Puisque son avenir demeure incertain avec l’Impact de Montréal, Marco Schällibaum a retenu l’attention lors de son bilan et celui des joueurs qui n’ont pas réclamé à haute voix son retour.

Bien sûr, l’entraîneur a admis que la situation n’est pas celle souhaitée, mais il comprend le contexte.

« Que dois-je faire? Je dois pleurer toute la journée », a-t-il lancé avec beaucoup de réalisme.

Nesta et Di Vaio font le point

« C’est la réalité d’aujourd’hui. Joey (Saputo) et Nick (De Santis) sont ici depuis 20 ans donc c’est normal qu'ils doivent poser des questions pour comprendre ce qui est arrivé dans les derniers mois. Je me défends pour quelque chose que j’aime bien et on verra ensuite. Ça ferait mal car j’ai été bien accueilli ici, mais ça fait partie du métier d’entraîneur », a-t-il poursuivi avec ses émotions.

Rencontrant les médias en groupe de deux ou trois, les joueurs ont été questionnés à multiples reprises sur le futur indécis de l’entraîneur suisse.

Schällibaum a reçu quelques appuis dont de la part d’Alessandro Nesta et Marco Di Vaio, mais ce n’était rien d’aussi passionné que les envolées positives ou négatives de leur entraîneur cette saison.

Di Vaio, qui a reçu le trophée du joueur par excellence du club en 2013, a répondu ainsi à savoir si Schällibaum était l’homme de la situation pour la suite des choses.

« Oui, si le club opte pour cette direction après avoir réfléchi à la question. On retient beaucoup d’éléments positifs de cette saison. C’est vrai que nous avons beaucoup parlé avec lui durant l’année parce qu’on veut grandir comme équipe et on doit avoir la même vision du jeu pour y parvenir », a expliqué le dangereux buteur.

En ce qui concerne le principal intéressé, il a réitéré son souhait de demeurer aux commandes de l’équipe et il n’a pas dénoncé la situation particulière dans laquelle il se retrouve.

« C’est très normal quand on fait le bilan d’une saison qui s’est mal terminée après un bon départ. Toute entreprise doit se poser des questions quand les chiffres ne sont pas au rendez-vous à la fin de l’année », a-t-il soutenu.

« Joey et Nick tiennent beaucoup au club et ils se posent des questions. C’est la même chose pour moi car on veut que le club progresse vers l'avant. »

Sa situation s’avère spéciale puisqu’un accès aux éliminatoires lui permet de poursuivre son association avec l’Impact selon une clause de son contrat.

« Il faut être réaliste, les derniers mois n’ont pas été bons et il faut faire mieux dans l’avenir. Mon contrat n’est pas ce qui compte et je ne suis pas la personne la plus importante dans le club. Pour moi, c’est important que l’organisation progresse et ça se peut que ce ne soit pas avec moi.

« J’ai toujours dit que j’aimais Montréal, notre stade et nos partisans, mais la décision ne revient pas à moi. J’ai ouvert mon cœur (dans sa rencontre avec les dirigeants) et on verra le résultat dans les prochains jours », a dévoilé celui qui espère en savoir davantage avant de retourner en Suisse auprès de sa famille.

Selon lui, il n’a pas senti qu’il avait perdu l’appui de la direction.

« Non, mais c’est normal que Joey et Nick n’étaient pas contents. Ils m’ont toujours appuyé. Je l’ai déjà dit avant, pas une seule fois Joey et Nick m’ont poussé pour faire quelque chose qu’ils voulaient », a assuré le volubile entraîneur.

Par rapport aux rumeurs concernant Alessandro Nesta, ce dernier les a balayés du revers de la main voulant prendre des vacances d'une année pour se reposer son corps avant de tenter sa chance comme entraîneur dans un endroit indéterminé. 

Pas de changement pour l'instant

Bernier et Arnaud voulaient jouer

Tout au long de la saison, les amateurs et les journalistes ont questionné l’entraîneur sur l’utilisation de son effectif. Ce sujet récurrent s’est poursuivi jusqu’au tout dernier match de l’année alors que l’Impact a été éliminé par le Dynamo de Houston pendant que Patrice Bernier et le capitaine Davy Arnaud rongeaient leur frein sur le banc.

Même s’il se remettait de quelques blessures, Bernier avait indiqué qu’il pouvait jouer et qu’il souhaitait contribuer. Bien sûr, le Québécois comprenait qu’une place sur la formation partante était peu probable avec sa condition des dernières semaines.

« J’étais déçu de ne pas participer, mais la décision leur revenait. Je n’ai pas besoin d’explication vu que la saison est finie, mais tu te dis que c’est frustrant parce que tu aurais pu contribuer », a confié Bernier.

« Si Patrice avait été mieux au niveau physique, il aurait joué ce match. Mais je crois que nous avions la meilleure formation sur le terrain selon les conditions du moment.

« Dire que j’étais déçu, ce n’est pas assez fort comme mot. J’ai eu une bonne conversation avec Marco qui m’a expliqué son point de vue. Je lui ai dit que je le respectais, mais que je ne le partageais pas », a indiqué celui qui n’a pas de contrat pour la saison prochaine et qui ne semblait pas si convaincu qu’il allait demeurer un membre de l’Impact. 

Schällibaum a avoué éprouver certains regrets par rapport aux derniers mois. 

« Bien sûr, on a des regrets quand on obtient de tels résultats. C’est souvent une question de mentalité quand on perd des matchs. Il faut devenir plus fort et on ne s’est pas relevé assez souvent vers la fin. Je ne peux plus changer ce qui est arrivé, mais j’ai encore un goût amer à travers tout mon corps », a admis celui qui a raconté, avec humour, espérer reconnaître sa maison en Suisse car il ne l’a pas visité depuis longtemps.