Un si bon départ qui s'envole
Impact mardi, 22 nov. 2016. 19:45 mercredi, 23 nov. 2016. 00:30MONTRÉAL – En encaissant deux buts durant la deuxième demie, les joueurs de l’Impact ont effacé une grande partie de leur départ de rêve – un coussin de 3-0 – pour conclure le match aller de leur Championnat d’association avec un triomphe de 3 à 2 contre le Toronto FC.
Alors que la fête était bien entamée au Stade olympique, les visiteurs ont calmé le tout avec deux réussites coûteuses en l’espace de cinq minutes (68e et 73e).
Jozy Altidore a véritablement été à l’origine de tous ces dégâts sur la surface artificielle. En plus de marquer le premier but, il a bousculé Victor Cabrera sur le deuxième avant d’offrir le but à Michael Bradley.
Avant cette séquence, l’Impact semblait se diriger vers un impressionnant gain lors de la première manche de ce duel. Ce retour en force du TFC corsera encore plus le décisif match retour qui présenté la semaine prochaine, le mercredi 30 novembre, au BMO Field de Toronto.
« On a très bien commencé en prenant les commandes. Malheureusement, ils sont revenus avec deux buts quand il y a eu un manque de concentration. Mais rien ne change pour nous, on doit gagner et c’est notre mentalité », a statué l’entraîneur Mauro Biello.
« Tu ne peux pas perdre la concentration, on a peut-être baissé un peu de régime. On n’a pas bien composé avec la situation, mais on a joué un bon match, on a dominé pendant 65 minutes alors il faut juste rectifier le tir », a analysé le capitaine Patrice Bernier.
Au cours de la pause de 16 jours, les joueurs de l’Impact et leurs partisans ont amplement eu le temps de s’imaginer un scénario parfait. Mais, même dans leurs rêves les plus fous, ils n’avaient pas osé s’imaginer une priorité de 2-0 après seulement 12 minutes d’action et une de 3-0 à la 53e minute.
Avant le lancement des hostilités, Toronto n’avait pas cédé de but lors des 197 minutes d’action précédentes. Cette séquence s’est effondrée dans le temps de le dire contre la rapidité fascinante de Dominic Oduro. Matteo Mancosu et Ambroise Oyongo ont été les autres à faire vibrer le Stade olympique dans tous ses racoins en marquant pour Montréal.
Cependant, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Impact a bousillé le tout dans ce qui était sa première présence en demi-finale de la MLS. Nul doute, les 61 004 spectateurs sont passés par toute la gamme des émotions.
« On a rendu les choses un peu plus difficiles, mais c’est un peu à l’image de notre saison, c’est toujours comme ça. Ça doit être difficile pour nous », a relevé Biello avec une touche de résignation.
« Je n’irais pas jusqu’à féliciter mes joueurs après cette défaite parce qu’il reste encore beaucoup de soccer à jouer. Par contre, ils peuvent se sentir bien avec la manière dont ils ont pu se replacer dans cet affrontement car ça ne regardait pas bien à un certain point », a admis Greg Vanney, le pilote du TFC.
L’Impact a tout de même tenu le coup contrairement à sa dernière sortie devant une foule de cette ampleur contre Club América en Ligue des champions de la CONCACAF.
D’ailleurs, le dangereux Sebastian Giovinco a été neutralisé alors qu’il a eu Cabrera dans ses pattes tout au long de la soirée.
À la 71e minute, le légendaire Didier Drogba a fait son entrée en scène sous une ovation dans ce qui était probablement la conclusion de son chapitre montréalais. Il a raté une chance en or à la 89e minute d’augmenter l’avance de son club.
Au terme de la partie, l’organisation lui a rendu hommage et il a pu remercier les nombreux partisans qui étaient demeurés à leur banc. Quelques minutes plus tard, il a confirmé devant les médias que cette saison constituait la fin de son chapitre avec l’Impact même s’il décidait de poursuivre sa carrière.
« L’émotion était mitigée avec le résultat qui était un peu frustrant, mais on a quand même gagné. On aurait accepté ce pointage avant le match, mais il aurait fallu être plus rigoureux à 3-0 et ne pas démontrer de relâchement », a commenté Drogba.
Bernier a également été chaudement applaudi quand il a cédé sa place à Johan Venegas à la 87e minute.
Une situation unique et même gênante a provoqué un délai d’environ 30 minutes alors que les joueurs étaient prêts à entamer le match. Le coup d’envoi a été retardé afin d’effacer et de repeindre les lignes de la surface de réparation qui n’avaient pas les bonnes dimensions.
Retour sur les buts de l’Impact
En prévision de la confrontation contre son ennemi, les membres du Bleu-blanc-noir avaient rappelé que l’important était de se positionner dans un contexte enviable en vue de la partie retour.
De façon étonnante, Biello avait plutôt insisté sur le fait que son équipe voudrait aller chercher la victoire. Son plan a été mis à exécution avec cette étincelante première demie. Par la suite, l’Impact s’est cramponné à son avance en embêtant les piliers du TFC, particulièrement Sebastian Giovinco qui a eu Victor Cabrera dans ses pattes tout au long de la soirée.
Dès la 10e minute, Oduro a fait exploser la foule. Grâce à une passe absolument savante de Bernier en se retournant, Oduro a décampé sur l’aile pour tromper la vigilance de Clint Irwin.
Quant au deuxième but, Oduro – encore lui – a écarté le ballon vers Ignacio Piatti qui fait opérer sa magie pour offrir un ballon dans la surface. Vif comme une panthère – ou le félin de votre choix – Mancosu a surgi pour compléter la manœuvre. Il fallait voir la frustration du défenseur Drew Moor pour comprendre à quel point son partenaire Nick Hagglund avait erré sur le jeu.
Une accalmie normale est survenue ensuite, mais l’Impact n’a pas restreint ses libertés offensives. Tôt en deuxième demie, Oyongo a réussi une brillante intervention en milieu de terrain juste devant Giovinco. Il a filé sur plusieurs mètres avant de figer la défense torontoise et son gardien pour enchaîner avec un tir des plus précis.