À moins de 24 heures du tirage au sort de la coupe du monde féminine 2015, la FIFA a tenu une conférence de presse dans un hôtel d’Ottawa.

Le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, n’a pas mis de gants blancs pour décrire ses états d’âme, alors qu’il a été bombardé de questions sur le sujet.

Pour vous mettre en contexte, plusieurs joueuses ont recours aux tribunaux, dans le but de contester la décision de la FIFA de présenter les matchs de la coupe du monde sur des surfaces synthétiques, l’été prochain au Canada.

Jerome ValckeRécemment, Jérôme Valcke s’est dit ouvert aux discussions avec les joueuses, pour échanger sur le sujet. Il a toutefois refusé de participer à une conférence téléphonique, ce qui a été vu comme un affront.

« Je n’ai pas à parler à des avocats. Je veux parler aux joueuses et je veux leur parler face à face, pas au téléphone. »

Le mot discrimination a été mentionné par les joueuses dans ce dossier, comme quoi la FIFA n’imposerait jamais aux hommes de « jouer sur des surfaces dangereuses et dégradantes ». Monsieur Valcke s’est empressé de rejeter ces allégations du revers de la main.

« C’est un non-sens de parler de discrimination. Cela n’a absolument rien à voir. La réglementation de la FIFA nous permet d’avoir recours à des surfaces artificielles. La commission médicale a recommandé que les matchs et les entraînements soient disputés sur les mêmes surfaces, dans le but de prévenir les blessures. »

Monsieur Valcke a ajouté que la FIFA veut s’assurer d’avoir des surfaces synthétiques de la meilleure qualité disponible pour les différents terrains du tournoi, sans quoi l’organisation s’engagera à débourser les frais nécessaires pour que les standards soient atteints.

Il est vrai que le jeu n’est pas le même lorsque l’on compare les deux surfaces. Le sujet revient régulièrement à l’ordre du jour quand l’Impact dispute des rencontres au Stade olympique. Les joueurs font toujours attention à leurs commentaires, mais ils nous parlent généralement de l’inconfort de jouer sur du synthétique. Par exemple, le terrain du stade olympique est déposé sur une surface en béton. À force de courir sur cette surface, les genoux, les chevilles et le dos finissent par s’en ressentir inévitablement.

Les joueurs de haut niveau souhaitent disputer des matchs dans les meilleures conditions possible et les meilleures conditions pour un joueur, c’est du gazon naturel.

J’ai eu l’occasion de poser la question à Christine Sinclair, de l’équipe nationale canadienne, vendredi matin. Elle préfère ne pas trop penser à la surface sur laquelle les joueuses évolueront.

« Évidemment, tout le monde préfère le gazon naturel, mais ce n’est pas une chose à laquelle je porte une grande attention. Je veux plutôt savourer le fait que le Canada a une occasion rêvée de présenter une Coupe du monde, ce qui est un grand honneur. Je vais laisser les autres joueuses et les autres équipes s’inquiéter de la surface. »

Comme quoi Sinclair va simplement s’adapter à la situation qui est hors de son contrôle.

Une chose est certaine, le ballon ne se comporte pas du tout de la même façon sur surface synthétique et la qualité du spectacle en souffre.

Monsieur Valcke a indiqué vendredi que la FIFA s’ajuste aux conditions et aux situations différentes, par rapport au pays qui accueille une compétition.

D’ailleurs, il a confirmé que la prochaine Coupe du monde en 2019 sera disputée sur surface naturelle, les deux finalistes pour la présenter étant la France et la Corée du Sud. Dans les deux cas, les terrains en gazon naturel font partie de leurs présentations.

Au Canada, les stades en gazon naturel sont peu nombreux et surtout, pas assez gros pour accueillir des rencontres de la Coupe du monde.

L’objectif de l’organisation est d’accueillir 1,5 million de partisans et d’établir un sommet d’assistance dans l’histoire pour une Coupe du monde féminine. Ce nombre permettrait même de surpasser l’assistance totale lors des Jeux olympiques de Vancouver en 2010!

Donc, pour atteindre cet objectif, la FIFA souhaite voir des matchs dans de grands stades comme le Stade olympique ou le BC Place à Vancouver.

Une confiance absolue

Sur le plan sportif maintenant, Christine Sinclair a avoué vendredi qu’elle n’a jamais eu autant confiance en l’équipe nationale canadienne. Après deux matchs de préparation contre la Suède, le Canada a montré des signes très encourageants selon Sinclair.

« Notre profondeur n’a jamais été aussi bonne. Nous avons joué nos deux matchs contre la Suède avec des formations complètement différentes, ce qui est extrêmement encourageant. »

J’ai aussi demandé à Sinclair quelles seront les équipes à surveiller dans le tournoi, selon elle.

« À part le Canada? Je dirais évidemment les États-Unis, l’Allemagne, le Japon et la France que nous avons battue de justesse pour la médaille de bronze. »

Le tirage au sort de demain nous permettra de voir à qui le Canada aura affaire lors de la phase de groupes. Si l’entraîneur John Herdman souhaite ne pas se retrouver dans un groupe de la mort, Christine Sinclair aimerait également que le groupe ne soit pas trop difficile.

« Je dirais que dans un monde idéal, nous serions dans un groupe moyen! », mentionne la buteuse avec le sourire.

« C’est bien d’être testé dès le départ, mais également de se sentir confiant quant à nos chances de sortir du groupe, sans traverser trop d’adversité. »

Mais peu importe l’adversaire, Sinclair est convaincue que l’équipe sera admirablement bien préparée et surtout, que ce sera un soulagement de pouvoir finalement se préparer de façon concrète, en connaissant les adversaires.

*Je conclus en vous rappelant que le tirage au sort vous sera présenté sur les ondes de RDS, samedi à midi.