MONTRÉAL - Selon Evan Bush, si les joueurs sont heureux de reprendre le chemin des terrains, les dernières négociations avec la Major League Soccer laisseront des traces.

Le gardien de l'Impact de Montréal, et son représentant syndical, a commenté la relance des activités de la MLS par vidéoconférence, mardi. Le circuit du commissaire Don Garber a annoncé plus tôt en journée le retour au jeu par un tournoi de type Coupe du monde, à Orlando, suivi d'une possible saison écourtée.

Le tout assorti à la signature d'une nouvelle convention collective valide jusqu'à la fin du calendrier 2025.

« Le tournoi d'Orlando était un point important, a noté Bush. Les joueurs étaient excités de revenir au jeu, mais aussi nerveux de se rendre en Floride, pour plusieurs raisons. Ça a animé plusieurs de nos discussions des six à huit dernières semaines. Nous aurions aimé reprendre les matchs dans nos marchés, mais ça n'était pas possible présentement. Nous avons accepté le tournoi d'Orlando. »

Ce n'est pas ce tournoi qui chatouille les joueurs, mais plutôt la réponse de Garber à la proposition faite par les joueurs, dimanche.

« Dimanche, quand nous avons envoyé notre proposition à la ligue, nous croyions qu'en moins de 24 heures, ce serait réglé, a expliqué Bush. Malheureusement, le commissaire, agissant selon son propre jugement, a cru bon envoyer une autre proposition, qui contenait un langage différent, notamment sur les cas de force majeure. Ça aurait été impossible pour les joueurs d'accepter cela.

« De menacer ensuite les joueurs de lock-out, c'était du jamais vu pour notre syndicat. Ça a mené à du ressentiment chez certains joueurs. Nous avons reçu cette proposition à 22h dimanche. Des joueurs devaient se rendre à des séances d'entraînement à 8h le lundi. À travers la ligue, tous les joueurs ont décidé de ne pas se présenter. C'est montrer à quel point les joueurs ont été choqués par cette proposition.

« C'est devenu très émotif. J'en ai eu du mal à dormir, puisque j'étais directement impliqué dans toutes les discussions, a poursuivi Bush. Mais le message envoyé lundi a été bien compris aux bureaux de la ligue et sa réponse a été en conséquence. Nous ne claironnons pas aujourd'hui, car ce n'est pas une victoire. C'est une situation finalement résolue qui permet aux deux parties de s'en sortir avec des pertes minimales. Ni les joueurs ni la ligue ne sont heureux de la façon dont les choses se sont passées. »

Travailler de concert

De ce qu'on comprend, c'est que la déception a été d'autant plus vive que les joueurs savaient qu'ils allaient devoir travailler de concert avec la MLS pour passer au travers cette situation à la fois difficile, mais imprévisible.

"Je crois que de la façon dont les choses se sont passées, de ne pas avoir signé la convention collective avant le confinement, nous a mis dans une position précaire, nous obligeant à retourner à la table de négociations.

"Cela étant dit, dans une période comme celle-là, il était évident que nous allions devoir aider la ligue d'une certaine façon, convention signée ou non. La ligue perd beaucoup d'argent, comme plusieurs clubs. Nous en étions conscients.

"Je crois que les joueurs sont aussi satisfaits qu'ils le peuvent (de cette entente) en vertu des circonstances actuelles. La réaction du commissaire Garber a par contre laissé un goût amer au groupe. (...) Au final, nous avons convenu d'une entente qui protège les deux côtés. Les joueurs jusqu'à la fin de la saison et la ligue en limitant les pertes de revenus."