Après son exploit contre Pachuca mardi dernier, l’Impact de Montréal doit maintenant redescendre de son nuage pour amorcer sa quatrième saison en MLS, ce samedi après-midi, contre le DC United.

En raison de sa préparation écourtée et d’un besoin de réussite immédiate, le début de saison a pris l’allure d’un sprint où le succès à court terme primait sur tout. Avec le début du calendrier régulier, c’est plutôt un marathon qui s’amorce pour la troupe de Frank Klopas et la gestion du groupe prendra une importance capitale pour assurer un succès à long terme.

Profondeur ou concurrence?

L’équipe a un visage revampé cette saison et le personnel technique désire y installer une nouvelle dynamique, celle de la concurrence. L’Impact jouit d’une plus grande profondeur en 2015, mais cette dernière est-elle automatiquement synonyme de concurrence? En un mot, non.

Frank Klopas devra plutôt créer, modeler et maintenir cette concurrence tout au long de la saison en gérant bien son effectif. Un travail qui consiste à mettre certains joueurs en compétition, tout en maintenant le cap sur un objectif commun qui est l’atteinte des séries. Une tâche qui demande beaucoup de doigté et une vision qui dépasse le prochain match.

Casse-tête au milieu

Avec leur acquisition en décembre, il fallait s’attendre à voir Marco Donadel et Nigel Reo-Coker démarrer devant la défense contre Pachuca. Contrairement à Laurent Ciman, lui aussi nouveau venu, ni un ni l’autre n’a su s’imposer face aux Mexicains. Voilà une première décision à prendre pour Klopas : continuer avec la même recette ou créer d’entrée de jeu la concurrence qu’il recherche en remplaçant un des deux milieux?

Si la deuxième option est privilégiée, Calum Mallace pourrait être une solution. L’Écossais a pris du galon en 2014. Je garde en tête cette excellente performance contre le Galaxy de Los Angeles à Montréal. Sa passe sur le but de Cameron Porter mardi dernier lui fait aussi bonne presse par les temps qui courent.

Une autre alternative pourrait être d’accorder ses premières minutes à Patrice Bernier. On semble avoir oublié que le capitaine de l’Impact (oui il est toujours capitaine), en plus d’assumer un rôle de porte-parole, est encore capable de frapper dans un ballon. Bernier avance en âge et a peut-être perdu un peu de vivacité, mais son expérience et sa qualité technique restent des atouts de taille si on l’utilise bien. Considérant le mal que l’Impact a eu en possession du ballon mardi et le fait qu’il demeure un visage important de l’équipe, je penche pour l’option Bernier.

Mallace sera peut-être déçu, mais il pourra regarder en boucle le but de Porter et tout ira mieux pour la prochaine semaine.

Chacun son poste

Pour créer une véritable compétition, Frank Klopas et ses adjoints devront apporter plus de clarté et de stabilité à chaque poste. L’habitude de faire évoluer des joueurs hors position a apporté de la confusion et a nui à l’équipe la saison dernière. Felipe milieu défensif, Collen Warner ailier gauche et Eric Miller milieu de terrain ne sont que quelques exemples qui ont dû laisser plusieurs remplaçants perplexes.

De façon générale, les joueurs comprennent qu’une saine compétition pour les postes est essentielle pour connaître du succès. Il est cependant préférable d’avoir une position attitrée à la base et de connaître l’identité de son concurrent direct à ce poste, sans quoi il est impossible de bien évaluer les performances. En somme, créer de la concurrence en faisait évoluer des joueurs hors position est l’équivalent de comparer des pommes à des oranges.

Sur cette note, j’aimerais bien revoir Hassoun Camara derrière à droite contre le D.C. United.