LONDRES - Michel Platini, président de l'UEFA, a identifié vendredi trois dangers qui "gangrènent de l'intérieur le football": les matchs truqués, les discriminations et les dérives financières.

« Il y a tout d'abord les matchs truqués et les paris. Notre système de surveillance des matchs et notre réseau d'officiers d'intégrité présents dans chaque pays sont bien sûr utiles et même indispensables, mais ce n'est pas assez », a déclaré M. Platini lors du congrès de l'UEFA qui se tient à Londres.

« Nous ne sommes pas face à des petits délinquants qui cherchent à arrondir leurs fins de mois. Il semble que nous soyons dans certains cas plutôt face à des organisations de type mafieuses qui se servent de quelques matchs pour blanchir de l'argent et donc salir notre sport », a-t-il ajouté.

Selon le président de la confédération européenne, « un seul match truqué est déjà un match de trop car on touche là à l'âme de notre sport, à l'essence même de notre jeu ».

Platini a dès lors de nouveau réclamé la création d'une police européenne du sport.

« Si par malheur cet appel n'est à nouveau pas entendu, je demande au moins à ce que chaque pays adopte une disposition spécifique de droit national portant sur les matchs truqués afin de se doter enfin des outils juridiques nécessaires pour condamner sans concession les tricheurs », a-t-il dit.

Michel Platini a ensuite évoqué « le problème récurrent des discriminations ». Selon lui, celles-ci, qu'elles soient raciales ou sexuelles, existent encore aujourd'hui dans le football.

Au-delà de la prévention et de l'éducation, le président français de l'UEFA a aussi insisté sur la nécessité de sanctions.

« Des sanctions exemplaires qui feront prendre conscience aux responsables - ou plutôt aux irresponsables - de la gravité de leurs actes », a-t-il dit.

Le congrès de l'UEFA se prononcera vendredi sur une résolution renforçant les sanctions contre les auteurs d'actes racistes dans les stades, qu'ils soient joueurs, dirigeants ou supporteurs.

Michel Platini est enfin revenu sur son grand projet en cours, celui du fair-play financier.

« Pour éviter que le système actuel ne s'écroule et que la bulle n'explose, il était du devoir de l'UEFA d'intervenir et il sera du devoir des instances indépendantes de sanctionner les quelques clubs qui n'ont pas pris conscience que le football ne peut plus vivre au-dessus des règles », a-t-il lancé.