Rudy Camacho est loin d’avoir accueilli à bras ouverts la décision des organisateurs de la Ligue des champions de la CONCACAF pour compléter la compétition en décembre.

Lors d’un entretien avec Olivier Brett au balado Loin de s’en foot, vendredi, le défenseur de l’Impact de Montréal n’a pas caché qu’il était quelque peu réticent avec l’idée de retourner à Orlando pour le match retour de la phase quarts de finale contre le CD Olimpia.

Camacho aurait préféré être auprès de sa famille durant cette période de l’année après une saison qui l’a tenu loin de ses proches. Son professionnalisme ne fait aucun doute, alors qu’il veut donner le meilleur de lui-même pour permettre au Bleu-Blanc-Noir de se rendre jusqu’en finale et espérer remporter les grands honneurs. On ressent que ce n’est toutefois pas de gaieté de coeur qu’il partira pour les États-Unis à nouveau.

« Je n’étais pas pour, comme c’est le cas pour plusieurs joueurs qui ont des familles et des enfants. Ça fait deux mois et demi que je n’ai pas vu mes enfants, que je suis dans ma chambre d’hôtel à ne voir personne », a-t-il mentionné, attendant le feu vert pour s'entraîner également en vue de ce match.

« À partir du moment où le match va se jouer, nous allons nous préparer pour donner notre maximum. Mais si j’avais eu le choix, je préfèrerais être auprès de ma famille. Maintenant je n’ai pas le choix et je suis un professionnel. Il y a trois matchs pour se rendre jusqu’au bout, donc autant tout donner pour gagner. Si on reste là jusqu’au 15 décembre, aussi bien rester jusqu’au 23 », a-t-il souligné, alors que l'Impact a perdu le match aller 2 à 1.

La Ligue des champions marquera la fin d’une longue saison pour Camacho et ses coéquipiers. Les sacrifices ont été nombreux en raison de la pandémie de la COVID-19. Plus souvent qu’à son tour, l’Impact a dû se placer en quarantaine ou en isolement afin de pouvoir compléter sa saison et les séries en MLS. Comme plusieurs, l’athlète de 29 ans a bien hâte de tourner la page sur 2020.

« D’un point de vue personnel c’était une saison frustrante. Je terminais les matchs frustrés. Les matchs que je jouais bien, il y avait une erreur qui venait tout gâcher. C’était une saison vraiment frustrante sur le plan personnel et la pire sur le plan collectif. »

« J’étais loin de ma famille et nous étions seuls à l’hôtel. C’était très difficile sur le plan psychologique quand par exemple après un match on a fait une erreur, on se retrouve tout seul », a-t-il partagé.

Une séquence qu’il a dû rejouer en boucle dans sa tête est le filet de Gustavo Bou dans les dernières secondes du match de l’Impact contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre qui a mis fin au parcours éliminatoire de l'équipe. Avec les absences de Victor Wanyama et Samuel Piette, Thierry Henry s’était tourné vers Camacho pour combler le vide en milieu de terrain. Celui qui avait évolué à ce poste en de rares occasions a maintenu qu’à la fin, la situation devenait de plus en plus pénible.

« C’était dur et à partir de la 70e minute c’était difficile et on l’a ressenti à la fin. Je tentais de faire le relais entre la défense et l’attaque. J’ai dû courir entre 10 et 12 kilomètres », a-t-il raconté.

« J’ai attrapé une crampe sur le dernier dégagement ce qui a fait en sorte que j’étais en retard sur la dernière frappe. Les 20 dernières minutes étaient compliquées, mais nous avons essayé de tout donner », a-t-il affirmé.

Camacho aimerait regarder la prochaine année avec plus d’optimisme, mais voit le spectre qui plane sur les équipes canadiennes de devoir s’exiler à nouveau. Le scénario des Raptors de Toronto qui devront entamer leur campagne à Tampa Bay n’enchanterait guère celui qui a encore une année à écouler à son contrat le liant à l’Impact. Si des joueurs comme Saphir Taïder ont quitté, le principal intéressé se voit pour le moment avec l’Impact l’année prochaine.

« Ça fait un peu peur, car si on doit partir aux États-Unis et laisser notre famille pour une autre saison, ça fait peur », a-t-il confié.

« Il me reste un an de contrat. J’ai fait une année frustrante sur le plan personnel. Ça doit être mieux. Je n’aime pas partir sur de mauvaises notes et je suis bien ici. Si je dois être là l’année prochaine, je serai là sans problème. On verra pour la suite de ma carrière », a-t-il exposé.

Camacho a commenté le décès de la légende argentine Diego Maradona. Si ses ennuis hors du terrain ne peuvent être oubliés, le défenseur se concentre sur les réalisations sur le terrain alors qu’il a marqué les esprits.

« C’est quelqu’un qui nous a inspirés. On regarde encore ses vidéos même si ça fait longtemps qu’il a arrêté sa carrière. Je pense que l’on va les regarder encore longtemps. C’était un magicien et c’est une triste nouvelle », a-t-il souligné.