MONTRÉAL – La récente performance de l’Impact à Philadelphie a placé sous le microscope un problème récurrent du club montréalais depuis le début de la saison.

En offrant à Roland Alberg un but sur un plateau d’argent dès la cinquième minute, samedi, l’Impact a laissé son adversaire ouvrir le score pour la sixième fois en sept matchs. Et en tardant à réagir à cet appel au réveil, la troupe de Mauro Biello a ensuite accordé ses septième et huitième buts de la campagne en première demie.

Les plus joviaux s’empresseront de rappeler que l’Impact a comblé un déficit de trois buts en fin de semaine et vanteront du même souffle la force de caractère de l’équipe. Les Montréalais, c’est vrai, ont le mérite d’avoir réussi à décrocher une victoire et trois nuls à la suite de ces faux départs répétés.

Mais il faut reconnaître que cette mauvaise habitude, surtout au sein d’un groupe aussi expérimenté, est difficile à comprendre et commence, à la limite, à être préoccupante.

« Je ne peux pas l’expliquer, abdique le défenseur Chris Duvall après un profond soupir. D’entendre cette statistique et de savoir qu’on est quand même allé chercher des points malgré cela, c’est un signe positif. Mais on est encore loin de ce blanchissage qu’on recherche. »

« Il n’y a pas d’explication, tranche quant à lui Ignacio Piatti, qui ne souhaitait pas s’étendre sur la question. Il faut améliorer ça, c’est tout. »

« Il y a des raisons pour ce que tu viens de dire, propose finalement d’expliquer l’entraîneur adjoint Jason Di Tullio. On met beaucoup l'accent sur la concentration et sur les détails, mais des fois, quand tu es trop concentré, tu fais des erreurs au début du match. »

Est-il possible d’être trop préparé pour un adversaire spécifique? L’Impact aurait-il avantage à jouer plus souvent à l’instinct, à laisser un peu plus de liberté à ses joueurs plutôt que de les gaver d’informations sur l’équipe qui se trouve devant eux?

Ce sont des questions qu’on peut se poser à l’écoute de la théorie de Di Tullio.  

« Parfois, quand tu veux trop bien faire, tu es un peu plus timide avec et sans le ballon. Est-ce que je monte, est-ce que je reste? Tu es entre les deux, des fois. Les choses qu’on demande, comme d’être capable de presser en équipe, de jouer un peu plus haut et de prendre l’initiative dans le tiers offensif, on commence souvent à les voir en cours de match plutôt qu’au tout début. On en est conscient », assure l’assistant de Biello.

Des ajustements tardifs

Le match nul contre l’Union a aussi permis de mettre en lumière un autre point à améliorer chez le Bleu-blanc-noir : son temps de réaction face à l’échec.

Samedi, il est rapidement devenu évident que des ajustements s’imposeraient pour essuyer l’assaut préparé par les locaux. Mais l’Impact a été lent à formuler une riposte, se laissant manger la laine sur le dos pendant près de trois quarts d’heure avant de montrer un pouls.

Depuis le début de la saison, l’Impact est souvent sorti en lion du vestiaire après avoir apporté les ajustements adéquats à la mi-temps. Les matchs à New York et Chicago en sont de bons exemples. Mais dans un monde idéal, les vétérans seraient en mesure de calmer la tempête avant le premier discours de l’entraîneur, approuve Chris Duvall.

« La chimie au sein du groupe est toujours en progression et je crois que lorsqu’on aura plus de matchs au compteur, vous serez en mesure de voir la différence. On sera capable de s’adapter à ce que fait l’autre équipe, de comprendre ce qu’elle essaie d’exploiter et de penser à une façon de le contrer. »

Duvall croit que cette responsabilité repose entièrement sur les épaules des joueurs.

« Notre personnel d’entraîneurs fait un travail de préparation formidable. C’est à nous de comprendre ce qui se passe dans le cours d’un match, de trouver des solutions et de nous les relayer entre nous. »