Je n'ai pas été très tendre envers moi-même à la suite de ma dernière course le week-end dernier. Faut dire qu'il y a pas eu beaucoup d'amélioration entre ma performance de Solden (45e) en début de saison et celle d'Aspen (37e) il y a quelques jours.

Pourtant, j'avais eu un bon bloc d'entraînement entre ces deux courses et j'étais très confiante.

Je me suis retrouvée sur une glace vive à Aspen, ce qui m'a un peu pris par surprise. Faut dire qu'on ne retrouve généralement pas ce type de conditions extrêmes à l'entraînement. Lors de la première, et ma seule, manche j'ai figé et j'ai skié passivement. En piste, j'ai commis deux autres erreurs qui m'ont coûté cher, ce qui explique les 3,8 secondes qui m'ont séparé de la meneuse.

On prévoit trois journées d'entraînement sur des pistes glacées en Autriche avant la prochaine course, ça devrait m'aider à redevenir de plus en plus à l'aise sur ce type de surface.

Étant capable de repousser mes limites, je sais qu'il n'y a aucun problème au niveau physique, ce qui me permet d'être agressive. Mon genou répond très bien, tout comme lors des simulations de course, d'une durée d'environ 70 secondes. C'est la bonne nouvelle jusqu'ici.

Je suis dure avec moi-même et j'ai de grandes attentes cet hiver. À la suite de ma contre-performance à Aspen en fin de semaine, je peux vous dire que je n'ai pas passé une très belle journée parce que je trouvais la situation difficile et frustrante. J'ai pourtant toutes les raisons d'être confiante compte tenu du travail abattu ces derniers mois mais je trouve déplorable de ne pas réussir à skier comme c'était le cas cet été.

Malheureusement en slalom géant, il n'y a que huit courses, et deux d'entre elles sont déjà passées. J'ai besoin de participer à des courses pour retrouver mon rythme. J'espérais faire des épreuves de la série Nor-Am mais elles ont été annulées. Je vais essayer de participer à des courses secondaires en Europe.

J'ai peut-être sous-estimée ma capacité de reprendre le rythme des courses mais je garde confiance parce que par le passé, j'ai toujours offert mes meilleures performances à partir de décembre.

Mes lacunes sont techniques mais je sens aussi que ça se joue entre les deux oreilles, parce que je suis encore nerveuse et impatiente au départ des courses. Je veux tellement me prouver que je suis encore capable et montrer aux autres ce que je peux faire. Je pense toujours que j'ai encore ma place parmi les meilleures. Il faut simplement que je me concentre davantage et je sais que si je parviens à bien skier, les résultats vont suivre.

C'est un peu comme au début de ma carrière alors que je demandais ce que je devais faire pour être dans le top 30. À l'époque ma meilleure amie au sein de l'équipe américaine m'avait dit qu'une fois qu'on réussit à percer le top 30, on n'y pense plus. J'ai l'impression d'être dans cet été d'esprit actuellement. Je n'ai besoin que d'une seule bonne course pour retrouver cette confiance.

Je profite de quelques jours au Québec avant de repartir. Vendredi je vais aller skier à Tremblant avant de quitter avec l'équipe samedi vers l'Europe. La prochaine course aura lieu le 13 décembre en Espagne. Je vais par la suite rentrer à la maison pendant quelques jours puis repartir dans les vieux pays le 23 décembre en prévision d'une course en Autriche le 28. Il y a trois épreuves rapprochées en géant et j'espère retrouver mon rythme pour de bon.

propos recueillis par Robert Latendresse