Le Toronto FC débarque chez nous samedi. Nul besoin de me demander si je suis prêt.

Je le suis.

Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il y a des joueurs que nous n’aimons pas au sein de ce club, mais chose certaine, la rivalité avec les Reds est indéniable.

Nous en sommes cette année à notre cinquième campagne dans la MLS et le TFC est l’équipe que nous avons le plus affrontée jusqu’à maintenant si on tient compte de nos duels en Championnat canadien. Jouer jusqu’à cinq matchs contre une même équipe au cours d’une même saison a de quoi alimenter une rivalité.

Retour en arrière...

En 2013, les Torontois croyaient bien nous avoir écartés des séries en nous arrachant un nul lors de notre dernier match de la saison. Une défaite du Fire de Chicago face aux Red Bulls de New York par la suite nous avait cependant ouvert la porte des éliminatoires.

En 2014, ce fut à notre tour de leur barrer la route. Alors que les Torontois avaient besoin d’un gain pour prolonger leur saison, nous les avons limités à un nul sur leur propre pelouse.

Puis, l’an dernier, nous avons tous les deux accédé aux séries et après nous être affrontés lors du dernier match de la saison, nous avons renoué une semaine plus tard au premier tour des séries. Leur première participation aux séries s’est aussitôt arrêtée sur notre terrain.

Ajoutez à cet historique le fait que nos deux clubs n’aient pas construit leur effectif respectif de la même façon au fil des années et vous obtenez bien plus qu’une rivalité exclusivement géographique. S’ils ont souvent sorti le chéquier et bâti leur club en y allant de gros investissements, nous avons pour notre part laissé une place à notre Académie et forgé notre identité de la sorte.

Chacun sa manière.

Tout cela fait en sorte qu’il y a continuellement une comparaison entre nos deux approches et la rivalité n’en est qu’amplifiée.

La revanche dans l’âme

On se doute bien que c’est donc avec une certaine soif de vengeance que les Reds nous rendront visite samedi au Stade Saputo. C’est normal.

Mais au-delà du club soucieux de se venger, c’est avant tout une équipe désireuse de nous rejoindre au sommet du classement de l’Est qui foulera notre pelouse.

N’ayant pas encore disputé de match à domicile en raison des rénovations en cours dans son stade, le TFC connaît un bon début de saison sur la route avec un dossier de 2-2-2 après six rencontres, si bien que seulement quatre points nous séparent au classement.

Les Reds ont démontré qu’ils ont beaucoup de solidité défensive au cours de cette séquence en n’allouant pas beaucoup de buts (5), corrigeant ainsi une lacune de l’an dernier. Défensivement, ils sont beaucoup plus solidaires et difficiles à battre, comme le démontrent les matchs serrés dans lesquels ils ont été impliqués depuis le lancement des hostilités au début mars.

Cette efficacité s’explique entre autres par l’arrivée de Drew Moor en défense et Will Johnson, qui a mis sa hargne et son agressivité en milieu de terrain au service de son nouveau club.

Le TFC alloue donc moins de buts et avec les Giovinco, Bradley et Altidore, il n’a rien perdu de son explosivité dans le dernier tiers du terrain. On le sait, Giovinco peut faire basculer un match en faveur de son équipe en une seule action. Vif, explosif et très adroit, l’attaquant italien peut tirer des deux pieds.

Giovinco est comme Nacho Piatti ou Didier Drogba, il importe pour nous de demeurer alertes et de ne jamais perdre sa trace sur le terrain. Moins il aura le ballon, moins il aura l’occasion d’enfoncer le ballon dans notre filet. C’est pourquoi il faut aussi limiter au minimum les services à son endroit. Si ses coéquipiers tentent le coup, on se devra alors de restreindre l’espace à sa disposition pour manœuvrer.

Plus que jamais, le TFC, qui a grandi depuis l’an passé, est donc à redouter.

Mais nous le sommes aussi.

Drogba monte en puissance

Si le Toronto FC peut compter sur son attaquant vedette, nous ne serons pas en reste non plus avec Didier Drogba, qui pourrait obtenir son premier départ de la saison.

À mesure que Didier accumulera les minutes de jeu, il montera en puissance et le collectif s’ajustera de plus en plus à sa présence sur le terrain.

À l’entraînement, la chimie et les automatismes sont visiblement de retour. Déjà, dans les 40 minutes qu’il a jouées à Chicago la fin de semaine dernière, il nous a beaucoup apporté en nivelant le pointage.

À mesure qu’il renouera avec sa fluidité et son aisance en situation de match, il nous aidera dans notre atteinte du haut du classement.

À l’heure actuelle, c’est la position que nous occupons dans l’Est, mais rien n’est donné dans cette ligue. Tout peut basculer en un seul moment. On a vu contre Chicago la semaine dernière qu’on ne peut pas se permettre de ne pas être à la hauteur. Nous n’avons pas été extraordinaires en première mi-temps avant de faire preuve de caractère à notre retour du vestiaire.

N’importe qui peut nous infliger la défaite. Il faut demeurer très concentré et alerte si on veut maintenir notre position au sommet du classement et concrétiser nos ambitions. Pas question de pécher par excès de confiance ou de complaisance.

On n’a rien accompli encore. Ce n’est que le début de la saison.

*Propos recueillis par RDS.ca