On passe vite du bon, voire très bon au moyen voire à l'à-peu-près. Les Pays-Bas entament très bien et se montrent plutôt convaincants face à la Serbie. Le Mexique peine, se cherche et s'impose avec peine face à la l'Iran. Et le Portugal se complique un peu la vie contre l'Angola. D'une façon générale, de nombreuses équipes ont du mal à rentrer dans le tournoi (à quelques exceptions près tout de même).

Un joueur - On ne fait pas la fine bouche, la performance d'Arjen Robben (Pays-Bas) contre la Serbie/Monténégro est sans doute la plus inspirée de la journée. Il est solide des deux pieds, ce qui lui permet de joueur des deux cotés et de venir provoquer son défenseur, soit pour partir en débordement ou repiquer vers le centre et tirer. Ce qu'il a fait tout au long de la partie (au point de se le faire reprocher par plusieurs partenaires). En attendant, il a su se montrer décisif presque à chaque fois qu,ilo a pu se lancer vers la défense serbe. Rapide aussi, comme sur son démarrage qui lui permet de marquer le seul but du match.

Une surprise - Pas vraiment de surprise en tant que tel. Mais la confirmation que les deux équipes les moins cotées du Groupe E (Iran et Angola) avaient les moyens d'embêter les deux favoris. L'Iran a eu des phases de jeu de très bonne qualité, mais s'est arrêté de jouer pour tenir le 1-1 contre le Mexique. Et s'est fait punir (3-1) alors qu'il pouvait sans doute faire mieux, ou au moins assurer le point en essayant un peu plus de jouer. L'Angola a raté son entame de match et a bien trop respecté le Portugal, alors que son volume physique et un peu plus de volonté pour continuer les actions auraient pu donner quelque chose (comme cette belle occasion ratée à dix minutes de la fin).

Une déception - Dans le même registre que les surprises. Rien de flagrant, mais des petites choses un peu étonnantes. Comme le temps pris par la Serbie pour rentrer dans son match. D'accord, l'entame des Pays-Bas était de qualité, mais être incapable de ressortir à ce point (alors qu'il y avait sans doute mieux à faire avec un rythme de jeu soutenu et plus pressant vers l'avant). Ça s'est un peu réglé en deuxième mi-temps, mais déjà trop tard. Et le Portugal, sec et tranchant d'entrée, mais trop à l'aise après avoir ouvert la marque (trop vite?) et manquant parfois de rigueur offensive (trop de gestes gratuits, de mauvais choix). Par contre, il faut tout de même souligner les quelques arrêts importants du gardien angolais.

Demain - Australie - Japon dans le Groupe F. Avec le Brésil en tête d'affiche de ce groupe, on peut penser que la lutte se fera à trois pour la deuxième place (avec la Croatie). D'où l'importance fondamentale des rencontres directes entre les trois. Ensuite, place au groupe E. Les tchèques ont intérêt à justifier les attentes de nombreux observateurs face aux Etats-Unis. Lesquels me semblent peut-être un peu moins talentueux qu'il y a quatre ans (hormis Reyna, Donovan et Beasley). L'Italie est dans la même position face au Ghana. On attend une entame de tournoi solide, mais attention à la puissance physique du Black Star (d'autant que l'Italie est sans Gattuso ni Zambrotta).

À la volée - Par séquences, parfois mêmes assez longues, le jeu de passes des Pays-Bas est sans doute le plus abouti de ce qu'on a vu depuis le début du tournoi, avec peut-être l'Argentine. C'est rapide, efficace, toujours simple (vers le partenaire démarqué le plus proche, avec le moins de temps perdu dans le contrôle de la balle)... Et comme l'Argentine, els Néerlandais prennent soin d'agrandir le terrain en jouant très large, jusque sur les lignes de touche, et en profondeur... Petite incertitude, la cohésion défensive, avec de nombreux intervalles laissés aux attaquants serbes... La Serbie est mal entrée dans le match, mais a montré des choses bien plus intéressantes ensuite. Elle sera sans doute moins timide face aux Argentins... Hâte de voir l'opposition Pays-Bas - Cote d'Ivoire, pas surpris si les Ivoiriens arrivaient à mieux terminer leurs enchaînements que contre les Argentins... Rétablissement difficile mais réussi pour le Mexique, qui a bien failli se faire planter : changement audacieux à la mi-temps (on sort un attaquant et un milieu défensif, on les remplace par deux meneurs de jeu pour augmenter et diversifier les situations dangereuses) qui tourne mal juste après avec la blessure du seul attaquant sur le terrain (Borgetti) et donc un nouveau rééquilibrage du jeu. Ça a pris du temps aux Mexicains pour se régler, mais ils y sont arrivés avec un joueur décisif, Zinha... Le Portugal a montré une large palette offensive, mais que c'est emprunté par moments! Et compliqué! Finalement, c'est encore Figo qui a le plus épuré son jeu pour aller à l'essentiel...