MONTRÉAL – Bien avant que Matteo Mancosu ne délivre l’Impact avec son pivot salvateur contre le Dynamo de Houston, Hassoun Camara était passé à un cheveu de poser sa propre candidature à titre d’auteur du plus beau but de la semaine en MLS.

À la 18e minute, Camara s’est pointé fin seul dans la surface pour y recevoir un centre précis d’Ambroise Oyongo. Son tir à la volée est passé tout juste au-dessus du cadre protégé par le gardien Joe Willis.

Mardi, après le retour à l’entraînement, Camara se mordait encore les lèvres en pensant à cette opportunité ratée. « C’est passé pas loin! », se remémorait-il avec le sourire.

Mais au-delà du but qui lui a échappé, Camara retenait surtout la genèse de la séquence, qui a pris naissance sur le pied droit de son partenaire à l’autre extrémité de la ligne arrière.

« C’est sûr que j’aurais préféré qu’elle finisse au fond, mais quand on regarde, finalement, c’est le latéral gauche qui centre pour le latéral droit. Et on arrive quand même à avoir l’équilibre », faisait remarquer le vétéran défenseur.

Camara souligne ici un principe offensif sur lequel insiste sans cesse Mauro Biello depuis le début de la saison. L’entraîneur de l’Impact souhaite voir ses défenseurs latéraux participer activement à la construction offensive en dédoublant sur les flancs pour ensuite repérer des coéquipiers découverts dans la zone dangereuse.

Et depuis quelques matchs, on peut voir que la répétition du message commence à générer des résultats. Fin juin, Camara a été crédité d’une passe décisive dans deux matchs consécutifs. Oyongo en compte quant à lui trois à ses quatre derniers matchs.

« C’est sûr qu’il faut avoir certains automatismes et une confiance collective, estime le grand Français, qui a dû regagner son poste de partant après avoir été ralenti par des blessures en début de saison. Tout ça part du coach. Son ambition, je pense qu’il l’a partagée avec vous, c’était que les latéraux participent beaucoup. Donc quand je suis sur la droite, je me porte vers l’avant et Ambroise aussi. On a la liberté de le faire et d’être hyper dangereux en ce moment. Je pense que c’est par là que passe le foot moderne aussi. On l’a compris et on a tous les deux les qualités pour faire ces allers-retours. »

« On voulait avoir cette animation dans notre phase offensive pour créer des surnombres avec nos latéraux, confirme Biello. Dans le dernier match, Ambroise a eu sept ou huit centres de qualité dans la surface et il a déjà cinq passes décisives cette année. On a beaucoup travaillé là-dessus et on le fait bien dernièrement. »

« Matteo peut ouvrir des espaces »

Camara impute aussi ce nouveau succès à la communication qui s’est installée entre les deux latéraux et la cible de leur relais.

« On se parle souvent les trois, avec Didier. On veut le mettre dans les meilleures dispositions possibles par rapport à ses centres. Quand on a la chance d’avoir un joueur comme ça dans son équipe, il faut apporter un maximum de ballons dans la surface et c’est ce qui se passe. On l’a fait aussi avec d’autres comme Nacho et Matteo. La volonté, c’est d’apporter à nos attaquants, d’être un support supplémentaire qui fera la différence. »

Camara n’a jamais caché qu’il avait un faible pour la position de défenseur central, qu’il occupait à son arrivée à Montréal, mais ses nouvelles responsabilités semblent désormais sincèrement le combler.

« Je m’éclate à droite. C’est sûr qu’avec mes habiletés physiques, je peux rendre beaucoup de services dans l’axe. [...] Mais à droite, je m’éclate aussi. Ça me permet d’avoir beaucoup plus de liberté offensivement, de montrer mes qualités techniques aussi et je me fais juste plaisir, tout simplement », se réjouit l’athlète de 32 ans.

« Je suis très heureux en ce moment. Je suis en pleine forme, j’ai à cœur d’être le meilleur et je veux le montrer jusqu’à la fin de la saison. »