Le plus gros tournoi éliminatoire de sport en Amérique débute cette semaine.

Oubliez les séries de la NFL et le Super Bowl, les Séries mondiales au baseball et les séries éliminatoires de la Coupe Stanley. On parle ici du March Madness.

Pendant les trois prochaines semaines, la planète sport aux États-Unis va tourner autour de ce rendez-vous annuel qui va couronner la meilleure équipe universitaire de basketball, au terme d'un tournoi de 67 matchs, présentés sur quatre réseaux de télévision, dont RDS et CBS.

La NCAA, c'est une grosse affaire. Pour le basketball seulement, l'entente avec CBS et Turner Sports pour les droits de télédiffusion va rapporter 775 M$ par année jusqu'en 2024-2025.

Le prix pour un 30 secondes de publicité durant les demi-finales est de 700 000 $ et de 1.3 M$ pour la grande finale.

Le tournoi a aussi une incidence sur le rendement des travailleurs. Selon un sondage, 3 millions d'Américains vont passer entre une et trois heures par jour à regarder les matchs; 14 % des employés interrogés vont passer de 3 à 4 heures devant le petit écran et 16 %, 5 heures et plus. Douze pour cent ont aussi admis avoir déjà déclaré malade pour suivre le tournoi. En tout, on évalue les pertes à 134 M$.

Le « Final Four » aura lieu au Georgia Dome à Atlanta du 6 au 8 avril.

Payés ou non?

Le March Madness ramène aussi un débat qui est devenu récurrent aux États-Unis depuis quelques années : les athlètes universitaires devraient-ils être payés?

Les revenus générés par les équipes de football et de basketball surtout permettent de financer les autres équipes de l'université, les projets d'infrastructures (laboratoires, bibliothèque, etc.) et les opérations courantes.

Les succès remportés sur un terrain de football ou un court de basketball attirent les donateurs, les nouveaux étudiants et ont un impact sur la vente de produits aux couleurs de l'université. Ces équipes fonctionnent sur le même modèle que celles de la NFL ou de la NBA.

Mais la NCAA a des règles extrêmement strictes sur ce que peuvent recevoir les athlètes. Souvenez-vous de Reggie Bush à qui on a retiré le trophée Heisman en 2010 à cause d'avantages financiers accordés à sa famille. On considère que le véritable salaire de ces athlètes est le diplôme qu'ils reçoivent à la fin de leurs études universitaires.

Récemment, un juge de la Californie a accepté d'étudier une requête sur la pertinence de payer les athlètes universitaires. Si elle était jugée fondée, la cause serait ensuite entendue par un tribunal qui devra décider si ces athlètes peuvent être rémunérés.

Un jugement favorable changerait le visage de la NCAA à jamais.

Tim Tebow et les Alouettes

Les affaires ne s'arrangent pas pour Tim Tebow. En principe, il devrait être libéré par les Jets de New York sous peu. Aucune équipe de la NFL n'a manifesté le moindre intérêt pour le quart-arrière.

En fait, la seule offre qu'on lui a faite est celle des Predators d'Orlando de l'Arena Football League! Ce n'est pas grand-chose, mais rappelez-vous que l'AFL a servi de tremplin à Kurt Warner. Après trois saisons avec les Barnstormers de l'Iowa, Warner a fait le saut dans la NFL. Et comme on dit à l'Académie française : « the rest is history ». Mais Kurt Warner possédait quelque chose que Tebow n'a pas : un bras pour lancer le ballon.

Dans la Ligue canadienne, les droits de Tebow appartiennent aux Alouettes.

Il y a quelques mois, Joe Theisman, qui a joué pour les Argonauts de Toronto et les Redskins de Washington, avait déclaré à une station de radio de Vancouver que peu importe le niveau ou la ligue de football où tu joues, tu dois être capable de lancer le ballon. Et il avait ajouté : « Tim Tebow n'est pas capable ».

On pourrait ajouter à cela que lire les défensives n'a jamais été sa grande force, alors imaginez dans la LCF sur un terrain plus long, plus large et avec un joueur en plus.

Ça donne le goût de pleurer

Je me demande à quoi peuvent penser les Flyers quand ils regardent jouer le gardien Sergei Bobrovsky des Blue Jackets de Columbus. Il est en train de mener son équipe en séries éliminatoires.

À ses huit dernières parties, il a bloqué 239 des 245 lancers dirigés vers lui pour un pourcentage d'efficacité de ,976. Et au sein d’une équipe avec la pire attaque de la ligue devant lui.

Les Jackets ont récolté au moins un point à leurs 10 derniers matchs grâce à une fiche de 6-0-4. Ils sont 12es dans l'Ouest à deux points de la 8e place.

Mais si on veut être honnête, peu de gens avaient prévu un tel scénario.