Bonjour à tous. Je me trouve présentement dans la vallée de l'Okanagan, au pied de la montagne d'Apex sur laquelle je monterai cette fin de semaine pour ma dernière compétition de la saison, les championnats canadiens.

Il s'agit du même parcours où a eu lieu la dernière étape du circuit de la coupe du Monde, la semaine dernière. J'avais alors inscrit une 11e place, mais j'avais bien skié toute la semaine en entraînement. La seule descente qui avait moins bien été, c'est celle de la compétition.

Après deux jours de congé, j'ai repris l'entraînement mercredi. Je connais le parcours par cœur, il est très beau et très facile. Je me sens léger et fin prêt à terminer ma saison sur une bonne note. La descente en simple aura lieu vendredi et la compétition en duel se tiendra dimanche.

Pour être bien honnête, je suis épuisé mentalement et si je le pouvais, je retournerais chez moi pour m'écraser et dormir pendant plusieurs jours! Je crois que ce sentiment est partagé par tous ceux qui ont pris part au circuit de la coupe du Monde, mais quand même, pour moi c'est une belle opportunité de conserver mon titre remporté l'an dernier. C'est là que je prends ma motivation.

Les championnats canadiens sont surtout importants pour les compétiteurs qui évoluent sur le circuit NorAm, qui est au ski acrobatique ce qu'est la Ligue américaine comparativement à la Ligue nationale au hockey : les ligues mineures. Ceux qui s'y trouvent, comme moi l'an dernier, aspirent à monter sur l'équipe nationale et pour eux, la course de ce week-end est extrêmement importante.

Année éreintante

J'ai trouvé ma première année sur le circuit de la coupe du Monde assez rude. C'est une longue saison qui implique beaucoup de voyages à travers le monde, donc un décalage horaire de 9 à 13 heures à chaque semaine. Sur le circuit NorAm, le décalage horaire n'excède jamais trois heures, sans compter que les parcours sont beaucoup moins difficiles. Mon nouvel horaire plus exigeant est sans doute ce qui explique ma fin de saison un peu plus ardue.

En cette année olympique, je m'étais déjà mis pas mal de pression sur les épaules, mais dès que j'ai fait ma première place au Mont Gabriel, mes objectifs ont décuplé. Ma place aux Jeux olympiques n'était plus une question, je l'avais méritée. À partir de ce moment, être des finales sur toutes les étapes du circuit n'était plus suffisant parce que je savais que chaque fois je pouvais faire le podium.

Le bilan de ma saison : une première place en République tchèque pour accompagner celle du Québec, une deuxième place à Lake Placid et une quatrième à Salt Lake City sur la piste la plus exigeante du circuit.

Avec un pas en arrière, je peux donc évidemment dire mission accomplie, puisque ma saison a été au-delà de toutes mes attentes. Avant, je pensais seulement à faire ma place grâce à mes sauts, c'est ce qui me démarquait. Mais j'ai prouvé que ma technique est également rendue au niveau des meilleurs.

Je ne peux donc pas vous cacher que l'an prochain, les objectifs seront aussi élevés qu'ils l'étaient à la fin de cette année. J'ai la ferme intention de bien performer au championnat du monde et de livrer une très grande bataille sur le Grand Prix avec mon ami, l'Australien Dale Begg-Smith.

Retour en arrière

Pour faire un bref retour sur les Olympiques, j'avais déclaré immédiatement après ma compétition que mon résultat, une onzième place, serait dur à avaler. Le lendemain matin, mes émotions étaient passées, mais je vais toujours l'avoir sur le cœur, du moins jusqu'à ce que j'arrive en haut du parcours en finale aux Jeux de 2010. Là, je me dirai que je ne ferai pas la même erreur et je livrerai la performance de ma vie.

La rentrée avant tout le monde

Après les championnats canadiens, j'ai l'intention de prendre un mois de repos pour finir mon cours de français au cégep. En mai, je vais commencer une session d'été jusqu'en juillet. Jusque-là, je n'ai pas l'intention de toucher à mes skis. Je veux vraiment me consacrer sur mes études et mon entraînement en gymnase, tout en faisant le plein d'énergie.

Je vais continuer à m'entraîner avec Jennifer Heil comme j'avais fait l'été dernier. Mon entraîneur Dominic Gauthier est aussi son conjoint et nous partageons le même entourage : entraîneur personnel, psychologue, entraîneur de trampoline… Elle m'en apprend tellement avec son expérience, c'est vraiment bon pour moi de pouvoir côtoyer une légende du ski acrobatique.

Sur ce, je vous salue et vous dis à la prochaine!

*Propos recueillis par RDS.ca