MUNICH - Recruté il y a dix mois pour redonner son image européenne au Bayern Munich, Jürgen Klinsmann a été remercié lundi après les échecs répétés de son équipe en Ligue des champions et en Championnat d'Allemagne.

Klinsmann, 44 ans, dont le licenciement était pressenti depuis plusieurs semaines, sera remplacé jusqu'à la fin de la saison par Jupp Heynckes, 63 ans, ancien entraîneur du Bayern de 1987 à 1991 et sans emploi depuis janvier 2007.

"Cette décision n'a pas été facile à prendre", a expliqué le président du Bayern, Karl-Heinz Rummenigge, cité dans le communiqué officialisant le départ de Klinsmann.

"Mais les résultats des dernières semaines, le comportement de l'équipe lors de ces résultats et surtout la situation du club à cinq journées de la fin du Championnat, nous ont obligés à prendre nos responsabilités", a-t-il poursuivi.

Les dirigeants du Bayern devaient tenir dans la journée une conférence de presse.

Ils ont déjà annoncé leur décision de confier l'équipe à Heynckes, issu de la "vieille école" du football allemand, qui sera assisté de l'entraîneur de l'équipe réserve, Hermann Gerland.

La défaite à domicile devant Schalke 04 (1-0) samedi lors de la 29e journée du Championnat d'Allemagne, a scellé le sort de Klinsmann, venu à Munich pour révolutionner le club le plus titré du football allemand.

L'ancien sélectionneur de l'équipe d'Allemagne, dont le contrat expirait en 2010, paie le prix des contre-performances de son équipe, éliminée en quarts de finale de la Ligue des champions après avoir été humilié par le FC Barcelone (aller: 4-0; retour: 1-1), et de la Coupe d'Allemagne.

À cinq journées du terme de la saison, le Bayern peut encore espérer conserver son titre de champion, car il fait partie des cinq équipes qui se tiennent en trois points au sommet de la Bundesliga.

Hostilité

Mais le Bayern, qui a enregistré sept défaites cette saison et encaissé 37 buts, peut également finir la saison les mains vides: sa qualification pour la très rémunératrice Ligue des champions auquel participent les trois premiers du championnat, n'est pas acquise.

Les dirigeants bavarois ont estimé que le discours de Klinsmann, qui n'avait jamais entraîné jusque là de club, ne passait plus auprès de ses joueurs.

Son départ était réclamé par les supporteurs du Bayern, tandis que les anciennes gloires du club, dont le président du conseil de surveillance Franz Beckenbauer, ne cachait plus leur hostilité à son égard.

Le recrutement de Klinsmann, annoncé en janvier 2008, n'avait pas manqué de surprendre les observateurs.

Son passage comme joueur en Bavière (1995-97) n'avait pas laissé que des bons souvenirs et son profil de polyglotte installé un temps aux Etats-Unis et sans expérience d'entraîneur, ne semblait pas coller avec un club installé dans ses traditions et son palmarès.

Après dix mois où il a créé un nouveau centre d'entraînement ultra-moderne, recruté un pléthorique encadrement et surpris par ses choix tactiques, Klinsmann a raté son deuxième passage au Bayern.