Quiconque a déjà essayé de « passer » une référence au hockey dans une conversation de soccer sait que l’opération est risquée. Le Canadien est devenu un sujet tabou dans certains cercles de purs et durs. Dans le contexte actuel, les deux univers sportifs me semblent toutefois indissociables puisque les vacances imminentes du Tricolore offrent une opportunité en or à l’Impact.

L’année dernière a fait vivre toutes sortes d’émotions aux amateurs montréalais et le club a dès maintenant l’occasion de poursuivre sur cette lancée. Afin d’éviter que 2015 ne devienne un lointain souvenir d’une fabuleuse épopée, le bleu-blanc-noir doit passer un cap à plusieurs niveaux en 2016. Un bond vers l’avant difficile, mais réalisable. Surtout avec l’aide du CH qui ouvre grand la porte.

Plus que des billets à vendre

Carey, P.K. et la barbe de Marc Bergevin continueront de faire jaser, mais l’absence du Canadien en séries laissera un vide à combler. Scénario rêvé pour l’Impact qui réclame une plus grande place dans le marché de Montréal depuis quelques années maintenant. Plus faciles à quantifier, les ventes de billets servent habituellement à mesurer les succès commerciaux du club. Les mois à venir offrent à l’Impact l’occasion d’aller un pas plus loin.

Dans un article controversé écrit dans la foulée de la Ligue des Champions l’an dernier, Stéphane Laporte affirmait qu’« […] il ne faut pas juste remplir le Stade, il faut remplir les salons de toutes les maisons. ». Bien que je ne partage pas l’opinion de M. Laporte sur l’essence de son article, sa vision du public m’interpelle. Les partisans sont-ils au Stade Saputo ou à la maison? Doit-on appuyer sur la vente de billets ou l’image de marque? Vu l’étendue de la province, c’est un mélange des deux. En 2016, le club pourra non seulement espérer mousser les ventes, mais il aura également une visibilité accrue pour faire résonner son message.

Quel devrait être ce message pour faire vibrer les gens de partout au Québec? Comment fixer un rendez-vous télé aux gens à la maison s’ils ne peuvent assister au match? À ce sujet, je suis certain que Stéphane aurait quelques précieux conseils pour Joey Saputo. Une consultation qui arriverait à point avec les droits de diffusion qui arrivent à échéance en décembre. En retour, le président de l’Impact pourrait lui offrir le cours de soccer 101 qu’il désirait en 2015. Tout le monde y gagne!

Continuer de divertir

Il ne s’agit pas simplement d’inviter les gens à la soirée, encore faut-il les divertir. À sa toute première conférence de presse comme entraîneur-chef par intérim, Mauro Biello avait dit vouloir une équipe plus agréable à regarder et davantage tournée vers l’attaque. En voyant la victoire dimanche à Vancouver, force est d’admettre que cette idée romantique ne s’est pas envolée dans l’entre-saison.

Montréal est-elle soccer?

S’il arrive à enchaîner ce genre de performance sur les deux premiers mois de la saison, le Onze montréalais s’appropriera le printemps. Souvent triste, le spectacle offert sur la patinoire depuis le mois de décembre pourrait être remplacé par un feu d’artifice sur la pelouse. Rien de mieux pour reprendre le momentum de l’automne et faire monter la fièvre bleue dans la métropole.

Capitaliser

Joey Saputo parle d’un plan de trois ans pour Mauro Biello, mais la « fenêtre » est peut-être déjà arrivée. Fumant lors du match d’ouverture, Ignacio Piatti pourrait en être à sa dernière année. L’Argentin voudrait ensuite rentrer à la maison où son père connaît toujours des ennuis de santé. Le cas échéant, Nacho voudra conclure sa carrière montréalaise avec sa meilleure saison depuis son arrivée en MLS. Pour sa part, Didier Drogba désirera reléguer la saga de l’entre-saison aux oubliettes en faisant à nouveau trembler les filets adverses. Pour deux vedettes qui carburent à la pression et aux défis, difficile de trouver plus grande motivation.

Patrice Bernier pourrait rester une saison de plus que ses deux coéquipiers, mais le temps presse si le capitaine veut soulever la coupe MLS avant sa retraite. Peu importe le plan pour remplacer ces trois cadres dans les années à venir, le futur est incertain. Dans l’immédiat, en revanche, l’effectif présente une qualité et une profondeur qui permet de rêver. Il y a un gros coup à jouer en 2016 en capitalisant sur la dernière saison où ils seront tous sur le même terrain.

Est-ce une année où l'Impact doit être « all-in »?