MONTRÉAL - Après avoir été sélectionné par l’Impact au premier tour du repêchage de la MLS il y a un an, Kyle Fisher n’avait pas attendu très longtemps avant d’entendre les traditionnelles questions de circonstance : quel style de joueur es-tu et que crois-tu pouvoir apporter à ta nouvelle équipe?

Sa réponse, déclinée avec toute l’humilité que doit afficher une recrue de 21 ans, avait néanmoins été directe et franche. Il avait d’abord parlé de son leadership, puis était éventuellement venue sur le sujet son aisance à gérer le trafic aérien dans la surface de réparation.

Après l’avoir vu jouer ses premières minutes professionnelles à sa position naturelle de défenseur central en fin de semaine contre le Galaxy de Los Angeles, on ne peut pas accuser le jeune homme d’avoir parlé à tort et à travers.

Inséré dans le match en situation d’urgence après la blessure subie par Hassoun Camara, Fisher, qui avait joué deux matchs à la position de latéral droit la saison dernière, s’est acquitté de sa tâche avec l’assurance et la détermination d’un vétéran. De multiples ballons centrés dans un rayon qui lui était accessible ont trouvé son cuir chevelu pour être éjectés de la zone de danger avec une autorité impressionnante.

En seulement 55 minutes de jeu, Fisher a dégagé cinq ballons de la périphérie du but de l’Impact, soit plus du tiers des 14 dont l’équipe a été créditée sur la pelouse du StubHub Center. Pourtant, à 6 pieds et 175 livres, le kid ne se démarque pas nécessairement par son imposant gabarit.

« Il faut ne regarder personne autour de vous et ne viser rien d’autre que le ballon. C’est le plus important, a-t-il répondu mardi lorsque questionné sur le secret de son succès dans cette mission précise. Si vous sautez sans craindre rien ni personne, avec comme seul objectif de faire dévier cette balle, vous allez y arriver. Il faut être agressif et passer à l’attaque. »

« J’ai aussi beaucoup joué au basketball quand j’étais jeune et c’était la même chose, je voulais récupérer tous les rebonds, a-t-il poursuivi. Il y a beaucoup de similitudes, tout est une question de synchronisme. Ça n’a rien à voir avec votre impulsion et l’avantage ne va pas nécessairement au gars de 6 pieds 4 pouces à côté de celui de 5 et 10. »

Fisher raconte que ses entraîneurs l’ont placé en défense centrale à un très jeune âge après avoir réalisé qu’il possédait ce talent, comme un sixième sens, qui lui permet d’évacuer la menace devant son filet.

« C’est une spécialité que j’ai continué à développer avec le temps. Dans les airs, personne n’a réussi à me battre depuis le début de ma carrière et j’ai l’intention que la tendance se poursuive chez les pros. J’en retire une grande fierté. »

Sans dire que sa présence sur le terrain représente la solution aux problèmes récurrents de l’Impact, notamment sur coups de pied arrêtés, Fisher affiche assurément une volonté de faire la différence qui détonnait, vendredi dernier, avec cette passivité, cet immobilisme auquel son équipe nous a trop souvent habitués au cours des dernières années dans son territoire.

Avec le retour dans le portrait de Victor Cabrera, qui n’avait pas fait le voyage en Californie en raison d’une suspension, Fisher devrait logiquement retrouver sa place de réserviste en fin de semaine pour la visite du Atlanta United FC au Stade Saputo. Il sera toutefois intéressant de surveiller si sa bonne prestation à Los Angeles aura un effet sur son statut dans la profondeur de l’effectif au cours des prochaines semaines, voire des prochains mois.