Un podium pour terminer ma saison en coupe du Monde, je n'aurais pu demander mieux. Après ma deuxième place au slalom géant de Äre, je suis encore super motivée pour skier. Ça va bien pour moi depuis mon autre podium à Cortina d'Ampezzo et j'aimerais bien qu'il reste quelques courses au calendrier. Mais d'un autre côté, ça fait longtemps que je suis loin de la maison et j'ai hâte d'être de retour au Québec.

Samedi, il ne faisait pas très beau et il pleuvait un peu quand je me suis levée. J'avais réussi une bonne première manche en Norvège deux semaines plus tôt et j'avais bien l'intention de réaliser un bon résultat. Arrivée en haut de la piste, j'étais une fille en mission. J'étais hyper concentrée, j'avais un bon plan d'attaque et je l'ai exécuté à merveille. Je suis donc contente de la tournure des événements.

Le parcours était vraiment beau. J'aime beaucoup la piste d'Äre. Elle est vallonnée et montre beaucoup de changements de terrains. Les organisateurs avaient décidé de descendre le départ en raison des forts vents. Je crois que c'était la bonne décision à prendre pour prévenir les injustices, puisque les bourrasques peuvent affecter des skieuses plus que d'autres.

J'ai bien skié lors de la première manche, mais j'ai commis une petite erreur sur une des cassures. J'avais réalisé le meilleur temps intermédiaire et, à partir de mon erreur jusqu'à l'arrivée, j'ai seulement perdu sept centièmes de seconde.

Tout ce que je visais pour la deuxième manche, c'était d'essayer d'effacer ces petites fautes de parcours. Quand je suis arrivée au bas de la pente et que j'ai vu la lumière verte qui s'allume quand une nouvelle meneuse franchit la ligne d'arrivée, j'ai levé les bras dans les airs.

J'avais une avance de neuf dixièmes de seconde, ce qui est considérable en ski, et pendant un moment j'ai pensé que ça serait suffisant pour ma première victoire en slalom géant. Malheureusement, ça devra attendre à l'année prochaine!

Bonne saison

Je suis contente de ma saison en général. J'ai réussi à être constante, et de terminer cinquième au classement du slalom géant, c'est super. Deux courses m'ont coûté cher en terme de points, soit celles d'Aspen et de Spindleruv Mlyn, en République tchèque, mais dans toutes les autres, j'ai terminé dans le top 12, dont deux fois sur le podium.

À chaque course, j'étais en mesure de me battre avec les meilleures et c'est quelque chose qui me rend fière. Ce n'est pas facile de constamment rivaliser avec des filles comme Janica Kostelic. Ça prend du temps et cette année, j'ai été capable de le faire. Je ne vois donc pas comme un manque de progression le fait que j'ai terminé au même rang que l'an dernier. Je sais que je suis une meilleure skieuse.


Retour sur Turin

Ça a été un peu difficile de reprendre le collier après les Jeux de Turin. J'avais hâte de rechausser les skis en arrivant en Norvège pour les épreuves de Hafjell-Kvitfjell, mais j'étais certainement fatiguée et encore déçue.

Je n'avais pas réalisé, pendant les deux semaines que j'ai passées là-bas, à quel point la pression pesait lourd sur mes épaules. Du 12 au 24 février, chaque journée était consacrée à ma préparation mentale et physique en vue de mes courses et une fois le slalom géant terminé, j'ai senti un soulagement.

L'an prochain

Je pense que je suis une athlète qui peut bien performer dans deux disciplines, même trois. C'est donc évident qu'il y a une partie de moi qui est déçue de mon rendement en Super G, épreuve à laquelle j'ai terminé au 19e rang au classement.

J'avais bien commencé la saison, mais j'ai perdu mon feeling après les Fêtes. De toujours réfléchir à ce qui n'allait pas et à des solutions pour retrouver mes sensations en piste, ça m'a drainée psychologiquement.

L'an prochain, je veux retrouver ma constance en Super G. C'est une discipline que j'adore et je sais que je suis capable d'accomplir de bonnes choses. Si je regarde mon attitude en Super G, je me rend compte qu'en entraînement, ça va, mais aussitôt que j'arrive en course, je suis nerveuse au départ, j'ai moins de confiance, je suis tendue. C'est difficile de prendre des risques et d'attaquer dans ce temps là, et c'est là-dessus qu'il faut que je travaille. Il ne m'en manque pas beaucoup!

Ça continue

Ma saison n'est pas complètement terminée. Il me reste les championnats canadiens en fin de semaine prochaine à Whistler. Je prendrai seulement part au Super G et au slalom géant, qui seront disputés les 25 et 26 mars. Ce dernier rendez-vous sera aussi une occasion pour rencontrer nos commanditaires, faire un bilan d'équipe sur la saison qui vient de se terminer et préparer celle qui s'en vient.

Un titre national est une bonne chose à avoir sur sa feuille de route et j'ai bien l'intention de défendre le mien en slalom géant. J'aimerais aussi arracher le Super G, mais les filles, particulièrement Kelly Vanderbeek, skient très bien ces temps-ci. Ce ne sera pas évident.

Je reviens au Québec le 28 mars. Je vais passer deux jours en Gaspésie pour faire de la motoneige avec François Bourque avant de revenir à la maison pour une semaine. Ensuite, je retourne dans l'Ouest canadien pour un camp d'entraînement. Il faudra attendre à la fin avril pour les vraies vacances, un bon trois semaines. Je compte les passer à profiter de ma maison et surtout, à ne pas avoir d'horaire!

C'est toujours un plaisir de partager mes péripéties avec vous. Le printemps s'en vient, profitez-en!

*Propos recueillis par RDS.ca