MONTRÉAL – Si une image vaut mille mots, quelle est la valeur d’une vidéo et d’une photo précieuses? Pour Louis Béland-Goyette, Samuel Piette et Anthony Jackson-Hamel, ces souvenirs sont tout simplement irremplaçables.

La séquence vidéo, c’est celle du magnifique but entièrement québécois (à 1:38 des faits saillants) qui a procuré une avance de 3-1 à l’Impact de Montréal face au Real Salt Lake, samedi.

La photo, c’est celle publiée par Piette sur les réseaux sociaux quand il enlace Béland-Goyette dans ses bras. La nouvelle acquisition de l’Impact a ajouté du poids à cette photo en écrivant : Avoir la chance de travailler avec tes bons amis, ça donne des moments comme ça.

Ainsi, en plus de mettre en scène l’évolution du talent québécois en MLS, ce but exprime une amitié qui existe depuis plusieurs années entre Piette et Béland-Goyette.

Âgés respectivement de 22 ans et 21 ans, les deux joueurs ont eu la chance se côtoyer très souvent sur les équipes du Québec au fil des années.

« J’ai commencé à le connaître plus par la suite. La famille du côté de ma mère vient de Repentigny et sa cousine fréquentait mon cousin. On sortait parfois ensemble quand il revenait d’Europe. On a commencé à se connaître un peu plus intimement vers 16 ans », a raconté Béland-Goyette.

Les deux copains se considéraient déjà privilégiés d’avoir pu jouer ensemble à quelques reprises. Par contre, ils n’auraient jamais cru partager le terrain aussi rapidement avec l’Impact.

« C’est incroyable, je ne m’en attendais pas. S’il m’avait dit il y a un an qu’on aurait fait un jeu ensemble pour gagner le match, je ne l’aurais pas cru. Je pensais qu’il resterait encore plusieurs années en Europe. Tout d’un coup, il arrive ici et on s’entraîne ensemble. On s’amuse beaucoup sur le terrain. On est deux joueurs qui ont des qualités techniques qui vont assez bien ensemble », a confié celui qui se fait appeler Louis sur le terrain.

Pendant que Béland-Goyette répondait humblement aux questions des journalistes, Jackson-Hamel l’a taquiné en lui lançant des glaçons. La coïncidence de la suite de cette scène ne s’inventait pas non plus. Jackson-Hamel s’est emparé du volant d’une petite voiturette, Piette s’est assis à droite, Hassoun Camara s’est ajouté comme passager et Ballou Jean-Yves Tabla – en tant que plus jeune du groupe - s’est contenté d’une place dans le coffre-arrière.

La chimie entre Béland-Goyette et Jackson-Hamel ne date pas d’hier non plus et les partisans ont pu le constater sur le but qui a fait réagir. 

« C’est un jeu qu’on aurait tous voulu avoir. On n’y pensait pas trop pendant le match. C’est tellement venu naturellement même que je ne savais pas que la passe venait de Sam avant de regarder la vidéo. C’est un jeu qu’on prépare depuis tellement longtemps en ayant joué avec Anthony au sein du FC Montréal », a expliqué Béland-Goyette.

Ce n’était peut-être que son deuxième départ en MLS, mais LBG dégageait une belle aisance sur le terrain. Le constat n’est pas banal puisqu’il a été employé dans une position différente. Habituellement utilisé en tant que numéro 6, le milieu de terrain a été plus projeté vers l’avant dans le rôle de numéro 8.

« J’étais en confiance. C’est un peu une nouvelle position pour moi. Ça me donnait plus de libertés offensives tout en pouvant aider à défendre. J’ai eu à faire quelques ajustements au début, notamment pour le positionnement, mais c’était fluide après avec Sam et Blerim (Dzemaili) », a analysé l'athlète qui a effectué ses premiers avec l’Impact en 2014 sans jouer en 2015 et 2016.

Cette confirmation arrive à un moment opportun puisqu’il devra mériter toutes les occasions de jouer au sein d’un effectif mieux établi.

« Il a très bien fait, il a accompli son travail d’une surface de réparation à l’autre. Il a bien défendu et appuyé l’attaque. Bravo à lui parce que ça lui ouvre une autre vitrine pour comment je peux l’utiliser, ça nous donne plus d’options », a constaté l’entraîneur Mauro Biello.

Par le passé, Béland-Goyette se voyait plus comme un numéro 6, mais il pourrait revoir sa perception.

« Je me suis senti très à l’aise. Je pense que j’ai beaucoup de qualités comme numéro 6, mais je peux plus sortir mes qualités offensives en 8. Je pense que j’ai beaucoup de vitesse et une vision pour la dernière passe vers les attaquants. Ça me donne plus de libertés offensives », a souligné celui dont le cousin Alexandre Goyette est habitué de changer de rôle dans sa carrière d'acteur.

En déduisant que Piette s'établira comme le numéro 6 à long terme avec le onze montréalais, Béland-Goyette voudrait sûrement envisager de devenir son partenaire privilégié comme numéro 8.

L’éclosion de Jackson-Hamel, l’arrivée de Piette ainsi que les signes encourageants démontrés par Béland-Goyette, David Choinière et Maxime Crépeau arrivent à point. Ils ont l'occasion de prouver que la relève est assurée alors que Patrice Bernier se rapproche de la fin et que Ballou pourrait traverser l’Atlantique.