MONTRÉAL – C’était loin d’être nécessaire considérant l’ampleur de la rivalité entre l’Impact et le Toronto FC, mais Jozy Altidore s’est fait plaisir en ajoutant de l’huile sur le feu.

Le dangereux membre du TFC y est allé de cette déclaration sans filtre, vendredi.

« C’est une bonne équipe, mais j’aimerais que l’Impact rate les éliminatoires à cause de nous. Ce serait merveilleux », a osé mentionner Altidore en prévision de la confrontation de dimanche selon ce qu’a rapporté sur Twitter le journaliste John Molinaro de Sportsnet.

Les joueurs de l’Impact avaient déjà rempli leurs obligations médiatiques quand les propos d’Altidore ont voyagé jusqu’à Montréal grâce aux réseaux sociaux. L’entraîneur Mauro Biello a donc été le seul à pouvoir répliquer à ce jab du colosse.

« C’est évident qu’ils veulent nous écarter des séries parce que je suis certain qu’ils ne veulent pas nous affronter de nouveau en éliminatoires », a répondu Biello , après un sourire évocateur, avec répartie.

« Ceci dit, on va se concentrer sur la partie et on va plutôt s’exprimer sur le terrain », a-t-il ajouté sans vouloir embarquer dans ce petit jeu.

On peut tout de même présumer que les représentants de l’Impact sentiront une dose de motivation supplémentaire les envahir grâce aux propos d’Altidore.

Déjà, le thème de la rivalité avait accaparé les entrevues avec les joueurs. Le gardien Evan Bush a confirmé que lui et ses coéquipiers n’ont pas effacé de leur mémoire les récents mauvais souvenirs contre le rival torontois.

« On accueille l’équipe qui nous a écartés des séries l’an passé et du Championnat canadien cette année. On doit prendre ça à cœur et être prêt pour ce rendez-vous. Les dernières confrontations sont encore fraîches dans nos têtes. La seule façon de surmonter ces déceptions est de se rendre plus loin et il faut donc accéder aux séries », a plaidé Bush qui a concédé un seul but depuis trois parties.

Le gardien de 31 ans n’est nullement surpris de voir la rivalité grandir au même rythme que les condominiums ont poussé au cours des dernières années dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve où l’Impact a établi domicile.

« On s’affronte si souvent, l’adrénaline est toujours présente. Chaque équipe s’est aussi retrouvée du bon et du mauvais côté. On constitue une vraie menace pour eux et ils nous ont également asséné de durs coups dans les dernières années », a-t-il constaté.

Le TFC propulsé à un autre niveau ?

Impossible de contredire Bush là-dessus. Toutefois, on peut remarquer le Toronto FC a réussi une progression à en faire trembler ses opposants en 2017.

Ainsi, l’Impact ne se prépare pas uniquement à affronter son immense rival de Toronto, mais aussi une équipe qui pourrait s’établir comme la meilleure formation de l’histoire de la MLS pour les points amassés.

En effet, grâce à une poussée sans défaite après le 1er juillet, le TFC peut envisager surpasser le record de 68 points accompli par le Galaxy de Los Angeles en 1998. Durant cette séquence, la bande à Sebastian Giovinco a présenté un dossier de 5-0-3.

Quand une telle quête s’enclenche, deux avenues demeurent possibles. D’abord, le clan torontois pourrait s’enfler la tête et trébucher bêtement dans quelques rencontres. Le scénario inverse est tout autant plausible alors que cet objectif pourrait galvaniser les troupes.

Jusqu’ici, le TFC n’a pas gaffé contre l’Union de Philadelphie, mercredi soir, en l’emportant au compte de 3-0. Ce duel était un piège évident avec la confrontation contre l’Impact qui se dessinait à l'horizon. Le club montréalais possède maintenant l’occasion d’infliger une dose d’humilité à son bourreau des dernières séries éliminatoires.

D’ailleurs, les deux clubs croiseront aussi le fer les 20 septembre et 15 octobre à Toronto donc ça risque de chauffer dans les prochaines semaines.

« C’est excitant, on veut se mesurer aux plus grands défis et ils sont clairement la meilleure équipe cette année en MLS. On est prêt mentalement et physiquement et on sait que ces trois matchs détermineront beaucoup de choses sur notre résultat final au classement », a confié Bush.

Pour vous donner une idée de la domination de la formation torontoise, elle peut se targuer de son différentiel de +27 au chapitre des buts comparativement à +3 pour Montréal. Seulement trois équipes ont fait mieux d’après les archives de la MLS (Los Angeles en 1998 et 2014 ainsi que San Jose en 2012).

C’est là que l’ajout du milieu de terrain défensif Samuel Piette devient un atout intéressant. Les responsabilités seront imposantes sur ses épaules, mais le Québécois est ravi de s’immiscer dans cette rivalité.

« J’ai hâte ! Je viens de Montréal donc je sais que la rivalité avec Toronto est immense et qu’elle dure depuis toujours. En plus, je jouerai contre certains de mes amis de l’équipe nationale ainsi que les grands joueurs comme Giovinco et Altidore », a déclaré Piette qui veut se nourrir d’un stade plein à craquer.

« Ce sera un très gros défi, ils sont forts depuis le début de la saison. Ils ont des joueurs parmi les meilleurs de la MLS et ils forment une équipe complète. Ce sera difficile, mais on mise sur la confiance de nos quatre victoires », a exposé celui qui n’a pas tardé à prouver son utilité.

Quant au département offensif, Ignacio Piatti sera encore l’homme désigné pour mener le bal. Les partisans doivent espérer qu’il sera autant en feu qu’à ses dernières sorties.

« C’est un match très important pour nous. On est prêt pour cette confrontation et on joue à la maison en plus. Il faudra tout laisser sur le terrain », a témoigné Piatti.

À la suite de cette partie, l’Impact devra se débrouiller sans Laurent Ciman et Blerim Dzemaili pour la suivante - le 2 septembre contre Chicago - car ils ont été sélectionnés par leur équipe nationale.