Limiter les joueurs à 60 matchs par année. Remplacer les tirs de barrage par des attaques avec huit secondes d'élan. La création de cartons orange pour sortir les joueurs du jeu pendant 10 minutes. Éliminer le hors-jeu. L'ancien attaquant de l'AC Milan et des Pays-Bas Marco van Basten profite de son rôle de directeur technique de la FIFA pour proposer une série de changements au soccer et créer un débat.

Van Basten souhaite profiter de son emploi pour s'assurer que le soccer demeure le sport le plus populaire au monde.

« J'ai parlé à beaucoup d'entraîneurs et de joueurs, a raconté van Basten lors d'une entrevue avec l'Associated Press. Nous devons promouvoir la qualité et non la quantité. Nous jouons trop de football présentement. Nous devons protéger les joueurs parce qu'ils jouent tellement qu'ils ne sont plus reposés ou en forme.

« Ça détériore la qualité du jeu. Même en juin pendant les grands tournois, les joueurs ne sont pas à leur maximum parce que ceux qui ont le plus de succès peuvent disputer jusqu'à 75 matchs par année. Je pense que c'est trop et qu'ils devraient arrêter à 55 ou 60. »

Alors que la FIFA fera passer de 32 à 48 le nombre d'équipe à la Coupe du monde de 2026, cet ajout n'augmentera pas la charge de travail des joueurs. À la place, les équipes seraient encouragées à réduire le nombre de matchs de saison régulière ou de matchs amicaux pendant les tournées internationales.

« C'est pour l'argent, mais nous devons penser au football, pas à l'argent, a déclaré van Basten, qui a été embauché par la FIFA en septembre. Pour beaucoup d'équipes, ce n'est pas facile. Mais il y a suffisamment d'argent dans le football.

« (Cristiano) Ronaldo et (Lionel) Messi touchent tellement d'argent. S'ils touchaient un peu moins d'argent, mais qu'ils pouvaient jouer encore mieux, c'est serait bien pour le football. »

Van Basten sait que certains des changements qu'il a proposés à l'AP pourraient déranger les traditionalistes. Mais le joueur de l'année de la FIFA en 1992 souhaite que le soccer fasse partie des décisions sur son avenir.

« Nous ne devrions pas laisser ceux qui ont de l'argent organiser les matchs, a-t-il depuis les quartiers-généraux de la FIFA à Zurich. Ce sont les grandes équipes comme Paris Saint-Germain, Manchester City et Real Madrid qui ont tout.

« Au football, vous avez besoin d'adversaires, de compétition. Si vous êtes seulement deux ou trois clubs à tout contrôler, vous n'avez pas de compétition. »

Voici quelques changements suggérés par van Basten :

Tirs de barrage

À la place de fatiguer les joueurs avec 30 minutes de jeu supplémentaires quand les matchs de coupes sont égaux après 90 minutes, van Basten suggère de présenter immédiatement des tirs de barrage.

« Je pense que tout le monde est fatigué après 120 minutes », a mentionné van Basten.

Présentement, les tirs de barrage sont une bataille de nerfs entre un joueur et le gardien à partir du point de pénalité.

« Peut-être que le joueur pourrait commencer à 25 mètres du but et pouvoir s'avancer vers le gardien ou tirer rapidement, a-t-il expliqué. Mais il aurait seulement huit secondes pour marquer. Ça se jouerait plus sur les habiletés et moins sur la chance. C'est peut-être un peu plus spectaculaire. C'est plus du football et les joueurs seraient quand même nerveux. »

La fin du hors-jeu

L'élimination de la règle du hors-jeu pourrait rendre le soccer plus intéressant visuellement, selon van Basten.

« Je crois qu'il serait très intéressant de regarder un match sans hors-jeu, a-t-il dit. Le football ressemble déjà beaucoup au handball avec neuf ou dix joueurs qui protègent le filet. C'est difficile de marquer des buts, car il n'y a pas beaucoup d'espace pour créer des jeux.

« Si vous jouez sans hors-jeu, il y a plus d'occasions de marquer. »

Quatre quarts

Le soccer est intense et épuisant, avec seulement une pause de 15 minutes entre deux demies de 45 minutes.

« Nous voulons un sport honnête et dynamique, un bon spectacle, et nous devons tout faire pour y arriver. »

La présentation des matchs en quatre quarts pourrait être avantageuse.

« L'entraîneur aurait trois occasions de parler avec ses joueurs pendant la partie », a noté van Basten.

Banc des punitions

Il n'y a présentement pas d'intermédiaire entre un carton jaune et un carton rouge menant à l'expulsion du match.

« Peut-être qu'un carton orange pourrait être présenté à un joueur qui serait exclu du match pour 10 minutes lors des incidents qui ne justifient pas nécessairement un carton rouge », a mentionné van Basten.

Le carton orange pourrait être utilisé quand un joueur commet plusieurs fautes qui ne justifient pas un carton jaune ou nuisent à un adversaire. L'accumulation de cinq fautes pourrait envoyer un joueur au banc des punitions pour 10 minutes, croit van Basten.

La prochaine étape

Tout changement des règlements ne peut pas être forcé par van Basten, peu importe sa relation avec le président de la FIFA, Gianni Infantino. Van Basten veut écouter les perspectives des différents acteurs du soccer à travers le monde avant de faire des propositions officielles à l'organisation responsable des règlements, le Conseil international du football association. La FIFA contrôle la moitié des huit votes au sein de ce conseil et les quatre autres appartiennent à des associations britanniques.