MONTRÉAL – Même si l’unité est composée des quatre mêmes visages qu’à la fin de la saison dernière, il y a du nouveau au sein du rempart défensif de l’Impact depuis le début du camp d’entraînement.

L’entraîneur-chef Mauro Biello a décidé d’interchanger deux morceaux du casse-tête en faisant passer Ambroise Oyongo de l’extrémité droite au côté gauche de la ligne arrière et en demandant à Donny Toia d’effectuer le trajet inverse.

Donny ToiaÀ écouter tous les partis impliqués dans l’expérience, c’est à se demander pourquoi elle n’a pas été tentée plut tôt. L’année précédant son arrivée à Montréal, Toia avait surtout été utilisé comme latéral droit avec le Chivas USA. Quant à Oyongo, il se dit lui-même plus confortable sur la gauche, la position à laquelle il a l’habitude d’être utilisé avec la sélection camerounaise.

« C’est vrai que je me sens bien de ce côté. Défensivement, je dois encore m’habituer à tourner de l’autre côté, mais si je suis capable de faire ce petit ajustement, je crois que je vais bien m’en tirer », dit Toia, le joueur le plus occupé de l’Impact la saison dernière avec 2699 minutes de jeu à son compteur en MLS.

« À gauche, c’est mon poste de prédilection, enchaîne Oyongo. Je suis plus à l’aise parce que je suis sur mon bon pied. C’est plus facile pour moi de monter et de mettre des bons centres. Du côté droit, j’avais un peu de difficulté avec les centres, la dernière passe et tout le reste. Par contre, à gauche, je me sens plus à l’aise avec les débordements, les 1-2. Alors si cette année, l’option est de me faire jouer à gauche, je crois que je pourrai apporter encore plus à l’équipe. »

Le but avoué de cette stratégie embryonnaire est de stimuler une attaque jadis taxée d’être trop souvent unidimensionnelle et prévisible. Pour l’année qui vient, Biello a clairement indiqué qu’il souhaitait diversifier sa force de frappe, notamment en demandant à ses défenseurs latéraux de s’aventurer avec plus d’initiative dans le tiers offensif.  

« Ça me va, assure le gaucher Toia, qui n’a cadré que six tirs et qui n’a été crédité d’aucune passe décisive en 2015. J’aime couper vers l’intérieur avec mon pied gauche ou rester sur la droite et envoyer des centres dans la surface. »

Impact : Une grosse différence avec 2015

« À gauche, je suis mieux pour jouer le 1 contre 1 quand je suis porté vers l’avant. J’espère qu’avec la présence de Didier aussi, par la qualité de mes centres, je pourrai lui mettre des ballons comme l’entraîneur le veut bien. Je sais que sur le côté gauche, je pourrai être plus près du 100 % qu’à droite », a répété Oyongo, qui se prépare pour sa première saison complète à Montréal.

« À la fin, ça demeure une question de volonté, résume Toia. Mauro veut faire en sorte que tout le monde se sente engagé en attaque. Pour les latéraux, ça implique de dédoubler et d’envoyer des ballons vers l’intérieur. Si on est en mesure d’exécuter le plan, je crois qu’on sera plutôt bien servi. »

Bien que le nouveau plan s’inscrive dans une certaine logique et qu’il se dise satisfait des résultats observables jusqu’ici, Biello refuse de confirmer que Toia et Oyongo occuperont des positions différentes lorsque la saison se mettra en branle le 6 mars à Vancouver.

« L’expérience va bien jusqu’à maintenant, jugeait-il après l’entraînement de mercredi. Aujourd’hui, on a vu un très bon centre de Toia avec le pied droit. Il a aussi monté deux ou trois fois. On essaie certaines choses et si ça marche bien, on va continuer à expérimenter. Mais avant de prendre ces décisions, il faudra aussi prendre en considération qui joue devant eux et comment on va être déployés tactiquement. »

« S’il décide d’aller de l’avant avec ce changement, on va accepter la décision, se contente de dire Toia. Je dois encore améliorer mon jeu général avec mon pied droit et j’aurai besoin d’y consacrer du temps à l’entraînement, mais en général, je suis sûr que je pourrai bien me tirer d’affaire. »