J'avais rien à dire. Du moins par écrit. Fait rare pour une grande gueule comme moi. J'ai participé à l'émission spéciale qui a été diffusée sur les ondes d'Info Sports avant la Coupe du monde. J'ai également cassé les oreilles de tous mes proches pendant un mois. Chanceux qu'ils m'aient enduré. Moi-même je me tapais sur les nerfs, pire, je me gossais.

Il aurait bien fallu que je ponde une chronique avant et pendant la compétition. Après tout, je suis un « expert » en foot pour RDS. Pour les néophytes du soccer je suis un « expert ». Pour ceux qui s'y connaissent un peu je suis un « connaisseur » et pour les férus du ballon rond, je suis le pire des ignorants. Tout est relatif dans la vie.

Quotidiennement on m'arrêtait dans la rue, dans les bars et même dans le rayon de bobettes chez Simon's pour me demander mon opinion sur ce qui se déroulait en Allemagne. J'aurais dû le faire par écrit n'est-ce pas ? Quelle en aurait été l'utilité ?

Mes collègues Claudine et Jean en ont écrit une kyrielle. Plus de 10 000 scribes du monde entier ont traité de tous les sujets : Rooney a bobo au pied, Ronaldo est obèse, les zarbites sont pas bons, le Portugal est un nom de pays qui compte huit lettres, Zizou se prend pour un bélier, alouette je te plumerai !

Je me répète, tout a été dit et redit. En fait, je garde mes pitreries pour la courte période des transferts et le début de la saison en août.

Ce spasme lyrique a comme unique but d'empêcher l'accumulation de toiles d'araignées sur mon stylo Bic.

Je peux tout de même vous dire que ce fut une belle Coupe du monde. Pas la meilleure mais pas la pire. J'ai dû voir environ 62 matchs sur 64, dont plusieurs dans les bars sportifs. Maudits que vous êtes beaux quand vous vivez, transpirez et mourrez foot. C'est à espérer que les têtes pensantes de certains réseaux spécialisés ont entendu vos klaxons et vos chants.

Ainsi soit-il.