MONTRÉAL - La quatrième édition de la course NASCAR de Montréal aura couronné trois spécialistes des circuits routiers, mais aussi trois pilotes très différents.

Max Papis, qui a dû se contenter de la deuxième position par quelques centimètres, était content de joindre Boris Said et Jacques Villeneuve sur le podium et il a résumé cette combinaison gagnante à merveille.

«Pouvez-vous croire à cela : moi, un Italien, Jacques, un Canadien et un … Boris Said qui forment un podium de NASCAR?», a-t-il lancé avec humour.

À première vue, ce résultat peut sembler la revanche des spécialistes des circuits routiers qui récoltent enfin les dividendes de leurs efforts devant les experts des ovales, mais Papis tenait à y aller d'une précision.

«Tout ce que je peux dire, c'est que les pilotes NASCAR sont bons, point à la ligne!»

En raison des nombreux rebondissements, seulement 19 des 43 pilotes ont été en mesure de compléter la course qui a duré plus de trois heures ce qui a mis à rude épreuve la condition physique de ces athlètes.

«J'ai presque 48 ans, je suis fatigué», a avoué Said alors que Villeneuve a précisé que c'est plutôt pendant les tours sur le drapeau jaune et les arrêts que la fatigue entre en ligne de compte.

Les trois pilotes ont eu bien du plaisir en discutant de cette fin si chaudement disputée qu'elle passera à l'histoire.

«Qui a gagné? », s'est empressé de dire Said. « Je ne le savais même pas quand nous avons croisé la ligne d'arrivée. C'était vraiment une belle bataille avec Max que j'aime bien. Il s'est battu jusqu'à la fin et ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle Mad Max. »

«Je voulais tellement gagner que je poussais avec mon corps dans ma ceinture de sécurité (comme le font les enfants) lors du dernier droit», a confié Papis en rigolant.

«C'est toujours excitant à Montréal parce que ça se joue dans les derniers tours avec les relances pendant lesquelles on prend des risques», a raconté Villeneuve avec l'instinct du pilote.

Villeneuve aurait pu connaître un sort différent, mais son équipe a pris la décision d'effectuer un passage aux puits avec quelques tours à faire.

«C'était une bonne décision pour ne plus penser à manquer d'essence en plus de foncer avec de nouveaux pneus », a-t-il expliqué.

Le dernier mot revient à celui qui a procuré un sourire aux amateurs des pilotes québécois. Avec un championnat du monde en Formule Un, un triomphe aux 500 milles d'Indianapolis et plusieurs autres expériences dont les 24 Heures du Mans, où se classe un podium à Montréal en NASCAR pour celui qui s'accroche toujours à trouver un volant permanent dans cette série ou en F1?

« C'est plaisant comme résultat, mais c'est ce n'est pas une victoire et ce sont les victoires qui sont spéciales à mes yeux », conclut Villeneuve en démontrant que sa soif de pilote n'est pas rassasiée.