MONTRÉAL – Mieux vaut en rire, mais les joueurs de l’Impact de Montréal doivent encore composer avec les caprices de la surface synthétique du Stade olympique. Même si Laurent Ciman admet que c’est douloureux pour le dos et les genoux après une seule séance d’entraînement, les protégés de Mauro Biello préfèrent voir la chose d’un bon œil.

Le revêtement installé sur un plancher de béton réserve tellement de surprises que Biello aurait presque besoin d’une carte pour connaître tous les pièges afin d’en aviser ses troupiers.

Cette question a été posée avec une touche d’humour par une consoeur, mais l’entraîneur perfectionniste de nature est déjà prêt en ce sens.

« Les sensations sont très bonnes »

« Avant que le gazon artificiel soit installé, j’ai vu les endroits où il y a plus de vide sous le gazon. C’est surtout où il y avait les coussins dans le temps du baseball. Ce n’est pas du béton, c’est une plaque de métal avec un peu de vide dessous. Quand le ballon rebondit là, ça prend différents rebonds », a détaillé Biello en suscitant de l’étonnement.

Ceci dit, l’entraîneur du onze montréalais refuse de s’en faire outre mesure avec cette histoire du terrain irrégulier.

« Quand tu joues, tu ne penses pas à ça », a-t-il mentionné.

En effet, une fois que le coup d’envoi et que l’imposante foule aura transféré une partie de son énergie à ses préférés, les joueurs de l’Impact risquent d’oublier la plupart de ces tracas.

Par contre, au niveau physique, Ciman n’a pas caché que les douleurs apparaissent dans le temps de le dire.

« C’est une surface difficile, tout le monde le sait donc c’est bien qu’on puisse s’entraîner dessus plusieurs jours.

« Mais ça fait déjà mal au dos et aux genoux. Ce n’est pas évident, on n’aime pas trop évoluer sur ce synthétique. Ce sera difficile pour les deux équipes sauf qu’on a quand même l’avantage de le connaître plus qu’eux », a exposé Ciman après un bref rire pour probablement éviter de trop déblatérer sur le terrain.

Biello n’est pas tombé en bas de ses crampons quand il a eu vent de cette déclaration. L’entraîneur de l’équipe avait déjà partagé son plan allégé de préparation.

« Oui, il faut bien gérer le tout, la commande de travail sera un peu différente. C’est pour ça qu’on a eu des congés et on va réduire la charge avant le match. De plus, certains joueurs auront le choix de ralentir si nécessaire », a-t-il répété.

À l’image de sa personnalité joviale, Ignacio Piatti se concentre sur le positif. En fait, il est allé jusqu’à dire qu’il apprécie les matchs au Stade olympique. 

« C’est un peu différent et plus dur, mais on est habitué puisqu’on joue ici au début de la saison. C’est bon, j’aime jouer ici avec tous les partisans, c’est magnifique. Je suis très content », a déclaré Piatti avec le sourire.

« C’est magnifique d’être ici pour jouer la finale. C’était le premier jour, on était bien, on était concentré sur le boulot », a-t-il ajouté.

Rapide sur le naturel, le synthétique et même sur la lune

Il aurait aussi été étonnant d’entendre Dominic Oduro se lamenter par rapport à l’enjeu du synthétique.

« Je respecte le fait que certains joueurs n’aiment pas le synthétique en raison de sa rigidité, mais j’aime jouer ici. On se retrouvera devant une foule de 60 000 spectateurs, tu ne peux pas demander mieux que ça. J’ai hâte de jouer devant la foule, de donner un spectacle, on veut se reprendre pour notre défaite en Ligue des champions de la CONCACAF », a commenté le flamboyant vétéran de la MLS.

« On a eu des matchs importants ici »

Parlant de plaire à l’auditoire, Oduro se démarque avant tout par sa rapidité. Les fervents de l’Impact doivent espérer que le gazon artificiel ne le ralentisse pas.

« Je suis rapide partout, amenez-moi sur la lune et je serai encore rapide », a réagi, en riant, celui qui se considère encore le joueur le plus vite de la MLS.

Aux yeux du marchand de vitesse, le déplacement du match au Stade olympique favorise sa troupe. 

« C’est peut-être un défi pour Toronto, mais, de notre côté, on est habitué de jouer sur ce terrain. Même si le ballon ne rebondit pas toujours comme on le voudrait, on a joué quelques matchs ici et on a bien fait. Je pense que ce sera un avantage pour nous », a clamé Oduro.

D’ailleurs, l’Impact n’a pas confirmé si le TFC aura accès au terrain synthétique du Stade olympique, lundi, pour un entraînement. Selon le règlement de la MLS, le privilège revient à l’équipe hôtesse de déterminer le lieu de la pratique du jour précédant la partie. Les visiteurs doivent s’entraîner à l'endroit choisi par les hôtes.

« J'ai fait le plein de confiance avec la Belgique »

L’Impact pourrait donc envoyer une balle courbe à Toronto et s’entraîner à l’extérieur. Par contre, le TFC serait sûrement tenté de répliquer avec une tactique similaire lors du match retour, le 30 novembre. 

Le club montréalais réfléchit encore au dossier en raison d’un autre facteur à considérer.

« Ce n’est pas encore confirmé. Si je me rappelle les visites de Pachuca et Alajuelense, ils ont pu s’entraîner ici. Si on détermine qu’on a besoin de s’entraîner au Stade olympique, on va le faire », a dit l’entraîneur.

« On sait qu’il y a la présentation de la Coupe Grey (dimanche le 27) à Toronto donc ne sait pas à quoi s’attendre pour leur terrain », a ajouté Biello en craignant qu'il puisse être encore amoché trois jours plus tard.

Âgé de 44 ans, Biello en a vu de toutes les couleurs durant sa carrière de joueur. Il risque donc d’atténuer l’importance du gazon synthétique devant ses joueurs.

« Je viens de la vieille école, j’ai joué sur des terrains qui étaient pratiquement du béton », a rappelé Biello en rigolant. 

« C’est une question de s’ajuster aux rebonds du ballon et de bien mesurer les passes parce que le ballon peut rouler plus rapidement ou plus lentement. Le timing est parfois dérangé pour cette raison, mais les joueurs seront à l’aise après deux ou trois jours », a conclu l’entraîneur.

Soulignons qu’Ambroise Oyongo était également de retour de sa sélection nationale contrairement à Johan Venegas qui a marqué, mercredi, un beau but pour le Costa Rica contre les États-Unis.