LEICESTER, Royaume-Uni - La réponse évidente aurait été le FC Barcelone ou le Real Madrid. Bayern Munich aurait aussi été compréhensible.

Mais quand on a demandé à Gianluigi Buffon quelle équipe il souhaite éviter au tirage des quarts de finale de la Ligue des Champions, la gardien de la Juventus de Turin y est allé avec le grand négligé de la compétition.

« Leicester, a déclaré l'Italien. Parce que c'est un club dangereux, qui aura de l'enthousiasme. Cette équipe dispose des armes nécessaires pour causer des ennuis aux clubs qui voudront prendre l'initiative. »

Contre Leicester, ajoute Buffon, « tout serait à perdre ».

Assurément : le club anglais méconnu prend l'habitude de faire mal paraître les grandes puissances européennes.

La saison dernière, la crème du football anglais n'a pas pu suivre Leicester, qui a enlevé la Premier League par 10 points, malgré les cotes à 5000 contre 1. Cette saison, en Ligue des Champions, l'équipe a dominé un groupe contenant le FC Porto, double champion d'Europe, avant d'éliminer Séville, un club qui a gagné la Ligue Europa lors des trois dernières saisons en huitièmes de finale.

« Nous méritons d'être ici, détrompez-vous, a déclaré l'entraîneur de Leicester, Craig Shakespeare, en vue du tirage au sort de vendredi. Nous pourrions être l'équipe Cendrillon. »

Sauf que personne ne devrait plus être surpris par les succès de Leicester dorénavant. Cette équipe joue du football simple, mais hautement efficace, qui se spécialise à rendre possible l'impossible.

Il est temps de les prendre au sérieux.

Après la victoire de 2-0 contre Séville pour un pointage combiné de 3-2, mardi, on a demandé à Shakespeare si de jouer contre les puissances d'Europe aiderait le style en contre-attaque de son club. Il semblait être d'accord.

« Vous devez être conscient de vos adversaires et connaître leurs forces, a-t-il dit. Mais je crois aussi qu'on se doit de connaître les nôtres. Nous l'avons vu en abondance, ce désir, contre Séville. Et on peut jouer nous aussi. »

C'est comme si Séville n'avait jamais vu jouer Leicester de la façon dont l'équipe s'est exposée à ses contre-attaques. La dernière chose à faire contre Leicester, c'est de laisser de l'espace derrière la défense pour Jamie Vardy ou Riyad Mahrez. Ou de donner des coups francs juste à l'extérieur de la surface.

C'est exactement ce qu'a fait Séville.

Même en Premier League, où Leicester a éprouvé des ennuis à défendre son titre, Manchester City et Liverpool ont fait preuve d'arrogance en refusant d'adapter leur tactique pour contrer Leicester. Ces deux clubs ont voulu attaquer sans cesse sur la pelouse adverse. Ils ont payé le prix avec des revers de 4-2 et 3-1, respectivement.

Est-ce que le FC Barcelone, le Real Madrid ou le Bayern Munich ferait la même chose? Respecteraient-ils davantage le club anglais?

« Nous avions un plan de match (contre Séville), l'avons suivi à la lettre et on s'en est sorti à la perfection », a répliqué le milieu de terrain Marc Albrighton.

Face à Séville, Leicester a offert le genre de jeu qui a surpris la Premier League. Maintenant, le club n'est plus qu'à 360 minutes de la finale de la Ligue des Champions.