MONTRÉAL – Une fois que la poussière du match aller – pas celle du Stade olympique – sera retombée, les membres de l’Impact de Montréal pourront retenir le positif de cet autre chapitre enlevant contre le Toronto FC.

Après tout, avant d’entamer cette série aller-retour, ils auraient tous été heureux de se déplacer vers Toronto avec une avance d’un but (3 à 2).

« On a gagné, il ne faut pas juste regarder le négatif. Il faut quand même qu’ils puissent nous battre là-bas. Ils doivent sortir le grand jeu et avec notre équipe, je sais qu’on va être capable de marquer un but », a soutenu Patrice Bernier.

Par son rôle de capitaine, Bernier devra peut-être user de psychologie pour replacer le moral affecté de certains joueurs. Cependant, l’Impact a surmonté plusieurs embûches cette saison et ça pourrait devenir un avantage.

« On a fait les choses un peu plus difficiles, mais c’est un peu à l’image de notre saison. C’est toujours comme ça, il faut que ce soit difficile pour nous », a fait remarquer Biello avec raison.

« Personne ne nous donnait une chance donc rien ne change pour nous », a ajouté Biello qui ne voit pas les siens comme les favoris pour la suite des choses.

Ses protégés sont donc habitués de composer avec l’adversité. Ce sera à eux de prouver qu’ils peuvent gravir quelques montagnes de plus.

« On a vécu des épreuves, on est passé au travers et on a fini en force. On a perdu notre concentration pendant cinq minutes et on a payé pour ça. Il ne faut simplement pas répéter les mêmes erreurs », a conseillé Bernier. 

Même si les joueurs avaient la mine basse au terme de ce match en deux phases, Didier Drogba n’est pas préoccupé.

« C’est normal, on est des compétiteurs, on est un peu frustré de la fin de la partie », a reconnu celui qui en a vu d’autres.

Déjà, les joueurs entrevoient une rencontre avec énormément d’intensité. Ils peuvent se fier sur le premier round qui n’a pas déçu en ce qui concerne le spectacle. 

« Ce sera un match complètement fou avec beaucoup d’excitation. Le premier but sera très important », a admis le gardien Evan Bush. 

Auparavant, l’Impact aurait pu entretenir des doutes par rapport à ses capacités de s’imposer sur des terrains adverses. Par contre, ce complexe a été évacué en 2016 et les résultats sont également probants en séries avec les réussites aux domiciles de D.C. United et des Red Bulls.

« On sait qu’on a compté des buts à l’extérieur. Ils doivent nous battre donc ils doivent marquer. Quand on va contre-attaquer, on doit leur faire mal. Si on le fait, ça nous place dans une très bonne situation. On va aussi revoir où on peut faire des ajustements », a réagi Biello.

À ce propos, l’entraîneur de l’Impact avait préparé une petite balle courbe pour son vis-à-vis, Greg Vanney, en permettant à Bernier de se déplacer plus haut sur le terrain afin de repérer ses partenaires dans le but d’exploiter l’espace sur les ailes. La stratégie a été astucieuse en début de partie.

« On ne jouait pas à la vitesse espérée au début. C’était un peu comme si on continuait d’avancer quand le jeu tournait de côté et on a payé pour ça », a commenté Vanney en relevant l’influence de Bernier.

« C’est le genre de début qu’on voulait connaître. On a été au niveau pendant plus de 60 minutes alors ça me laisse croire qu’on aura la même attitude à Toronto et qu’on pourra se qualifier pour la finale », a déclaré Bernier sur le départ canon de sa troupe.

Parlant d’attitude, Vanney a constaté à quel point son équipe avait évolué en observant sa remontée contre l’Impact.

« On en discutait après la partie dans le vestiaire avec des dirigeants du club et on se disait que le TFC n’aurait pas été capable de faire ça auparavant. On n’aurait pas été en mesure de se sortir de ce trou, on a beaucoup grandi comme équipe », a souligné Vanney.

Un moment phare pour le soccer canadien

Au-delà du résultat, la partie entre l’Impact et le TFC a attiré plus de 61 000 spectateurs au Stade olympique sans compter les cotes d’écoute à la télévision. Ça sonne cliché, mais le soccer canadien restera le plus grand gagnant dans cette histoire.

« Pour les partisans, c’était un match incroyable avec de très beaux buts et toute une ambiance. Je crois que c’est merveilleux pour de jeunes joueurs de pouvoir vivre ça. C’est bien de voir qu’on a pu gagner et le soccer a un grand avenir au Canada », a soutenu Biello.

« Je veux remercier tous les fans qui sont venus nous aider à pousser, c’était magnifique de voir le stade plein comme ça », a-t-il aussi exprimé.

Même Drogba sonnait sincère quand il a vanté la scène. 

« C’est beau, vraiment beau de voir un stade fermé et les émotions pendant nos buts. J’ai déjà vécu ça à Marseille. Ce sont des moments que j’aime vivre », a noté l’Ivoirien.