Après la LNH, voilà maintenant que c’est au tour de la NBA d’amorcer les séries éliminatoires! Et autant j’aime le hockey, je me surprends à m’intéresser davantage aux séries de basketball depuis quelques années! 

Comme on l’a fait pour les huit séries de premier tour dans le circuit Bettman, la semaine dernière, je vous propose cette semaine un petit tour d’horizon de tous les affrontements de première ronde du circuit Silver! 

Quelques séries retiennent particulièrement mon attention (je ne cache pas mon appartenance à Lebron James et aux Lakers), mais par soucis de simplicité, je vous présenterai les différents affrontements selon le classement des équipes en présence. Au moment de vous écrire, on ne connaît pas encore l’identité des équipes qui termineront huitièmes dans chaque association, en raison du mini-tournoi éliminatoire qui se poursuivra jusqu’à vendredi. Je vous ai donc préparé des scénarios pour toutes les possibilités.

On commence tout de suite dans l’Ouest!

Jazz (52-20) vs Warriors (39-33) ou Grizzlies (38-34)

Quelle saison incroyable du Jazz! Alors qu’on attendait les mêmes puissances encore et encore, l’Utah s’est rapidement hissé au sommet du classement de la NBA pour ne plus jamais le quitter. Le Jazz a enfilé les séries de victoires au cours de la campagne, c’en est étourdissant. 11 victoires de suite, la plus longue séquence du genre cette saison dans le circuit Silver! Et ce n’est pas tout. Non! L’Utah a aussi connu DEUX séries de 9 gains consécutifs! De leurs 52 victoires, on en compte 39 par au moins dix points. Imaginez!

Les champions de la saison régulière sont la seule formation de la NBA à se retrouver dans le Top-5 au niveau de l’attaque, et de la défense. Si Donovan Mitchell est bel et bien rétabli et qu’il peut éviter les blessures en séries, bonne chance à l’équipe qui sortira gagnante du dernier match éliminatoire, vendredi.

Cette équipe, à mon avis, ce sont les Warriors. Il s’en est fallu de peu pour que Steph Curry et sa bande vainquent les Lakers pour s’emparer de la septième place, et ainsi affronter les Suns au premier tour. Curry a, encore une fois, été à la hauteur des attentes placées en lui, et la formation de Steve Kerr a montré une défense extrêmement solide, qui pourrait causer des maux de tête au Jazz. Si seulement Golden State était en santé et pouvait compter sur l’autre Slash Brother, Klay Thompson, là on pourrait vraiment s’amuser!

Draymond Green est encore capable et il a cette capacité à sortir son meilleur basketball lors des moments les plus importants. Il sera un joueur crucial, si les Warriors espèrent causer la surprise et devenir la sixième formation de l’histoire classée huitième à éliminer l’équipe #1 au premier tour. On doit remonter aux Sixers de 2012 pour voir cet exploit. Philadelphie avait alors éliminé les Bulls de Chicago en six parties.

Mais si le grand Wardell Stephen Curry II est en feu, tout est possible! Il faut seulement savoir si son dos peut tenir le coup et traîner l’équipe encore longtemps! Non, Curry n’est pas blessé au dos, c’est une image.

Si les Warriors gagnent le match éliminatoire :  Jazz en six ou sept

Si les Grizzlies accèdent au premier tour : Jazz en quatre. PEUT-ÊTRE cinq. 

Suns (51-21) vs Lakers (42-30)

Pour moi, les Suns représentent LA surprise de la saison dans la NBA. Une jeune équipe sans véritable expérience, qui n’avait pas fait les séries depuis 2011, qui ajoute Chris Paul durant l’été et qui s’est approché à une ou deux victoires du titre de la saison régulière dans la NBA: Incroyable! Tout au long de la campagne, CP3 a joué comme le « Point God » qu’il est, et il a mené ses troupes devant les deux géants de Los Angeles pour gagner la division Pacifique!

Phoenix n’aura pas beaucoup de temps pour célébrer ce titre de division, puisque les Suns auront sans doute le plus important défi de la première ronde : les champions en titre, les Lakers de Los Angeles. Après Lebron James contre Steph Curry en match éliminatoire, on a droit à une affiche toute aussi intéressante : Lebron James contre son grand ami Chris Paul. J’achète!

Los Angeles représente peut-être l’équipe classée septième la plus dangereuse depuis l’instauration du système de classement 1 à 8, en 1984! Rien de moins. D’ailleurs, pour la première fois en trente ans, une équipe classée au septième rang est favorite pour l’emporter face à la formation de deuxième place!

Après une très courte saison morte de 71 jours, la plus courte de l’histoire, les Lakers ont dû composer avec leurs nombreux blessés tout au long de la saison. Lebron a raté six semaines, en raison d’une blessure à une cheville, alors qu’Anthony Davis, lui, s’est absenté neuf semaines pour des blessures à un mollet et à un tendon d’Achilles. Pendant leur absence, les employés de soutien des Lakers ont eu de la difficulté à garder le cap, si bien que Los Angeles a glissé, glissé, puis glissé encore de la troisième jusqu’à la septième place, avant de devoir passer par le tournoi éliminatoire « Play In » pour mériter sa place en séries.

C’est d’ailleurs la grande crainte chez les Lakers : Lebron et AD sont-ils complètement rétablis? Une blessure à l’un ou l’autre de ces super-vedettes pourrait venir saboter les espoirs de défense de leur titre. Si tout le monde est en santé, personne ne peut les battre dans une série 4 de 7. À l’exception des Nets, peut-être. Je vous en parlais avant même l’ouverture de la saison, c’est l’affrontement que je prévois en finale depuis longtemps. C’était vrai en janvier, c'est encore le cas aujourd’hui. En fait, en coulisses, je parle de cette finale Los Angeles-Brooklyn depuis juillet 2019, lorsque la transaction Davis a été confirmée, et que le duo Durant-Irving a signé avec les Nets! Mais là, on s’écarte...

La séquence folle en séries de Lebron James se terminera un jour, par la force des choses, mais pas maintenant. Le plus grand joueur de sa génération a atteint la finale à chacune de ses neuf dernières participations aux éliminatoires! La dernière fois que Lebron a joué en séries, mais pas en finale, c’était à sa dernière saison avec les Cavaliers avant d’amener son talent à South Beach, avec le Heat, en 2011. Les Cavs s’étaient inclinés au deuxième tour. Depuis : neuf finales, dont quatre championnats avec le Heat (2x), les Cavaliers et les Lakers.

Après avoir soulevé son quatrième Larry-O’Brien, Lebron a déclaré qu’il voulait son « Damn Respect ». Eh bien il aura toute une occasion d’ajouter à sa légende au cours des prochaines semaines et d'en acquérir encore plus, du respect . Il a devant lui le parcours le plus difficile de sa carrière vers un titre de la NBA.

Dans une ligue où les vedettes gagnent des championnats, je pense que les Lakers ont tout ce qu’il faut avec Lebron James, Anthony Davis et un casting de soutien de luxe comprenant Andre Drummond, Dennis Schröder, Kyle Kuzma, Montrezl Harrell, Alex Caruso, le bon vieux Marc Gasol et même le jeune Talen Horton-Tucker, qui a gagné quelques galons cette saison. Un soir donné, chacun de ces éléments secondaires des champions en titre peut s’élever et faire la différence.

Je vois les Lakers se rendre loin. Très loin. En fait, je pense sérieusement que la bande à Lebron James a tout ce qu’il faut pour devenir la première équipe de l’histoire classée septième à mettre la main sur le Larry-O’Brien. Dans l’histoire de la NBA, une seule équipe classée moins bien que quatrième a remporté les grands honneurs : les Rockets de Houston de 1995. Ça s’apprête à changer d’ici quelques semaines.

Lakers en six.

Nuggets (47-25) vs Trail Blazers (42-30)

Cet affrontement m’embête sérieusement. D’un côté, comment ne pas pencher vers Nikola Jokic et les Nuggets? Le Joker vient de connaître une saison exceptionnelle, qui le conduira probablement vers le titre de joueur par excellence de la NBA. Mais de l’autre, deux mots me font mettre les freins : « Dame Time ». S’il fallait que Damian Lillard arrive avec la « main chaude », ça deviendrait très, très intéressant.

Ma principale préoccupation des deux côtés : est-ce que Jokic et Lillard auront assez de support? Celui qui en obtiendra le plus devrait avancer au prochain tour. Chez les Nuggets, on parlerait normalement de Jamal Murray, mais le Canadien a subi une déchirure du ligament croisé antérieur de la jambe gauche et ne sera pas de retour cette saison. Le surprenant duo qui avait atteint la finale de l’Ouest dans la bulle ne pourra donc pas répéter ses exploits. D’où proviendra donc le renfort, du côté de Denver? Michael Porter Jr? Aaron Gordon?

Et du côté de Portland? La réponse est évidemment C.J. McCollum. Mais mon inquiétude provient de la deuxième unité sur le banc. On en demandera encore une fois beaucoup à Lillard, dans l’espoir de revoir le joueur le plus craint de la bulle. Je ne sais pas pour vous, mais j’y crois! Les Nuggets sont une très bonne équipe, mais qui m’allume très peu. Je ne serais pas surpris de voir Portland avancer, après une longue et dure série. 

« Dame Time » et sa bande en sept. 

Clippers (47-25) vs Mavericks (42-30)

Avant de vous parler de l’affrontement, il faut régler un point. C’est peut-être mon côté partisan qui parle, mais personne ne me fera croire que les Clippers ont essayé de gagner leurs deux derniers matchs de la saison contre les Rockets et le Thunder. Pourquoi ça m'agace? Parce que ça pue le choix d’adversaire. Gagner les deux parties auraient permis aux Clippers de passer devant les Nuggets au troisième rang dans l’ouest. Pendant ce temps, les Lakers se battaient encore pour la sixième place. Je n’en dis pas plus, mais ça me fâche. 

Par contre, je crois au karma sportif, et ça pourrait arriver plus vite que prévu pour Kawhi Leonard et sa bande. Vous savez, l’expression « qui choisit prend pire » pourrait très bien s’appliquer aux Clippers, qui ont rendez-vous avec les Mavericks et Luka Doncic. 

Le duo Kawhi Leonard et Paul George a été dominant dans les 43 matchs où les deux vedettes ont joué ensemble. C’est de bon augure, mais ce serait une grave erreur de sous-estimer Dallas. Plus tôt cette saison, on se souviendra que les Mavs ont solidement corrigé les hommes de Ty Lue par 51 points! Oui vous avez bien lui. Cinquante et un points! D’ailleurs, Dallas a raflé les honneurs de la série en saison régulière, avec deux victoires en trois matchs.

Côté leadership, je ne doute pas de Kawhi (à sa façon), mais derrière lui, ses coéquipiers ont-ils ce qu’il faut pour payer le prix et fouiller dans les réserves lorsque ce sera plus difficile? Je n’en suis pas encore convaincu. Les matchs serrés pourraient être problématiques pour les Clippers, qui n’ont pas trouvé toutes les réponses dans ces situations cette année. D’ailleurs, qui se lèvera derrière Kawhi et PG? Qui peut devenir la troisième option des Clippers de façon régulière?

Sur papier, les Clippers ont tout ce qu’il faut pour venir à bout des Mavericks, mais ces derniers pourraient très bien leur payer une petite frousse. Je ne saurais vous dire à quel point je souhaite me tromper ici. Clippers en six ou sept.

Maintenant, dans l’Est! Quelques affrontements intéressants nous sont proposés, mais avouons-le, seulement trois équipes peuvent réellement dire qu’elles ont une chance de se rendre jusqu’au bout : Philadelphie, Brooklyn et Milwaukee.

76ers (49-23) vs Wizards (34-38) ou Pacers (34-38)

À sa première saison à la barre des Sixers, Doc Rivers a sa meilleure saison, en termes de pourcentage de victoires (,681), depuis que l’équipe a atteint la finale de la NBA en 2001. Nous sommes bien loin de l’époque d’Allen Iverson. C’est plutôt l’ère Joel Embiid qui est bien en place dans la ville de l’amour fraternel. 

Le géant des Sixers vient de connaître la meilleure saison de sa carrière et se retrouve, à juste titre, dans la conversation pour le titre de joueur par excellence de la NBA. Impressionnant! Mais ce n’est pas que Embiid qui est responsable des succès de Philadelphie cette année. Les Sixers sont la seule équipe de toute la ligue à compter sur un joueur à chacune des positions, qui se retrouve dans le Top-10 pour l’efficacité défensive. Bref, peu importe si ce sont les Wizards ou les Pacers, la commande sera probablement trop grande face aux champions de l’Est en saison régulière. 

Chez les Wizards, Bradley Beal et Russell Westbrook ont connu des saisons fantastiques sur le plan personnel, mais pourront-ils transformer ça en victoires lorsque ça comptera vraiment? Washington a tendance à monter le niveau de son jeu face aux meilleures équipes depuis le début de la saison. S’ils réussissent à faire la même chose en séries, on pourrait voir les Wizards arracher un match ou deux. Mais n’y comptez pas trop.

De leur côté, les Pacers seront vraisemblablement privés de Caris Lavert pour les cinq premiers matchs de la série. Il se retrouve actuellement sur la liste COVID de la NBA.

Pour les prédictions, je vous propose donc les deux possibilités.

Si les Wizards gagnent le match éliminatoire : Sixers en cinq

Si ce sont les Pacers : Sixers en quatre

Nets (48-24) vs Celtics (36-36)

LA puissance de feu dans la NBA, les Nets sont en chasse! La chasse aux bagues. Et ce ne seront pas les Celtics qui vont leur causer beaucoup de problèmes.

En fait, la seule chose qui pourrait véritablement me faire changer d’avis sur Brooklyn, c’est l’infirmerie. Le trio Kevin Durant, James Harden et Kyrie Irving est sans aucun doute celui qui a le plus important « Star Power » de toute la Ligue, mais c’est aussi le plus fragile. Dans cette saison écourtée de 72 matchs, KD, Harden et Kyrie ont raté collectivement 91 rencontres et n’ont joué que 8 matchs ensemble!

Petite note au passage. On doit remonter à 2001 pour voir un trio jouer aussi peu ensemble et tout de même se rendre jusqu’au bout. Il y a 20 ans, Kobe Bryant, Shaquille O’Neal et Derek Fisher avaient partagé le parquet pour seulement dix matchs de saison avant de soulever le Larry-O’Brien. C’est une marque de la NBA que les mal-aimés de Brooklyn pourraient bien menacer au cours des prochaines semaines. 

Lorsqu’ils sont tous les trois en forme, les Nets sont en voiture! Brooklyn a conservé une fiche de 6-2 en pareilles circonstances depuis l’acquisition de Harden en janvier.

Ce ne sera peut-être pas un problème face à Boston, mais Brooklyn devra mettre tous les efforts en défense. C’est la clé pour leur causer des problèmes. Les Celtics ne pourront peut-être pas le faire, mais n’importe quel sérieux prétendant pourrait bien y arriver à un moment ou à un autre.

Devant eux, les Celtics viennent de signer une belle victoire en match éliminatoire contre les Wizards pour confirmer leur septième rang dans l’Est. Jayson Tatum a récolté 50 points dans ce match, mais ça ne change pas que le fait que Boston soit diminué par l’absence de Jaylen Brown, qui ratera le reste de la saison en raison d’une opération à un poignet. Je ne suis pas convaincu que les Celtics peuvent chauffer les Nets au premier tour.

Je vois Brooklyn l’emporter assez rapidement. Disons en quatre matchs.

Bucks (46-26) vs Heat (40-32)

Une reprise d’un duel de deuxième tour dans la bulle d’Orlando l’an dernier. Les Bucks auront certainement le couteau entre les dents!

En plus de toujours compter sur Giannis Antetokounmpo, double tenant du titre de joueur par excellence de la NBA, et Khris Middleton, les Bucks ont ajouté du renfort non négligeable en Jrue Holiday. Pourra-t-il être le « X Factor » de cette série? Il représente la principale amélioration du côté de Milwaukee, si on compare avec l’équipe que Miami a éliminée la saison dernière. 

Les Bucks ont connu une saison du tonnerre en attaque. La bande à Mike Budenholzer est devenue la première équipe en 36 ans à terminer la saison avec une moyenne d’au moins 120 points marqués par rencontre! 

Pour espérer causer la surprise, le Heat devra retrouver son duo mortel de la bulle d’Orlando, en Jimmy Butler et Bam Adebayo, en plus de compter sur un personnel de soutien en santé. À moins que Butler se remette à jouer comme le grand Michael Jordan, je vois Milwaukee venger son échec de 2020.

Milwaukee en six matchs.

Knicks (41-31) vs Hawks (41-31)

Et finalement, un moment que les partisans des Knicks attendaient depuis très longtemps : pour la première fois depuis que Carmelo Anthony a quitté la Grosse Pomme, New York est de retour en séries! Julius Randle a connu la saison de sa vie et l’arrivée de Tom Thibodeau a implanté un système tant convoité chez les Knicks. Si bien que, non seulement, New York peut célébrer son retour en éliminatoires, mais les Knicks l’ont fait de belle façon, en s’assurant même l’avantage du terrain au premier tour. Ils feront face aux Hawks, qui eux aussi, ont profité d’un changement d’entraîneur pour s’épanouir. 

Les deux équipes manquent un peu d’expérience en séries, ce qui m’indique que les réjouissances seront de courte durée de part et d’autre. Le gagnant de cette série sera probablement une proie de choix pour l’une des trois équipes de tête dans l’Est. Tout va dépendre du plan de match de Thibodeau pour freiner Trae Young. 

Il n’y a aucune donnée scientifique dans ce choix, mais je vais y aller avec les Knicks en sept rencontres. Cette série peut vraiment aller des deux côtés, mais Tom Thibodeau a fait des petits miracles cette saison, alors je lui donne un petit avantage sur papier.

Voilà, ça complète mon survol du premier tour éliminatoire dans la NBA.

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