Chelsea sans assurance
Soccer lundi, 1 déc. 2008. 15:46 jeudi, 12 déc. 2024. 03:41
Avec désormais treize places de prises après cinq journées de groupes, cette Ligue des Champions ne laisse vraiment que très peu de place au suspense. On pourra même ajouter que les trois billets restants sont limités à deux groupes (A et B), ce qui relativise pas mal l'importance des douze autres rencontres de l'ultime journée.
Bien sûr, elles serviront, pour la plupart, à déterminer l'ordre de qualification (premières et deuxièmes places, qui auront leur incidence lors du tirage au sort des huitièmes de finale) et dans certains cas le «rattrapage» en Coupe UEFA pour ceux qui termineront troisièmes. Sans vouloir minimiser l'importance de ces échéances pour les clubs concernés, on peut tout de même considérer ces enjeux «secondaires».
Il y a bien longtemps que les clubs les plus «costauds» ont compris tout le bénéfice à tirer d'une «qualification-express» après quatre, voire cinq journées de groupes. Reposer les joueurs les plus sollicités, dans une période (novembre-décembre) où tout le monde commence à pédaler dans le jus des compétitions domestiques (championnats, Coupes nationales), sans oublier les compétitions internationales (qualifications Coupe du monde, Euro, CAN, etc...).
Pour ceux qui ont l'ambition d'être encore dans la (les) course(s) sur le coup d'avril-mai, tous ces petits répits sont autant d'investissements non négligeables pour le reste de la saison.
L'autre intérêt d'une qualification rapide est bien plus direct: il évite d'avoir à jouer un match décisif, un «vrai» match de Coupe à tout ou rien, lors de la dernière journée, début décembre, à une période vraiment pourrie pour jouer au ballon.
C'est ainsi que le Real s'est évité un match au couteau face au Zenit St-Petersbourg lors de la sixième journée, en allant gagner à Minsk face au BATE Borisov. La performance livrée ne restera assurément pas dans les annales du club, avec une «équipe-bis» et une atmosphère de crise sous-jacente. Elle a le grand mérite d'éviter le danger, la honte d'une élimination avant l'heure - et une vraie de vraie crise. Et même si le Real a perdu en fin de semaine, et lâché encore des points sur Barcelone, au moins son avenir se dessine encore en février-mars, plutôt que de demeurer en pointillés d'ici la semaine prochaine (avec en outre la perspective de jouer Séville, Barcelone et Valence au cours du mois de décembre). Ce que le Président Calderon a bien compris, annonçant au plus vite l'arrivée de Klas-Jan Huntelaar (Ajax) lors de la fenêtre de transferts d'hiver.
De l'autre côté de la barrière, on retrouve, non sans surprise, le Chelsea de Felipe Scolari. Voilà une équipe qui pendant deux mois a marché sur le ventre d'à-peu-près tout ce qu'elle rencontrait et qui, aujourd'hui, commence à se demander de quoi demain sera fait...
Voilà une équipe qui, mine de rien, vient de lâcher une pleine valise de points à ses trois adversaires directs en championnat: trois matches à domicile, à Stamford Bridge, un seul point pris, contre Man'U (1-1), et deux défaites devant Liverpool (0-1) et Arsenal (1-2). Sans oublier deux autres points lâchés il y a dix jours, encore au Bridge, devant Newcastle (0-0).
Sans oublier une élimination, encore au Bridge, en Coupe de la Ligue, devant Burnley (1-1 et tirs au but), en huitièmes de finale. D'accord, cette compétition n'est pas dans les priorités de Scolari. Mais elle avait en son temps permis à Jose Mourinho d'affirmer sa crédibilité en Angleterre - un premier trophée six mois après son arrivée (la finale est en février) - et de renforcer l'identité et la volonté de son groupe.
Sans oublier que Chelsea vient de se mettre dans une drôle de position en Ligue des Champions. Nettement dominé à Bordeaux, le finaliste de l'an dernier a accroché un nul monstrueusement opportuniste (1-1), qui masque difficilement de criantes carences dans le jeu. Lorsque Deco n'est pas là (comme à Bordeaux), plus personne ne cherche à prendre les choses en main (Ballack? Lampard?). Anelka se retrouve à au moins vingt mètres de son plus proche partenaire, tandis que les joueurs d'ailes (Joe Cole, Malouda ou Kalou) doivent se contenter de mouvements stéréotypés, rarement mis en mouvement par les milieux. Au milieu, Obi Mikel, censé être le joueur de base de l'organisation, ne s'impose pas et refuse de s'engager vers l'avant. Derrière, l'absence de Ricardo Carvalho dévoile au grand jour les limites d'un John Terry lorsqu'il s'agit de relancer, de donner l'impulsion, d'être le «premier passeur» vers l'avant.
Chelsea s'est mis à ronronner. Bien sûr, les retours éventuels d'Essien, Drogba et Carvalho dans le onze titulaire feront un bien énorme. Bien sûr, la situation n'est certainement pas catastrophique : Chelsea accueille Cluj lors de la dernière journée et a les cartes en main pour se qualifier. Mais, comme on le disait, tout jouer sur un match demeure une entreprise forcément risquée : Chelsea a forcément besoin d'une victoire pour s'assurer de passer. Avec un nul ou une défaite, tout dépendra du résultat de Rome-Bordeaux au même moment (en cas de succès de Bordeaux, Chelsea serait éliminé).
On l'a dit, on le répète: il n'y a pas encore le feu. Mais Chelsea vogue en ce moment sur une vague d'incertitude qui pourrait l'engloutir au prochain dérapage.
Bien sûr, elles serviront, pour la plupart, à déterminer l'ordre de qualification (premières et deuxièmes places, qui auront leur incidence lors du tirage au sort des huitièmes de finale) et dans certains cas le «rattrapage» en Coupe UEFA pour ceux qui termineront troisièmes. Sans vouloir minimiser l'importance de ces échéances pour les clubs concernés, on peut tout de même considérer ces enjeux «secondaires».
Il y a bien longtemps que les clubs les plus «costauds» ont compris tout le bénéfice à tirer d'une «qualification-express» après quatre, voire cinq journées de groupes. Reposer les joueurs les plus sollicités, dans une période (novembre-décembre) où tout le monde commence à pédaler dans le jus des compétitions domestiques (championnats, Coupes nationales), sans oublier les compétitions internationales (qualifications Coupe du monde, Euro, CAN, etc...).
Pour ceux qui ont l'ambition d'être encore dans la (les) course(s) sur le coup d'avril-mai, tous ces petits répits sont autant d'investissements non négligeables pour le reste de la saison.
L'autre intérêt d'une qualification rapide est bien plus direct: il évite d'avoir à jouer un match décisif, un «vrai» match de Coupe à tout ou rien, lors de la dernière journée, début décembre, à une période vraiment pourrie pour jouer au ballon.
C'est ainsi que le Real s'est évité un match au couteau face au Zenit St-Petersbourg lors de la sixième journée, en allant gagner à Minsk face au BATE Borisov. La performance livrée ne restera assurément pas dans les annales du club, avec une «équipe-bis» et une atmosphère de crise sous-jacente. Elle a le grand mérite d'éviter le danger, la honte d'une élimination avant l'heure - et une vraie de vraie crise. Et même si le Real a perdu en fin de semaine, et lâché encore des points sur Barcelone, au moins son avenir se dessine encore en février-mars, plutôt que de demeurer en pointillés d'ici la semaine prochaine (avec en outre la perspective de jouer Séville, Barcelone et Valence au cours du mois de décembre). Ce que le Président Calderon a bien compris, annonçant au plus vite l'arrivée de Klas-Jan Huntelaar (Ajax) lors de la fenêtre de transferts d'hiver.
De l'autre côté de la barrière, on retrouve, non sans surprise, le Chelsea de Felipe Scolari. Voilà une équipe qui pendant deux mois a marché sur le ventre d'à-peu-près tout ce qu'elle rencontrait et qui, aujourd'hui, commence à se demander de quoi demain sera fait...
Voilà une équipe qui, mine de rien, vient de lâcher une pleine valise de points à ses trois adversaires directs en championnat: trois matches à domicile, à Stamford Bridge, un seul point pris, contre Man'U (1-1), et deux défaites devant Liverpool (0-1) et Arsenal (1-2). Sans oublier deux autres points lâchés il y a dix jours, encore au Bridge, devant Newcastle (0-0).
Sans oublier une élimination, encore au Bridge, en Coupe de la Ligue, devant Burnley (1-1 et tirs au but), en huitièmes de finale. D'accord, cette compétition n'est pas dans les priorités de Scolari. Mais elle avait en son temps permis à Jose Mourinho d'affirmer sa crédibilité en Angleterre - un premier trophée six mois après son arrivée (la finale est en février) - et de renforcer l'identité et la volonté de son groupe.
Sans oublier que Chelsea vient de se mettre dans une drôle de position en Ligue des Champions. Nettement dominé à Bordeaux, le finaliste de l'an dernier a accroché un nul monstrueusement opportuniste (1-1), qui masque difficilement de criantes carences dans le jeu. Lorsque Deco n'est pas là (comme à Bordeaux), plus personne ne cherche à prendre les choses en main (Ballack? Lampard?). Anelka se retrouve à au moins vingt mètres de son plus proche partenaire, tandis que les joueurs d'ailes (Joe Cole, Malouda ou Kalou) doivent se contenter de mouvements stéréotypés, rarement mis en mouvement par les milieux. Au milieu, Obi Mikel, censé être le joueur de base de l'organisation, ne s'impose pas et refuse de s'engager vers l'avant. Derrière, l'absence de Ricardo Carvalho dévoile au grand jour les limites d'un John Terry lorsqu'il s'agit de relancer, de donner l'impulsion, d'être le «premier passeur» vers l'avant.
Chelsea s'est mis à ronronner. Bien sûr, les retours éventuels d'Essien, Drogba et Carvalho dans le onze titulaire feront un bien énorme. Bien sûr, la situation n'est certainement pas catastrophique : Chelsea accueille Cluj lors de la dernière journée et a les cartes en main pour se qualifier. Mais, comme on le disait, tout jouer sur un match demeure une entreprise forcément risquée : Chelsea a forcément besoin d'une victoire pour s'assurer de passer. Avec un nul ou une défaite, tout dépendra du résultat de Rome-Bordeaux au même moment (en cas de succès de Bordeaux, Chelsea serait éliminé).
On l'a dit, on le répète: il n'y a pas encore le feu. Mais Chelsea vogue en ce moment sur une vague d'incertitude qui pourrait l'engloutir au prochain dérapage.