MONTRÉAL – Pour toutes les fois où il a dû broyer du noir sur l’oreiller au retour d’une soirée frustrante au stade depuis le début de la saison, Patrice Bernier se promettait une paisible nuit de sommeil après la victoire de l’Impact aux dépens du Fire de Chicago.

« Je peux rentrer chez moi et bien dormir », affirmait le capitaine, tout souriant, après avoir fait le résumé d’un retour au jeu réussi.

Bernier ne s’est pas contenté de célébrer son 36e anniversaire de naissance en effectuant ses premières foulées en plus d’un mois et demi, mercredi. Après s’être fondu à l’action en remplacement de Kyle Bekker en deuxième demie, le Québécois a servi la passe décisive qui a mené au but vainqueur d’Andrés Romero à la 76e minute.

Bernier délivre l'Impact

« C’est une journée spéciale. Jouer la journée de sa fête, gagner, aller chercher trois points et réussir une passe comme celle-là... On ne peut pas demander mieux », se réjouissait celui qui réintégrait la formation après avoir dû soigner une blessure à un pied.

« Patrice est entré et a fait son travail, a commenté l’entraîneur Mauro Biello. On voulait contrôler un peu mieux le milieu de terrain. Il a utilisé son expérience et a fait une passe décisive. Je suis content pour lui. »

« Je savais qu’ils aimaient jouer court et j’ai simplement senti que la passe allait venir, a décrit Bernier au sujet du but décisif. J’ai anticipé, intercepté et vu que Romero était bien placé. Je n’ai eu qu’à le diriger vers le but et il a fait le reste. »

Bernier a reçu une belle marque de reconnaissance dans les premières minutes de la rencontre quand les Ultras ont dévoilé deux larges bannières sur lesquelles on pouvait lire « Mon cher Patrice c’est à ton tour » tout en chantant leurs souhaits de bonne fête au numéro 8.

« J’aimerais les remercier. Avoir son anniversaire chanté comme ça, ça fait chaud au cœur. »

Impact 2 - Fire 1

La saison qui achève a été éprouvante pour Bernier, qui a quitté l’Europe pour participer à l’arrivée de l’Impact en MLS il y a bientôt quatre ans. Boudé à répétition par l’ancien entraîneur Frank Klopas, le Brossardois n’a obtenu que trois départs et passé 368 minutes sur le terrain, soit l’équivalent d’à peine quatre matchs complets, depuis le début de la campagne.

Le vétéran Nigel Reo-Coker a rendu un bel hommage à son coéquipier en déclarant qu’il incarnait parfaitement l’identité et les valeurs de la formation montréalaise.

« J’ai toujours été un grand admirateur de Patrice, même avant que je ne joigne ce club, a louangé celui qui a déjà évolué pour les Whitecaps de Vancouver et le Chivas USA. J’adorais jouer contre lui. Et les gens ne peuvent pas voir tout ce qu’il fait en coulisses et ce que cette équipe représente pour lui. Il est tellement passionné, il adore cette équipe et il donne tout ce qu’il a pour elle. »

« On ne peut rien changer au passé, mais c’est une nouvelle vie pour lui maintenant et c’est pleinement mérité, a poursuivi NRC. Il est une présence fantastique dans ce vestiaire et un être humain formidable. »

« Avec l’esprit d’équipe qu’on a et de la façon dont vont les choses, juste de participer, c’est top », a conclu plus humblement le populaire numéro 8.

Deux autres suspensions

Les problèmes d’indiscipline de l’Impact se sont poursuivis contre le Fire.

Laurent Ciman a écopé de son deuxième carton rouge de la saison après s’être vu décerner son deuxième jaune du match à la 90e minute. Son équipe a terminé la soirée avec un joueur en moins et les visiteurs ont faillir créer l’égalité sur le coup franc qui a suivi son expulsion.

Le défenseur belge servira un autre match de suspension, son troisième en deux semaines, lors de la visite du DC United samedi. Même chose pour Romero, qui s’est bêtement mérité un carton jaune en enlevant son maillot pour célébrer son but. L’Argentin devra rater la prochaine partie pour accumulation d’avertissements.

« Dans le cas de Laurent, je pense qu’il n’a pas fait exprès, excusait Biello. (David) Accam est plus petit que lui et quand il s’est tourné pour aller chercher le ballon, son coude l’a touché au visage. Quand Accam est tombé, l’arbitre n’avait pas le choix. »

N’empêche, le carton rouge à la fiche de Ciman est le quatrième servi à l’Impact au cours de ses six dernières sorties, une tendance qu’il est devenu impossible d’ignorer.

« On en a parlé en groupe cette semaine [...] et oui, c’est quelque chose qu’il faut corriger et améliorer », a finalement concédé le coach.

« Oui, il faut qu’on fasse attention, approuvait Bernier. Mauro l’a déjà mentionné, on a beaucoup de passion, on joue avec beaucoup de cœur, mais il faut se contrôler un peu. Par contre, ce n’est pas évident dans cette ligue. Il y a parfois des fautes qui sont, disons passables, mais les arbitres ont leur propre jugement. »

« On va essayer de corriger ça, promettait Didier Drogba, qui semblait plus ou moins préoccupé par la situation. C’est vrai que ce sont des choses qui arrivent. J’aurais préféré que ce soir, on finisse à onze et qu’on marque encore plus de buts, mais on ne peut pas tout avoir. »