La Croatie prend rendez-vous
Soccer jeudi, 12 juin 2008. 18:01 vendredi, 13 déc. 2024. 21:50
S'il a mis deux ou trois jours à trouver sa place et son identité, cet Euro 2008 est désormais bien installé et même parti pour être une cuvée spécialement intéressante. Peut-être pas toujours dans le jeu, mais bien certainement dans les résultats. Et cette deuxième journée du Groupe B en est une joyeuse confirmation.
La première secousse, la plus forte, est venue de Klagenfurt, où une excellente formation croate a su mettre au pas une Allemagne bien moins conquérante que ce que l'on attendait. Hormis les dix premières minutes, très attentistes de la part des hommes de Slaven Bilic, les Croates ont livré une prestation extrêmement affûtée, intelligente, et prouvent qu'ils auront un rôle à tenir dans l'Euro. Peut-être même assez loin.
L'Allemagne bâillonnée
Avec une seule pointe (Olic préféré à un Petric assez effacé lors du premier match), trois meneurs alignés sur la largeur du terrain (Rakitic, Krankjar, Srna) et les deux «poumons» du milieu (Nico Kovac et Modric), la Croatie a su à la fois limiter le potentiel offensif allemand et en même temps mettre à jour les lacunes défensives de leur adversaire.
L'Allemagne aime à mettre cinq voire six joueurs en mouvement vers l'avant: jamais elle n'a pu le faire en première mi-temps, en tout cas jamais dans des conditions intéressantes. Ballack et Frings ont longtemps cherché les solutions, mais jamais Podolski (si peu à l'aise sur son coté gauche) ou Fritz (manquant de prise d'initiative pour venir soulager ses milieux) n'ont vraiment su apporter le «déclencheur». Et comme Gomez et Klose ont été remarquablement étouffés dans la défense croate, l'Allemagne s'est retrouvée à faire du sur-place durant 45 minutes, dans une position semi-avancée: dans le camp croate, mais rarement à distance dangereuse.
L'axe Modric - Olic
Une position qui met la Croatie dans une situation avantageuse: son adversaire ne possède plus le même équilibre et sa défense se retrouve exposée. À commencer par cette zone tendre située juste devant la paire Metzelder - Mertesacker, jamais couverte par un milieu purement défensif. Dans cette zone, Luca Modric s'est amusé à amorcer la majeure partie des accélérations croates. Olic, devant, lui offre des solutions à la fois en vitesse pure pour «griller» ses adversaires sur un démarrage ou en conservation du ballon, lui permettant de faire venir ses partenaires autour de lui.
Sur les cotés, l'activité de Srna et Rakitic perturbe grandement les latéraux allemands, Jensen et Lahm, d'autant que leurs vis-à-vis croates Pranjic et Corluka viennent continuellement participer aux mouvements offensifs. L'ensemble est bien monté, s'appuie sur un excellent dispositif tactique rendu encore plus tranchant par la facilité technique (individuelle autant que collective) des joueurs. Le premier but est une action d'école (Rakitic - Olic - Pranjic) à gauche et dans la profondeur, qui a comme effet (voulu) d'étirer la défense allemande vers le premier poteau et de libérer un espace pour Srna au deuxième, qui se jette en taclant sur le malheureux Jensen (pas son jour).
L'Allemagne au naturel
Il faut reconnaître à Joachim Löw une qualité de réaction, pour avoir dès la mi-temps et face à un constat offensif inquiètant, modifié radicalement l'organisation de son équipe. Odonkor en ailier droit, Fritz recadré derrière lui, Lahm replacé à gauche pour Jensen. L'Allemagne retrouve alors un certain naturel dans son jeu, retrouve ses automatismes et progresse plus facilement vers l'avant. Lahm et Fritz participent plus facilement à la remontée du ballon, et Frings peut décrocher légèrement pour couvrir la zone derrière Ballack.
Ce qui n'empêche pas le second but croate, avec un gros coup de billard qui bénéficie au chanceux Olic. Ça arrive et les Croates auront certainement le mérite d'être allés chercher ce deuxième but plutôt que de s'asseoir sur un avantage dont on sentait qu'il pouvait disparaître sur un coup d'accélérateur allemand. Ce qui arrivera d'ailleurs avec un centre de Lahm repris par Ballack et conclu par Podolski, à ce moment-là revenu dans l'axe, Schweinsteiger étant rentré à gauche.
Et le Portugal dans le viseur
Une avance que les Croates sauront gérer avec intelligence et confiance jusqu'à la fin. Pour une victoire qui va finalement leur permettre d'assurer la première place du Groupe avant même le troisième match, à la lumière du nul obtenu in extremis par l'Autriche face à la Pologne (1-1, avec une égalisation sur penalty dans le temps additionnel). Un résultat qui pourra permettre à Bilic de reposer plusieurs joueurs dans quatre jours face à la Pologne, puisque pour la Croatie au moins cette rencontre n'a plus aucun enjeu.
Dans le même temps, ce résultat permet aux Croates d'éviter le vainqueur du Groupe A en quart de finale, à savoir le Portugal. Et à l'heure actuelle, les deux candidats possibles, République tchèque ou Turquie, semblent totalement à la portée de la Croatie.
Coté allemand, cette défaite souligne sans doute les limites d'un système qui, tout en étant agréable à regarder par son envie d'aller de l'avant, manque terriblement d'emprise sur le jeu lorsque le «personnel» n'est pas dans le coup, ou pas à sa place. Cela étant, il y a tout de même fort à parier que la Mannschaft trouvera les arguments nécessaires pour passer «l'obstacle» autrichien et se présenter au rendez-vous du premier quart de finale de l'Euro, pour un choc d'ores et déjà attendu face au Portugal.
La première secousse, la plus forte, est venue de Klagenfurt, où une excellente formation croate a su mettre au pas une Allemagne bien moins conquérante que ce que l'on attendait. Hormis les dix premières minutes, très attentistes de la part des hommes de Slaven Bilic, les Croates ont livré une prestation extrêmement affûtée, intelligente, et prouvent qu'ils auront un rôle à tenir dans l'Euro. Peut-être même assez loin.
L'Allemagne bâillonnée
Avec une seule pointe (Olic préféré à un Petric assez effacé lors du premier match), trois meneurs alignés sur la largeur du terrain (Rakitic, Krankjar, Srna) et les deux «poumons» du milieu (Nico Kovac et Modric), la Croatie a su à la fois limiter le potentiel offensif allemand et en même temps mettre à jour les lacunes défensives de leur adversaire.
L'Allemagne aime à mettre cinq voire six joueurs en mouvement vers l'avant: jamais elle n'a pu le faire en première mi-temps, en tout cas jamais dans des conditions intéressantes. Ballack et Frings ont longtemps cherché les solutions, mais jamais Podolski (si peu à l'aise sur son coté gauche) ou Fritz (manquant de prise d'initiative pour venir soulager ses milieux) n'ont vraiment su apporter le «déclencheur». Et comme Gomez et Klose ont été remarquablement étouffés dans la défense croate, l'Allemagne s'est retrouvée à faire du sur-place durant 45 minutes, dans une position semi-avancée: dans le camp croate, mais rarement à distance dangereuse.
L'axe Modric - Olic
Une position qui met la Croatie dans une situation avantageuse: son adversaire ne possède plus le même équilibre et sa défense se retrouve exposée. À commencer par cette zone tendre située juste devant la paire Metzelder - Mertesacker, jamais couverte par un milieu purement défensif. Dans cette zone, Luca Modric s'est amusé à amorcer la majeure partie des accélérations croates. Olic, devant, lui offre des solutions à la fois en vitesse pure pour «griller» ses adversaires sur un démarrage ou en conservation du ballon, lui permettant de faire venir ses partenaires autour de lui.
Sur les cotés, l'activité de Srna et Rakitic perturbe grandement les latéraux allemands, Jensen et Lahm, d'autant que leurs vis-à-vis croates Pranjic et Corluka viennent continuellement participer aux mouvements offensifs. L'ensemble est bien monté, s'appuie sur un excellent dispositif tactique rendu encore plus tranchant par la facilité technique (individuelle autant que collective) des joueurs. Le premier but est une action d'école (Rakitic - Olic - Pranjic) à gauche et dans la profondeur, qui a comme effet (voulu) d'étirer la défense allemande vers le premier poteau et de libérer un espace pour Srna au deuxième, qui se jette en taclant sur le malheureux Jensen (pas son jour).
L'Allemagne au naturel
Il faut reconnaître à Joachim Löw une qualité de réaction, pour avoir dès la mi-temps et face à un constat offensif inquiètant, modifié radicalement l'organisation de son équipe. Odonkor en ailier droit, Fritz recadré derrière lui, Lahm replacé à gauche pour Jensen. L'Allemagne retrouve alors un certain naturel dans son jeu, retrouve ses automatismes et progresse plus facilement vers l'avant. Lahm et Fritz participent plus facilement à la remontée du ballon, et Frings peut décrocher légèrement pour couvrir la zone derrière Ballack.
Ce qui n'empêche pas le second but croate, avec un gros coup de billard qui bénéficie au chanceux Olic. Ça arrive et les Croates auront certainement le mérite d'être allés chercher ce deuxième but plutôt que de s'asseoir sur un avantage dont on sentait qu'il pouvait disparaître sur un coup d'accélérateur allemand. Ce qui arrivera d'ailleurs avec un centre de Lahm repris par Ballack et conclu par Podolski, à ce moment-là revenu dans l'axe, Schweinsteiger étant rentré à gauche.
Et le Portugal dans le viseur
Une avance que les Croates sauront gérer avec intelligence et confiance jusqu'à la fin. Pour une victoire qui va finalement leur permettre d'assurer la première place du Groupe avant même le troisième match, à la lumière du nul obtenu in extremis par l'Autriche face à la Pologne (1-1, avec une égalisation sur penalty dans le temps additionnel). Un résultat qui pourra permettre à Bilic de reposer plusieurs joueurs dans quatre jours face à la Pologne, puisque pour la Croatie au moins cette rencontre n'a plus aucun enjeu.
Dans le même temps, ce résultat permet aux Croates d'éviter le vainqueur du Groupe A en quart de finale, à savoir le Portugal. Et à l'heure actuelle, les deux candidats possibles, République tchèque ou Turquie, semblent totalement à la portée de la Croatie.
Coté allemand, cette défaite souligne sans doute les limites d'un système qui, tout en étant agréable à regarder par son envie d'aller de l'avant, manque terriblement d'emprise sur le jeu lorsque le «personnel» n'est pas dans le coup, ou pas à sa place. Cela étant, il y a tout de même fort à parier que la Mannschaft trouvera les arguments nécessaires pour passer «l'obstacle» autrichien et se présenter au rendez-vous du premier quart de finale de l'Euro, pour un choc d'ores et déjà attendu face au Portugal.