MONTRÉAL – L’expression revient fréquemment dans le discours de Mauro Biello. Un « match référence », voilà ce que l’entraîneur de l’Impact espère pouvoir soutirer de sa troupe lors de son déplacement à Philadelphie, ce samedi, pour y affronter la seule équipe de la MLS toujours en quête de sa première victoire.

« Un ‘match référence’, ça veut dire un match complet, un match où on joue bien dans toutes les phases, où je sens mon équipe en pleine confiance », a défini Biello vendredi, tout juste avant de diriger son dernier entraînement de la semaine.

« C’est un match qu’on peut regarder, analyser et à la fin, conclure que c’est à partir de ça qu’on veut construire et grandir. C’est ça, le match qu’on cherche », a conclu l’entraîneur.

Matteo Mancosu, Ignacio Piatti, Patrice Bernier, Dominic Oduro, Hernan Bernardello, Marco Donadel, Ambroise Oyongo, Laurent Ciman, Hassoun Camara, Chris Duvall et Evan Bush constitueront le onze partant envoyé dans la mêlée par Biello.

Malgré sa fiche peu enviable, l’Impact n’a pas joué que des fausses notes depuis le début de la saison. Si seulement il avait su conserver les deux avances qu’il a bêtement laissé filer dans les arrêts de jeu, on pourrait aujourd’hui le retrouver dans le haut du peloton au classement de l’Association Est, nez à nez avec les deux clubs new-yorkais.

Le problème, c’est que la symbiose a été intermittente et interrompue par de trop nombreux – et fort coûteux – moments d’égarement.

« Il y a eu des bons moments dans tous les matchs, estime Biello. À New York, on avait bien joué en deuxième demie. À Los Angeles et Chicago, ont avait bien débuté au niveau défensif et en possession. Maintenant, il faut rassembler tout ça et coller 90 bonnes minutes dans toutes les phases. »

« Il nous faut trouver une façon d’allier performance et résultat, résume en d’autres termes le gardien Evan Bush. Notre jeu doit être à point, mais on doit aussi trouver le moyen d’aller chercher tous les points à l’enjeu. »

En début de semaine, Chris Duvall avait élevé ses propres attentes en des termes encore plus précis. Maintenant que l’Impact avait réussi à mettre en banque une première victoire, le défenseur américain souhaitait voir l’équipe viser un premier jeu blanc.

Bush, qui a déjà reçu 25 tirs entre ses poteaux, a approuvé avec un grand sourire quand le projet de son latéral droit est arrivé à ses oreilles.

« On n’a toujours pas blanchi l’adversaire, mais on n’a pas encore été déclassé non plus, se consolait le cerbère. Si vous regardez ce qui passe ailleurs dans la ligue, vous verrez des clubs qui ont accordé trois, quatre, cinq ou même six buts dans un match. Jusqu’ici, ça ne nous est pas arrivé. Ceci dit, le blanchissage demeure l’objectif à chaque match et on pense que si on peut rester constants pendant 90 minutes, il est à notre portée. »

« Ne pas accorder de but, c’est quelque chose dont on parle à tous les jours, assure Biello. On sait que dans cette ligue, beaucoup d’équipes peuvent compter, mais on peut commencer par éviter d’accorder des chances faciles. Automatiquement, les buts se feront plus rares. »

« À chaque match, on a pris des buts tout à fait évitables, déplore Laurent Ciman. Il faut les assumer, mais ce sont des erreurs qu’on ne doit plus reproduire parce que c’est sûr que ça joue dans la tête. C’est un côté qu’on aimerait bien changer et on essaye de travailler pour ça. »

À trois reprises, l’Impact a dû terminer un match avec un joueur en moins jusqu’ici. Bush a fait remarquer que cette absence de stabilité n’a pas aidé cette quête du zéro au tableau.

« On a souvent eu à faire une substitution dans notre défense centrale où à modifier notre façon de jouer en raison des cartons rouges. Ce sont des facteurs qui peuvent rendre difficile l’élimination des déchets techniques dans notre territoire. Si on peut garder tout le monde en santé et discipliné, le zéro suivra. »

Se méfier de l’Union

L’Union de Philadelphie a subi quatre revers en six matchs et croupit dans la cave du classement général de la MLS avec une maigre récolte de deux points. De surcroît, il n’a toujours pas célébré devant ses partisans avec une fiche de 0-2-1 à domicile.

Il n’est pas inhabituel de voir une équipe pécher par complaisance. C’est de ce danger que Biello a tenté de prévenir ses troupes toute la semaine.

« Il ne faut pas prendre ce match à la légère. Je m’attends à affronter une équipe désespérée et il faudra être prêt pour ça parce qu’on sait ce que c’est, essayer de gagner un premier match devant nos partisans. On s’attend à un match très difficile. »

« Ils vont être revanchards, le couteau entre les dents, anticipe Ciman. Ils vont démarrer comme des loups, donc il faudra être prêts et concentrés dès le début du match. »

« La différence entre Philly et des clubs comme Columbus et Orlando, qui sont présentement au sommet du classement, est très minime, assure Bush. Pensez au dernier match de l’Union contre New York. S’il avait été moindrement opportuniste en première demie, il aurait facilement pu gagner ce match et aujourd’hui, la trame narrative précédant notre voyage là-bas serait complètement différente. »

« Parce qu’ils comptent sur plusieurs vétérans qui ont l’expérience de la MLS, on ne peut jamais croire un club comme le leur battu d’avance, ajoute Bush en faisant référence aux C.J. Sapong, Chris Pontius et autres Charlie Davies. Souvent, on voit ce genre d’équipe trouver son rythme en cours de route et commencer à trouver un moyen d’accumuler les points. Sans que vous vous en rendiez compte, vous les retrouvez au cœur de la course quand ça commence à compter le plus. »

L’Union a été blanchi à son dernier match et voudra assurément éviter de subir un troisième revers consécutif sur son propre terrain. Pour ces raisons, Bush s’attend à un adversaire déchaîné après le premier coup de sifflet.

« Ils vont tout envoyer en notre direction, prévoit le portier. Le but pour nous sera de survivre à l’assaut initial afin d’installer le doute dans leur esprit. Quand tout va mal, on se décourage parfois avec peu. On veut donc les placer dans une situation inconfortable. »