Une saison pas comme les autres pour les bosseurs québécois
Ski acrobatique vendredi, 9 déc. 2016. 20:22 vendredi, 13 déc. 2024. 19:02Quatre-cent vingt six jours. C’est le compte-à-rebours avant le coup d’envoi des prochains Jeux olympiques d’hiver. Les bosseurs québécois regardent toutefois à plus court terme. Plus qu’une nuit avant le début de leur saison 2016-2017 en Coupe du monde.
Une longue nuit toutefois puisque le soleil s’est couché vers 13 h 39 vendredi à Ruka, en Finlande, arrêt inaugural du circuit, et il ne se relèvera pas avant 10 h 30 samedi. Qu’à cela ne tienne, les représentants de la Belle Province seront tout de même d’attaque !
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Gabriel Dufresne, Laurent Dumais, Marc-Antoine Gagnon, Mikaël Kingsbury, Simon Lemieux, Philippe Marquis, Simon Pouliot-Cavanagh et l’Albertain Luke Ulsifer, seront les représentants canadiens chez les hommes.
Du côté féminin, les sœurs Justine, Chloé et Maxime Dufour-Lapointe, de même qu’Alex-Anne Gagnon, Audrey Robichaud ainsi que la Britanno-Colombienne Andi Naude seront dans le portillon de départ.
« Nous avons hâte que ça commence. C’est toujours fébrile un début de saison et j’ai hâte de briser la glace ! » mentionne Chloé Dufour-Lapointe, qui avait terminé en tête de classement de la Coupe du monde de bosses la saison dernière. Malgré tout, la Montréalaise ne se met pas de pression supplémentaire à l’aube du début officiel de la saison. « Je ne vois pas ça comme un titre à défendre. Ce n’est pas comme une ceinture de boxe et je vois plus ça comme aller gagner un deuxième globe de cristal. »
Mikaël Kingsbury sera quant à lui à la quête d’un sixième grand globe de cristal. « Ça reste un gros objectif. Je sais que c’est possible si je reste constant et que je skie bien », affirme l’athlète de Deux-Montagnes qui repousse toujours les limites de son sport maîtrisant maintenant un nouveau saut, un 1440 désaxé qu’il conservera dans sa poche arrière. « Ce n’est pas ma priorité de le faire cette année, mais si les conditions sont belles et que la situation est parfaite, je vais peut-être l’essayer. »
Une belle rivalité
L’Australien Matt Graham et le Français Benjamin Clavet, respectivement deuxième et troisième au classement de la Coupe du monde la saison dernière ne seront pas ses seuls rivaux. Kingsbury devra aussi jeter un œil sur ses coéquipiers, notamment son bon ami Philippe Marquis.
« C’est sur que Mikaël a une cible dans le dos. C’est un de mes plus grands amis, mais aussi mon plus grand adversaire. C’est motivant et ça me garde sharp pour la saison », admet le bosseur de Québec, qui a fait un détour par Rio l’été dernier entre deux camps d’entraînement. « J’ai axé mon entraînement sur les sauts. Avec Mikaël qui pousse tout le temps et son niveau de difficulté élevé, c’est certain qu’il faut suivre le pas pour le rattraper. »
Ce à quoi Kingsbury réplique qu’il ne compte pas se laisser dépasser. « Je vais être là pour l’empêcher! »
« Je sais que Philippe veut me battre et qu’il s’entraîne fort, poursuit-il. Ça fait toujours de bons duels entre nous. Même si on est de super bons amis, en haut de la piste, on veut tous les deux gagner. Ça sera intéressant cette année, mais jamais je lui donnerai de chances ! »
La course aux billets olympiques entraînera également une lutte interne excitante. «La compétition entre nous reste saine et amicale », assure Marc-Antoine Gagnon.
« Lors de la qualification olympique de 2014, nous étions plusieurs sur l’équipe qui méritaient une place aux Jeux. Malheureusement, nous n’avons pas pu tous y aller », rappelle celui qui avait fini quatrième à Sotchi. « Même si c’est un sport individuel, nous travaillons beaucoup en équipe. Je pense que c’est la raison pour laquelle le Canada est si fort. »
Gagnon et Pouliot-Cavanagh de retour!
Kingsbury et Marquis retrouveront leurs coéquipiers Marc-Antoine Gagnon et Simon Pouliot-Cavanagh de retour sur les pistes après avoir tous deux raté la majeure partie de la saison dernière pour soigner des blessures.
Gagnon, de Terrebonne, s’est remis complètement de sa dislocation à l’épaule gauche. « Ç’a été un long processus, mais je me sens en forme et en santé tant physiquement que mentalement. C’est ce qui est important », explique celui qui a hâte de renouer avec la compétition. « Ça fait longtemps que je n’ai pas eu le feeling du stress de compétition et c’est quelque chose que j’aime beaucoup. Ça va être le fun ! »
Rétabli de sa hernie discale, Pouliot-Cavanagh se sent dorénavant plus fort qu’il l’était avant sa blessure. « Je reviens en santé, sans crainte que mon corps ne tienne pas le coup. Le temps de repos et la préparation mentale font aussi de moi une personne plus solide sur mes skis. »
Deux gros X au calendrier
Le circuit de la Coupe du monde comptera cette année huit étapes, dont deux au pays, à Val Saint-Côme le 21 janvier et à Calgary la semaine suivante.
L’arrêt phare de la saison est toutefois celui du 8 février où les bosseurs seront à Bokwang, en Corée du Sud, sur la piste des Jeux olympiques de Pyeongchang. Les athlètes pourront profiter de cette épreuve-test pour trouver leurs premiers repères.
« Ça nous permettra de savoir à quoi nous attendre et en connaître plus sur notre préparation et notre stratégie pour 2018. C’est une étape importante », fait remarquer Maxime Dufour-Lapointe.
« C’est essentiel d’aller chercher le plus d’informations, renchérit Mikaël Kingsbury. C’est le fun d’arriver aux Jeux et de savoir que tu connais la piste et que tu as déjà bien fait là-bas. »
Les Championnats du monde qui seront présentés à la fin de l’hiver en Espagne seront l’autre gros défi des prochains mois. Justine Dufour-Lapointe, en simple, et Mikaël Kingsbury, en duels, auront tous deux un titre à défendre.
Mais beaucoup de neige aura glissé sous leurs skis auparavant. « C’est encore loin les mondiaux à ce moment-ci de l’année. L’important sera d’aller chercher le momentum et garder la forme toute l’année pour arriver à mon meilleur pour les Championnats du monde », conclut Kingsbury.