Encore une surprise! Après David Ginola, un autre joueur, encore plus connu, l'ancien Ballon d'Or portugais Luis Figo, est devenu mercredi, à la veille du dépôt des candidatures, le sixième prétendant à la présidence de la FIFA, poste pour lequel le dirigeant en exercice Joseph Blatter reste toujours le grand favori.

Quelles candidatures survivront?

Outre Blatter, Ginola et Figo, se sont aussi déclarés le prince jordanien Ali bin Al Hussein, dit prince Ali, un des vice-présidents de la FIFA, Michael Van Praag, président de la fédération néerlandaise, et le Français Jérôme Champagne, ex-vice secrétaire général de la FIFA.

Jamais élection à la FIFA n'a suscité autant de vocations. Mais rempliront-ils tous les critères pour faire valider leur candidature? Il faut notamment avoir joué un rôle actif dans l'administration du soccer, à l'échelon national ou international, pendant deux de ces cinq dernières années, et avoir cinq parrainages de fédérations (209 au total) membres de la FIFA.

Le délai de dépôt des candidatures est fixé à jeudi minuit, mais « il faudra un certain temps avant que la Commission électorale ad hoc soit en mesure d'annoncer les candidats », a déjà prévenu le responsable de cet organe, Domenico Scala.

Figo, surprise et questions

À 42 ans, Figo, l'ex-vedette du Real Madrid, a donc surpris la planète soccer en annonçant sa candidature sur son compte Twitter et sur CNN. Sans mâcher ses mots, critiquant la gestion sous l'ère Blatter : « Je tiens au soccer, donc ce que je vois [...] de la FIFA, pas seulement maintenant, mais dans les dernières années, ne me plaît pas ».

L'ancienne vedette de la sélection portugaise assure avoir les cinq soutiens nécessaires, sans dire qui. La fédération portugaise s'est toutefois dévoilée dans un communiqué, soulignant par ailleurs : « C'est une élection difficile, mais Luis fera preuve de ténacité pour faire valoir ses points de vue sur ce dont a besoin le soccer ».

Comme Ginola, la candidature de Figo risque de pâtir de son manque d'expérience dans les instances dirigeantes du soccer.

Blatter, vers un 5e mandat

Le seul en mesure de battre Blatter, président en exercice depuis 1998, était Michel Platini, président de l'UEFA, qui a préféré se représenter pour un 3e exercice à la tête de sa Confédération européenne en mars. Blatter, qui aura 79 ans le 29 mai lors de l’élection à Zurich, se dirige vers un 5e mandat. Hormis l'UEFA (54 fédérations) qui s'oppose à lui, le Suisse compte des soutiens dans les cinq autres confédérations composant la FIFA (Asie, Afrique, Amérique du Sud, Amérique du Nord/Centrale/Caraïbes et Océanie). Blatter a pu le constater en faisant le tour de leurs délégués en marge du dernier Congrès à Sao Paulo en juin dernier. Et le Qatargate n'est qu'une des nombreuses crises qu'il a eu à gérer à la tête de l'instance mondiale du foot.

Le prince Ali et Van Praag, crédibles mais sans grandes chances

Le prince Ali, 39 ans, et Michael Van Praag, 67 ans, remplissent tous les critères pour être candidats à la présidentielle FIFA. Le problème est qu'ils ne bénéficient ni de l'envergure ni des réseaux de Blatter. Et qu'ils risquent de se heurter ensuite à une dispersion des voix entre leurs deux candidatures.

Le président de la Fédération néerlandaise de football, Michael van Praag, a dit vouloir effectuer un seul mandat à titre de président de la FIFA afin de restaurer sa crédibilité avant de passer le flambeau à la plus jeune génération.

Van Praag a commencé à énoncer les grandes lignes de sa campagne, mercredi, alors qu'il tente de ravir la présidence à Sepp Blatter, qui désire obtenir un cinquième mandat au scrutin du 29 mai prochain.

Pour van Praag, la FIFA est constamment suspectée de `conflit d'intérêts, de népotisme et de corruption'.
Les commentaires de van Praag ont été faits quelques heures seulement après que l'ex-vedette du Portugal Luis Figo eut annoncé son intention de se présenter aux élections.

Figo n'a pas encore présenté les pays qui l'appuient, même s'il prétend avoir tout le support nécessaire. Van Praag a de son côté annoncé que la Belgique, la Suède, l'Écosse, la Roumanie et les Îles Féroé sont dans son camp, en plus des Pays-Bas.

Champagne et Ginola recalés?

Champagne, 56 ans, ancien diplomate inconnu du grand public, confiait le 19 janvier qu'il n'avait pas encore recueilli les cinq soutiens nécessaires. A-t-il progressé depuis? « No comment » (« pas de commentaire ») a répondu à l'AFP son entourage mercredi matin. Ginola, 47 ans, surnommé El Magnifico du temps du PSG ou Newcastle, est plus connu. Mais sa candidature sponsorisée par un preneur aux livres irlandais a « suscité des sourires voire des sarcasmes », comme il l'a déploré dans un communiqué adressé à l'AFP lundi. Il est loin d'avoir cinq parrainages. Et maintenant Figo lui fera de l'ombre au niveau médiatique.