair de poule. Le courage de ces athlètes est tout simplement incroyable. Messieurs, dames, vous avez toute mon admiration.
Les athlètes en monoski sont également mes idoles. Comment ces athlètes font-ils pour atteindre des vitesses supérieures à 100 km/h tout en maintenant son équilibre sur un seul ski? Comme le disent mes amis français : « c'est un truc de ouf! »
Je mets au défi quiconque d'embarquer sur un monoski et de descendre la pente tout en restant en équilibre. C'est mission impossible. Bien évidemment, les monoskieurs utilisent des bâtons munis d'un mini-ski pour les aider dans les virages. Mais peu importe, ces athlètes défient la gravité à chaque virage. Et peu importe leur degré d'handicap, leur seul moyen de contrôler leur position est d'utiliser la force des muscles de leur dos. Contrôler son équilibre sur un monoski et arriver à contrôler vitesse et direction est tout simplement exceptionnel.
Le populaire animateur de la CBC Rick Mercer, un comédien que j'aime beaucoup, avait tenté l'expérience avec des membres de l'équipe canadienne de ski para-alpin l'hiver dernier à Whistler. Le résultat était hilarant. Impossible pour Mercer de tenir en équilibre plus de cinq secondes sur son monoski.
La ligne est incroyablement mince entre la chute et l'équilibre, encore plus grand qu'il ne l'est en ski alpin. Et le but est le même: franchir la ligne d'arrivée le plus rapidement possible. Les limites de la glisse, il faut vouloir et pouvoir les repousser à chaque instant pour monter sur la plus haute marche du podium.
Si vous croyez que le sport paralympique n'est pas du sport de haut niveau, prenez cinq minutes pour regarder du ski para-alpin, votre perception risque de changer à jamais.
De tous les athlètes olympiques d'hiver, les skieurs alpins des épreuves de vitesse, en raison du fait qu'ils mettent leur vie en jeu à chaque fois qu'ils sortent du portillon de départ, sont ceux que j'admire le plus.
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Comme tous les sports paralympiques d'hiver, le ski para-alpin vit dans l'ombre de son cousin. Il est donc fortement plausible que vous n'ayez jamais entendu parler de ce sport au programme des Jeux paralympiques. Ce sport gagne pourtant à être connu. À mon humble avis, il s'agit du sport paralympique le plus spectaculaire qui soit.
Pendant les Jeux paralympiques (du 12 au 21 mars prochain), prenez quelques minutes de votre temps et faites la découverte de ce sport. Vous ne le regretterez pas. En plus, l'équipe canadienne devrait rafler son lot de médailles à Creekside dans un mois. On aime ça, les médailles. Allez donc, pas de raison de ne pas suivre les exploits de l'équipe canadienne.
Le ski para-alpin est divisé en trois catégories: debout, monoski et handicap visuel. Et tout comme en ski alpin, les athlètes concourent en slalom, slalom géant, super-G, descente et super combiné.
Debout: on parle ici des athlètes amputés d'un ou plusieurs membres (autant inférieurs que supérieurs). Les skieurs ne possédant pas leurs deux jambes utilisent des bâtons munis de skis pour conserver leur équilibre. Les skieurs possédant leurs deux jambes (et donc amputés d'au moins un bras) skient sans bâton.
Monoski: l'athlète participe à la compétition dans une position «assise», utilisant une luge, aussi appelé le monoski. Tel que suggéré par le nom, le monoski utilise un siège (aussi appelée luge) spécialement adapté sur un simple ski. Le siège comprend des ceintures de sécurité et autres attaches, en plus d'un appareil de suspension afin de réduire les chocs au niveau du corps du skieur.
Et handicap visuel... comme dans handicap visuel. Oui, vous avez bien lu. Des athlètes avec des problèmes de vision sévères qui dévaleront les mêmes pentes que les skieurs alpins, les plus rapides atteignant même des pointes de 100 km/h. Ne faut-il pas être un peu téméraire pour descendre un parcours à 100 km/h sans rien voir? Selon moi, oui. Et c'est justement la raison pour laquelle ce sport est tout simplement incroyable.
Mais attention, les skieurs atteints d'un handicap visuel ont beau être un peu zinzins, ils ne sont quand même pas fous. Ils ne dévalent pas la pente sans aucune assistance. Ils sont aidés par un guide. Grâce à un système de micros et d'écouteurs, le guide et le skieur communiquent ensemble tout au long du parcours. Le guide, généralement situé une quinzaine de pieds devant son skieur (question que le skieur puisse quand même « voir » son guide), parle à l'athlète pour lui dire ce qui s'en vient sur le parcours: virage à gauche, virage à droite, chicane, plaque de glace, bosse, mur, etc. À son tour, le skieur communique avec son guide pour lui dire de ne pas trop s'éloigner, etc.
Voir ces tandems ainsi dévaler le parcours donne la chair de poule. Le courage de ces athlètes est tout simplement incroyable. Messieurs, dames, vous avez toute mon admiration.
Les athlètes en monoski sont également mes idoles. Comment ces athlètes font-ils pour atteindre des vitesses supérieures à 100 km/h tout en maintenant son équilibre sur un seul ski? Comme le disent mes amis français : « c'est un truc de ouf! »
Je mets au défi quiconque d'embarquer sur un monoski et de descendre la pente tout en restant en équilibre. C'est mission impossible. Bien évidemment, les monoskieurs utilisent des bâtons munis d'un mini-ski pour les aider dans les virages. Mais peu importe, ces athlètes défient la gravité à chaque virage. Et peu importe leur degré d'handicap, leur seul moyen de contrôler leur position est d'utiliser la force des muscles de leur dos. Contrôler son équilibre sur un monoski et arriver à contrôler vitesse et direction est tout simplement exceptionnel.
Le populaire animateur de la CBC Rick Mercer, un comédien que j'aime beaucoup, avait tenté l'expérience avec des membres de l'équipe canadienne de ski para-alpin l'hiver dernier à Whistler. Le résultat était hilarant. Impossible pour Mercer de tenir en équilibre plus de cinq secondes sur son monoski.
La ligne est incroyablement mince entre la chute et l'équilibre, encore plus grand qu'il ne l'est en ski alpin. Et le but est le même: franchir la ligne d'arrivée le plus rapidement possible. Les limites de la glisse, il faut vouloir et pouvoir les repousser à chaque instant pour monter sur la plus haute marche du podium.
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