ZURICH, Suisse - Le procureur de la FIFA Michael Garcia a émis mercredi un communiqué dans lequel il insiste pour que ses rapports d'enquête sur l'attribution des Coupes du monde de 2018 et 2022 ne fassent plus l'objet d'un interdit de publicaton et qu'ils soient rendus publics.

Cette demande révèle toutes les tensions entre la FIFA et son équipe éthique chargée de faire la lumière sur l'attribution de ces deux tournois.

Dans son communiqué, Garcia demande au comité exécutif de la FIFA de permettre « la publication appropriée » des 430 pages de preuves soumises par son équipe d'enquêteurs. Le comité exécutif, dirigé par le président de la FIFA, Sepp Blatter, pourrait répondre à cette demande de l'avocat américain à compter de jeudi, alors que s'amorcera une rencontre prévue sur deux jours.

Malgré tout, le moment choisi par Garcia pour faire sa demande semble être en réponse directe à un communiqué émis quelques heures plus tôt par la FIFA au nom du juge à l'éthique Joachim Eckert. Dans ce communiqué, le jeuge Eckert donne pleine responsabilité à Garcia pour lancer des procédures à l'endroit de dirigeants de la FIFA actuellement sous enquête pour leur conduite dans le dossier des attributions des Coupes du monde à la Russie et au Qatar.

« Compte tenu du rôle limité... envisagé par Eckert, je crois qu'il est maintenant nécessaire que le comité exécutif de la FIFA autorise la publication appropriée de ce rapport d'enquête », écrit Garcia.

Les échanges acrimoniaux entre l'équipe d'enquête et la FIFA, qui a intensifié ses efforts pour réformer ses modes de fonctionnement au cours des derniers mois, démontrent à quel point la relation s'est envenimée.

Le 5 septembre, Garcia a fait parvenir le premier jet de son rapport à Eckert. Les deux hommes ont insisté pour dire que seuls leurs adjoints et eux-mêmes ont vu ce rapport; personne à la FIFA.

Vendredi dernier, les deux hommes ont pris part à la conférence sur l'éthique mise sur pied par la FIFA et ont donné des points de vue différents au sujet du Code d'éthique et de confidentialité de la FIFA, qui régissent leur travail. Garcia a déclaré qu'on ne rendait pas service à la FIFA en privant ses partisans les plus sceptiques des noms des dirigeants de la fédération internationale qui ont été accusés et de quelles accusations pèsent contre eux. De son côté, Eckert se disait heureux de suivre les règles limitant l'accès du public à son jugement, qui doit être remis en avril prochain.

Comme la réputation de la FIFA est en jeu dans cette affaire, certains des 27 membres du comité exécutif de la FIFA ont appuyé Garcia, dont les vice-présidents Jeffrey Webb, des îles Caïmans, le prince Ali ben Al-Hussein de Jordanie et Jim Boyce, d'Irlande du Nord.

« La publication appuierait les commentaires émis par certains membres du comité exécutif, les opinions récemment exprimées par le président du Comité indépendant de gouvernance, Mark Pieth, et par les objectifs poursuivis par le processus de réforme (de la fédération) », a indiqué Garcia.