MONTRÉAL – Lentement, mais sûrement, l’Impact se prépare à se mesurer au Toronto FC, un adversaire bien différent des Red Bulls de New York et peut-être même plus dangereux selon certains joueurs du clan montréalais.

À la suite de son triomphe convaincant les contre les Taureaux de Jesse Marsch, le onze montréalais devra tenter de poursuivre dans la même veine contre la fourmi atomique, Sebastian Giovinco, et son puissant acolyte, Jozy Altidore.

Les protégés de Mauro Biello n’ont guère besoin de songer longtemps à cette question, ils savent qu’ils affûtent maintenant leurs armes pour une toute autre bête.

« On parle d’une énorme différence même si ce sont deux excellentes équipes qui ont brillé cette saison. Contre les Red Bulls, on savait qu’ils allaient nous presser constamment alors que ce n’est pas l’approche de Toronto. Même quand on les a affrontés à Toronto, avant notre carton rouge, ils nous attendaient en retrait pour ouvrir en attaquant à deux joueurs. On a une idée de ce qu’ils veulent faire, mais on sait aussi qu’ils pourraient employer d’autres tactiques », a expliqué le gardien Evan Bush.

Justement, le défenseur Hassoun Camara perçoit beaucoup de latitude dans le jeu du TFC.

« Toronto, c’est plus du jeu imprévisible et à l’instinct qui s’exprime aussi en fonction de Giovinco. Ça rend la tâche plus difficile, mais on sera prêt pour ça. On mise également sur des joueurs de grande qualité devant. Ce sera un grand affrontement », a décortiqué Camara.

« On espère vivre une grande fête avec nos partisans »

Sans vouloir manquer de respect aux Red Bulls de Bradley Wright-Phillips et Sacha Kjlestan, Camara n’hésite pas à dire que le club torontois constitue un défi plus imposant.

« Le TFC est une équipe qui ressemble à NYR dans l’organisation, mais ils ont des joueurs, pour moi, offensivement beaucoup plus tranchants et dangereux. Je respecte beaucoup Giovinco et Altidore. À mon avis, ils sont dans le top-4 de la MLS en attaque. Ils peuvent faire mal n’importe quand alors que c’est plus collectivement que ça se passe pour New York », a-t-il jugé. 

Bush n’a pas poussé ses confidences jusqu’à ce point, mais il se fie déjà sur un hypothèse pour anéantir la riche machine torontoise.

« Ils ont un peu changé dans leur manière d’approcher les matchs, dont tactiquement. Ils risquent de congestionner le milieu de terrain si bien qu’on devra être efficace avec nos joueurs sur les côtés en élargissant le jeu », a décrit l’Américain.

La stratégie est plus facile à dire qu’à respecter, mais les joueurs de l’Impact essaient d’éviter le piège de trop penser à cet affrontement. 

« Si tu commences à penser au match si longtemps en avance, tu vas finir par te brûler avant même d’y arriver », a prévenu Bush. 

Les entraîneurs exercent un rôle important à ce propos, ils doivent libérer l’esprit de leurs joueurs et renverser la tendance au bon moment.

C’est encore plus vrai puisque les représentants montréalais auraient voulu entamer la confrontation contre Toronto dès cette fin de semaine au lieu de composer avec la trêve internationale qui prolonge l’attente.

« J’aurais préféré enchaîner et rester sur l’élan, mais je pense que c’est la même chose pour eux. Il y a des échéances internationales à respecter. Il faut donc aborder les choses de la meilleure façon en se disant que c’est un repos bénéfique qui permet de faire le plein d’énergie et de sortir un peu du contexte des éliminatoires. On pourra revenir la semaine prochaine en étant prêt à aller au combat », a commenté Camara.

« Cette pause n’était pas vraiment nécessaire pour nous surtout qu’on n’a pas tant de blessures présentement. Je suis content de terminer la semaine, on reviendra au boulot lundi et on pourra enfin se concentrer sur le match », a ajouté Bush.

La première partie de la préparation doit s’effectuer sans Laurent Ciman, Ambroise Oyongo et Johan Venegas qui ont été convoqués par leur pays. Cette réalité implique quelques modifications.

« Depuis le début de l’année, on a instauré des principes de jeu et on poursuit dans ce sens. C’est un peu difficile quand ils ne sont pas là, mais ce sera facile à replacer à leur retour », a assuré l’entraîneur adjoint, Jason Di Tullio.

En route vers les septième et huitième duels contre Toronto

Le tout premier affrontement de 2016 contre le TFC s’était conclu par un nul de 1-1 à Toronto, le 24 février. Le deuxième match a mené à une défaite de 2-0 au Stade Saputo, le 23 avril. Le succès n’a pas plus été au rendez-vous lors des parties du Championnat canadien (défaite de 4-2 et nul de 0-0 au début juin).

« Montréal contre Toronto, la haine est naturelle »

La situation s’est améliorée le 27 août avec un brillant triomphe de 1-0 à Toronto. Pour la sixième partie entre les deux clubs, l’IMFC a récolté un point important dans un nul de 2-2, le 16 octobre.

C’est donc dire que la série aller-retour poussera la dose jusqu’aux septième et huitième chocs entre les rivaux naturels en onze mois.  Le rapport de force a donc évolué durant cette période.

« C’est une bonne équipe qui peut faire mal à n’importe quel adversaire quand ils sont sur une lancée. La chose intéressante, c’est qu’on a un bel élan aussi. On va se concentrer sur nous, on sait pourquoi on a du succès actuellement. Ceci dit, il faut les respecter et on va regarder leurs tendances pour voir comment on peut leur faire mal », a cerné Di Tullio qui a donné un congé à Biello en rencontrant la presse à sa place. 

Si le respect existe, l’Impact affirme ne pas se soucier des moyens financiers illimités de Toronto qui dispose de la plus imposante masse salariale de la MLS.  

« On ne regarde pas ça, c’est un match de foot pour nous. L’important, c’est de bien commencer cet affrontement au Stade olympique devant notre foule. On veut donner un spectacle et une victoire, on joue pour ça », a noté Di Tullio.

L’Impact a franchi vendredi le plateau des 50 000 billets vendus pour le dernier match de l’année à Montréal.