L’Impact de Montréal, ce n’est pas l’affaire que d’un seul joueur.

En l’absence de Didier Drogba dimanche dernier, mes coéquipiers l’ont prouvé en arrachant un gain de 3-2 aux Whitecaps de Vancouver.

On sait tous ce que Didier apporte à notre club. Vous avez tous été à même de le constater la saison dernière. Il ne faut pas se le cacher, à compter de son arrivée l’été dernier, Didier a marqué la majorité de nos buts.

Certains observateurs et partisans, même par chez nous, étaient donc peut-être sceptiques quant à nos chances de bien faire sans notre grande étoile. Plusieurs se demandaient peut-être qui allait marquer régulièrement et si nous allions être dépendants de la présence de Didier dans le onze partant.

Nul doute qu’avec lui sur le terrain, nous sommes très forts, mais on l’est aussi sans lui. Nous avons prouvé face aux Whitecaps que nous sommes une équipe. Nacho Piatti a survolé le match avec ses deux buts et sa passe décisive, alors que Dominic Oduro a lui aussi fait du gros travail avec un but et une passe.

D’autres membres de notre effectif ont également très bien fait, si bien que nous avons joué l’un de nos matchs les plus complets à l’étranger si on fait abstraction des deux buts que nous avons concédés sur des coups de pied arrêtés.

Jamais depuis son entrée dans la MLS l’équipe n’a joui d’une aussi belle profondeur et après une saison passée ensemble l’an dernier, nous passons à l’étape 2. On se connaît tous mieux et les automatismes sont de plus en plus au rendez-vous. Le temps est donc venu de démontrer qu’on est une équipe capable de se hisser dans les hauteurs du classement et d’y rester.

Notre saison n’a beau être vieille que d’un seul match, mais on n’a déjà montré que nous n’avons pas froid aux yeux, même loin de notre pelouse. C’est d’ailleurs cette attitude qui nous a permis de signer à Vancouver notre tout premier gain en MLS sur un territoire hostile canadien.

Enfin, nous avons chassé ce démon.

Nous en sommes à notre cinquième saison dans la MLS et nous avons au fil des ans gagné en maturité loin du Stade Saputo. Dans le dernier droit l’an passé, alors que nous devions disputer plusieurs de nos 11 derniers matchs à l’étranger, nous avons notamment signé plusieurs victoires aussi importantes que cruciales pour notre participation aux séries.

Je crois que c’est à ce moment que nous avons franchi un cap important dans notre développement. Disputer la victoire loin de chez nous, ce n’est plus un stigmate paralysant. On a fait un pas important, entre autres grâce à notre entraîneur Mauro Biello, qui s’efforce de dénicher la faille chez l’adversaire nous permettant de débloquer.

Soccer Sunday

Malheureusement, en raison d’une blessure à une cuisse, je n’ai pas pu accompagner mes coéquipiers à Vancouver la semaine dernière. Je n’ai toutefois rien raté de leur performance, tout comme celles de certains autres clubs aussi en action lors de cette première journée d’activités dans la MLS.

Ce fut comme j’aime l’appeler, un véritable Soccer Sunday pour moi.

Si les buts n’ont pas manqué dans notre duel, ce fut aussi le cas ailleurs dans le circuit, qui a connu la plus grosse journée de son histoire à cet égard avec 36 buts.

La MLS demeure une ligue axée sur l’offensive et le vent change vite de côté. Orlando City l’a d’ailleurs démontré en comblant un déficit de deux buts dans les arrêts de jeu en fin de rencontre pour arracher un nul de 2-2 au Real Salt Lake.

C’est ça la MLS, ce n’est jamais fini et les émotions sont au rendez-vous. Je pense que c’est ce que la ligue recherche. N’empêche, les équipes apprennent à se connaître rapidement et vous pouvez parier que les scores seront moins élevés prochainement.

Un calendrier relevé

Je le soulignais récemment dans cette tribune, notre calendrier n’est pas de tout repos en ce début de campagne. C’est en effet un adversaire très relevé qui débarquera à Montréal samedi pour notre premier match à domicile, au Stade olympique.

Champions l’an dernier du Supporters Shield, remis à l’équipe championne du calendrier régulier, les Red Bulls de New York sont toujours aussi redoutables. Bien rodée, cette équipe excelle en possession de ballon, spécialement en milieu de terrain grâce à Dax McCarthy, Felipe et Sacha Kljestan. Ce trio, c’est le moteur de cette équipe.

Vaincus 2-0 par le Toronto FC à leur premier match, les Red Bulls arriveront sans doute chez nous assoiffés de victoire. C’est sans compter que nous devrons neutraliser trois de nos anciens confrères en Felipe, Karl W, Ouimette et l’entraîneur-chef Jesse Marsch.

Poursuivre sur notre élan ne sera donc pas chose facile, mais le support de nos partisans ne sera certainement pas de refus. Je ne sais pas encore combien d’entre eux assisteront au match, mais j’espère qu’ils seront nombreux.

Certains attendaient peut-être de voir notre premier match avant de se procurer des billets, mais maintenant que nous avons lancé un message positif en nous imposant à Vancouver, j’espère que nous pourrons compter sur au moins 30 000 personnes. Ça assurerait une belle ambiance dans le Stade.

À samedi!

* Propos recueillis par RDS.ca