QUÉBEC - Participant à l’avant-dernière course de sa carrière, David Veilleux a vécu pleinement le moment, vendredi, au Grand Prix cycliste de Québec.

Le seul Québécois de l’histoire à avoir terminé le Tour de France n’avait cependant pas la forme pour rivaliser avec les principales têtes d’affiche, lui qui épinglait un dossard sur son maillot pour la première fois depuis son arrivée sur les Champs Élysées, en juillet dernier.

« J’ai essayé de tenir sur 200 kilomètres le coup, sauf que je n’ai pas été capable. Il me manquait quelques jours de course, c’est certain. Je suis venu ici pour me faire plaisir et vivre le moment. Je n’ai pas honte de ce que j’ai accompli cet été. En finissant tout seul, j’avais l’impression de gagner la course, car tout le monde m’applaudissait même si j’étais rendu dernier. J’ai pu saluer les gens et c’était une façon de les remercier. Je vais me souvenir de cette course même si elle n’a pas été ma meilleure. Les encouragements ont été assez forts pour me faire tenir le coup plus longtemps » a blagué celui qui a passé les dernières semaines en voyage de noces.

Hugo Houle (AG2R-La Mondiale) a quant à lui joué de malchance avec trois tours lorsqu’il a été victime d’un bris de chaîne sur les Plaines d’Abraham. Au moment de l’incident, le peloton roulait déjà à haute vitesse et une tentative de le rattraper aurait été peine perdue.

« Je ne pouvais rien faire. Si c’était survenu en début de course, j’aurais pu prendre un vélo de dépannage. Il faut que je pense maintenant à Montréal », a commenté l’athlète de Ste-Perpétue qui vient de prolonger sa carrière au sein de son équipe professionnelle pour les deux prochaines années.

Rollin épaule Vichot

Dominique Rollin a participé à l’effort collectif de l’équipe FDJ.FR qui a permis à Arthur Vichot de monter sur la deuxième marche du podium. Le champion de France a terminé dans le même temps que le Néerlandais Robert Gesink (Belkin) qui s’est imposé au sprint. Le Belge Greg Van Avermaet (BMC Racing) a pris le troisième rang de cette course de 202 kilomètres.

« Nous devions travailler pour Arthur et il termine deuxième, alors le boulot a été bien fait! » a expliqué le Bouchervillois avec satisfaction. « Pendant toute la course, je devais rester avec Arthur et Pierrick Fedrigo afin qu’ils restent frais, surtout avant la Côte de la Montagne », a ajouté le meilleur Québécois du jour qui termine 60e, à 1 minute 12 secondes du gagnant.

En signant une victoire dans Vieille Capitale, Robert Gesink est en train de développer une histoire d’amour avec les épreuves québécoises, lui qui avait remporté le Grand Prix de Montréal en 2010. « Je me sentais bien, sauf que c’était très dur. À la fin, tout le monde était fatigué et je ne pensais pas être capable de sprinter. Mes coéquipiers m’ont bien placé au bas de la dernière côte et à un kilomètre de l’arrivée, je me suis dit que je devais essayer et c’est ce que j’ai fait. Disons que je me suis découvert des talents de sprinter! »

Chez les autres Québécois en action, Bruno Langlois (Équipe canadienne, à 1 min 12 s), Antoine Duchesne (Équipe canadienne, à 2 min 22 s) et François Parisien (Argos-Shimano, à 2 min 22 s) ont respectivement terminé 65e, 80e et 90e. Guillaume Boivin (Cannondale), David Veilleux (Europcar) et Hugo Houle (AG2R-La Mondiale) ont tous posé pied avant la fin de l’épreuve.

« Je n’étais pas dans une bonne journée et dès le premier tour, je ne me sentais pas super bien, a concédé Duchesne, de Québec. Je me suis fait décrocher dans la dernière bosse, mais bon, ce n’était pas si mal. Tout ce que je peux espérer, c’est que ça aille mieux dimanche », a enchaîné celui qui en était à une deuxième participation à une course du World Tour, lui qui était de l’épreuve québécoise l’an dernier.

Le son de cloche était sensiblement le même du côté de François Parisien qui a été à l’arrière du peloton pendant une bonne partie de la course. « J’ai beaucoup voyagé au cours des trois dernières semaines et la fatigue s’est accumulée. J’étais un peu protégé par mes coéquipiers, sauf que lorsque j’ai vu que je n’avais pas les jambes pour gagner, je me suis sacrifié pour l’équipe. C’est différent de l’an dernier où j’avais eu une préparation parfaite », a poursuivi celui qui avait terminé dixième, sur ce même circuit en 2012.