MONTRÉAL – Les joueurs que Rémi Garde a retrouvés sur un terrain du Centre Nutrilait mardi martin sont ceux avec qui il devra aller à la guerre pour les deux prochains mois. Les renforts que l’entraîneur-chef de l’Impact continuait d’attendre malgré les embauches récentes de Rudy Camacho, Rod Fanni et Alejandro Silva ne sont pas venus.

La période permettant aux formations de la MLS de transiger entre elles se terminait officiellement sur le coup de minuit, la nuit dernière. Diverses informations et rumeurs captées au cours des dernières semaines permettent de croire que l’Impact a activement cherché à améliorer son sort sur le marché des transactions. Mais à son arrivée au complexe d’entraînement, quelques jours après avoir vu sa troupe subir une quatrième défaite consécutive, Garde ne semblait déjà plus s’attendre à quelque forme de mouvement.

« [Le directeur technique] Adam Braz a beaucoup téléphoné et travaillé dans les derniers jours, semaines et heures. Pour le moment, la situation est figée », se résignait-il.

La prochaine fenêtre de transferts, traditionnellement plus propice à l’acquisition de joueurs évoluant dans les championnats européens, s’ouvrira le 10 juillet. Quelles seront les perspectives d’avenir à court terme de l’Impact à ce moment?

Au 10 juillet, le onze montréalais aura disputé 19 matchs. La saison dernière, il montrait une fiche de 6-7-6 à cette période charnière de l’année. Au final, il avait raté les séries éliminatoires par onze points.

Cette année, alors qu’il s’apprête à biffer le premier quart de son calendrier, l’Impact affiche un rendement de deux victoires et six défaites, bon pour le neuvième rang dans l’Est. S’il veut seulement atteindre la mi-juillet avec un dossier similaire à celui mentionné plus haut, il devra d’ici-là récolter 18 points sur une possibilité de 33.

Bien qu’il soit encore tôt pour calculer et commenter les oscillations hebdomadaires du classement, le fait demeure : l’Impact bat déjà de l’aile et le refrain récurrent entonné par ses joueurs – autant dans l’attitude que dans le discours – ressemble dangereusement à celui qui a mené l’équipe à sa perte il y a un an.

On insiste : sera-t-il déjà trop tard lorsque les fruits du travail de recrutement de l’organisation pourront être cueillis?

« J’ai confiance dans ce groupe, très sincèrement, a clamé Garde mardi. Aujourd’hui, on a perdu quatre matchs de suite, mais encore une fois, je ne vais pas revenir sur toutes les circonstances qui nous ont été défavorables. On est dans une période où le vent souffle de face. À nous de tirer d’un bord et de prendre le vent différemment. J’ai confiance parce qu’il y a de la qualité dans ce groupe. Je pense que le groupe est uni. On peut faire mieux dans ce sens-là et je pense qu’on va faire mieux. »

Les pieds dans le même sabot

Mardi, Garde a lancé un message fort à ses joueurs en critiquant l’effort déployé par certains dans leur préparation.

« D’après ce que je vois à l’entraînement, ce n’est pas suffisant, très sincèrement, pour que je me dise que c’est quelqu’un, quand je me retourne sur le banc de touche, qui va faire basculer le match », a-t-il lancé dans une boutade adressée notamment à Dominic Oduro et Anthony Jackson-Hamel.

Le coach a aussi retourné le miroir contre lui en indiquant qu’une partie de la solution résidait dans une révision de ses méthodes.

« Il faut garder confiance parce que la confiance dans le football est un sentiment très important. Et pour avoir de la confiance, il faut bien travailler, mieux travailler sans doute. À moi de changer certaines choses dans la manière dont on travaille la semaine, dans la manière dont on aborde les matchs aussi. Parce qu’on ne peut pas rester les deux pieds dans le même sabot quand les choses ne fonctionnent pas. C’est bien évident que j’ai une adaptation, une évolution à faire par rapport à ce qu’on a fait, à ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. »

En complément à cette réponse à deux volets, Garde a offert deux spécifications.

- La première, intrigante, à propos de la « manière dont on travaille » : « J’ai des joueurs dans l’effectif qui n’ont pas encore suffisamment la culture de l’entraînement. Il faut peut-être que je sois un peu plus derrière eux, plus souvent, pour les aider. »

- La deuxième, plus concrète, sur de possibles changements stratégiques à prévoir alors que l’Impact disputera trois de ses quatre prochains matchs à domicile : « Ça n’échappe à personne que sur nos huit matchs, il y en avait six à l’étranger. On le savait au départ. Peut-être que maintenant que nous avons des matchs à la maison, il y aura certainement des ajustements tactiques à apporter et c’est ce que je vais essayer de faire. »

Saphir Taïder, incontestablement la meilleure acquisition de l’Impact sous l’ère Garde, appuie sans retenue la démarche de son entraîneur.  

« Si vous demandez à n’importe qui, que ce soit à Montréal ou ailleurs, les renforts sont toujours les bienvenus. [...] Mais nous, on ne va pas se mêler de tout ça, on doit être concentrés sur ce qu’on fait sur le terrain, s’aider de nos forces et rester unis. En tout cas moi, je suis content d’être dans ce groupe. J’y crois. Vous qui êtes à l’extérieur, vous ne vivez pas les mêmes choses que nous parce que forcément vous vivez des résultats, mais moi je suis vraiment content d’être ici. Je crois en ce groupe et je crois qu’avec le temps et le travail qu’on est en train de fournir, les résultats vont arriver. »