Pour la légende
Soccer lundi, 25 mai 2009. 17:07 jeudi, 12 déc. 2024. 06:56
C'est sans conteste l'affiche attendue par tous et partout. Barça - United en finale de la Ligue des Champions, le titre ultime entre les deux équipes ayant offert le football le plus complet, le plus impressionnant de toute la saison. Le plus riche.
Barça - United, c'est bien sûr l'affrontement entre les deux modèles les plus imposants de la planète en ce moment, le Champion d'Espagne face au Champion d'Angleterre, lequel est en outre Champion d'Europe en titre et Champion du monde des clubs. Y a-t-il encore besoin de superlatifs?
Barcelone, c'est ce football de velours, chatoyant et exquis, exclusivement tourné vers le jeu, l'attaque, le risque. Un football qui plonge dans la nature même du jeu, mouvements, possession, espaces. Cent - cinquante buts cette saison, toutes compétitions confondues, statistiques sidérantes qui illuminent parfaitement la philosophie du jeu catalan.
Bien entendu, c'est le trio Messi - Eto'o - Henry qui compte pour environ soixante-dix pour cent de ces réalisations. Réponse sans équivoque à ceux qui doutaient en début de saison de leur complémentarité, de leur capacité à jouer ensemble. Esquissée l'an dernier, leur association n'avait pu réellement aboutir en raison des blessures et des tensions qui s'étaient insérées dans le groupe.
En fait, il ne serait pas faux dire qu'ils ont peaufiné cette association tout au long de la saison, travaillé à se comprendre et à se parfaire. Ce trio qui a ainsi dynamité le Real Madrid il y a trois semaines n'a rien à voir avec les trois mêmes joueurs qui ont débuté la saison. Il n'est plus rare de voir Eto'o et Henry permuter, d'en voir un décrocher pour aspirer l'autre dans l'espace libéré, comme il est désormais commun de voir Messi se promener sur la largeur du terrain, sollicitant les appuis et les combinaisons avec n'importe lequel des deux.
C'est pourtant dans la «salle des machines» que réside la vraie nature de ce Barça, sa capacité de jeu. Avec Xavi et Iniesta, Barcelone possède en ce moment deux des meilleurs milieux du monde, des joueurs qui «sentent», comprennent le jeu et vivent pour lui. Xavi, le général, l'instigateur de toutes les actions, le véritable métronome de l'équipe. De lui, Pep Guardiola explique «Xavi, il a perdu un ballon en 2006». Iniesta, l'accélérateur, celui qui effectue le lien avec les trois cowboys de devant. Et surtout une capacité géniale à créer de l'espace, qu'il ait le ballon ou non. Avec eux, Yaya Touré, dans un rôle plus reculé, régulateur de l'entre-jeu et récupérateur en chef.
Évidemment, ce Barcelone n'est aussi fort que ce que sa défense peut lui permettre. Et ce secteur de jeu, pas toujours irréprochable en cours de saison, est plus que jamais sous les projecteurs à la veille de la finale avec l'absence de trois titulaires, Daniel Alves et Abidal, suspendus, et Rafa Marquez blessé.
Une seule certitude pour le moment: c'est Piqué qui tiendra la défense centrale. Arrivé cet été de Manchester, il a énormément gagné cette saison en maturité, en implication. Deux options semblent se présenter: lui adjoindre Caceres dans l'axe et confier les couloirs à Puyol et Sylvinho. Ou bien maintenir Puyol dans l'axe et faire glisser Caceres à droite.
L'option entretenue lors de la demi-finale à Chelsea, avec Touré reculant en défense, n'a pas vraiment convaincu, et surtout n'est plus d'actualité avec la présence de réels défenseurs centraux dans le groupe. Avec Puyol et Sylvinho sur les cotés, Guardiola s'assure de deux joueurs de métier, consciencieux et impliqués, face aux dangers que représenteront Rooney, Ronaldo ou Park. C'est dans le même temps laisser l'axe à une paire sans grands automatismes et qui ne possède pas l'expérience du capitaine catalan.
De l'autre coté, Manchester se présente avec la force de ses certitudes. Le groupe est sensiblement le même que celui sacré il y a un an à Moscou. Il s'est même bonifié au long d'une saison qui l'a vu dominer son sujet avec aplomb et maîtrise. Le groupe, encore en transition il y a un an, a gagné en savoir-faire, dans sa capacité à trouver une réponse à chaque problème posé.
Sir Alex ne s'y est pas trompé, qui a délicatement laissé le «glamour», les paillettes, au vestiaire, pour se concentrer sur une efficacité à toute épreuve. Manchester est sans doute moins «tout-fou» qu'auparavant, il n'en est pas moins redoutable. En fait, il a acquis une nouvelle dimension en s'appliquant sur deux principes majeurs: récupération et possession.
Cet ensemble tellement impressionnant, se base d'abord sur la paire Ferdinand - Vidic, l'une des meilleures d'Europe. Puissants, imposants, imperturbables, ils ne laissent aucun espace, aucune option à l'adversaire. Toutes leurs interventions sont marquées de l'efficacité et de la rigueur. Devant eux, Sir Alex a bâti un rideau de récupération, axé autour de Carrick, devenu essentiel dans le schéma d'United.
À ses cotés, un «harceleur», Anderson, toujours dans les souliers du porteur de ballon. En l'absence de Fletcher, suspendu, qui remplaçait lui-même Hargreaves, blessé toute la saison, Sir Alex pourrait aller chercher un joueur de métier, plus offensif mais capable de tenir le ballon, genre Giggs ou Scholes.
Sur les cotés, United verrouille les couloirs, en ayant mis en place des «doublons» terriblement efficaces, avec des «ailiers» revenant à la hauteur des latéraux forçant l'adversaire à revenir vers l'intérieur, dans la zone de Carrick et Anderson. Rooney et Evra à gauche. Ronaldo et O'Shea à droite. Bien que, pour cette finale, et sachant que Ronaldo ne met pas toujours toute sa motivation à défendre, il se pourrait que Park soit le complément d'O'Shea à droite, laissant le Portugais dans un rôle plus avancé.
En phase d'attaque, comme en défense, ce MU-là, ne gâche rien. Il sait aussi rpendre son temps. Tenir le ballon, faire tourner avec des appels et des permutations incessants, jusqu'à trouver le déséquilibre, l'ouverture qui permet une attaque placée.
Sans oublier deux armes qui pourraient peser lourd ce mercredi: la qualité du jeu aérien, tant offensif que défensif, domaines où le Barça éprouve régulièrement des difficultés, et les coup de pied arrêtés, où Cristiano Ronaldo a développé une fulgurante expertise. Sans oublier un banc dont Sir Alex peut sortir un Tevez, un Berbatov ou un Nani, essentiellement trois joueurs pouvant être décisifs, surtout si cette finale devait durer et se prolonger au-delà des 90 minutes. Un luxe que Guardiola ne peut se permettre, Gudjohnsen, Bojan et Keita étant d'excellentes solutions, mais pas aussi décisives qu'en face.
Impossible de prévoir lesquels de tous ces éléments de jeu feront la différence mercredi. Mais cette finale, par son lustre, ses acteurs, et l'exceptionnelle impression qu'ils laissent depuis le début de saison, est d'ores et déjà un moment d'histoire.
Barça - United, c'est bien sûr l'affrontement entre les deux modèles les plus imposants de la planète en ce moment, le Champion d'Espagne face au Champion d'Angleterre, lequel est en outre Champion d'Europe en titre et Champion du monde des clubs. Y a-t-il encore besoin de superlatifs?
Barcelone, c'est ce football de velours, chatoyant et exquis, exclusivement tourné vers le jeu, l'attaque, le risque. Un football qui plonge dans la nature même du jeu, mouvements, possession, espaces. Cent - cinquante buts cette saison, toutes compétitions confondues, statistiques sidérantes qui illuminent parfaitement la philosophie du jeu catalan.
Bien entendu, c'est le trio Messi - Eto'o - Henry qui compte pour environ soixante-dix pour cent de ces réalisations. Réponse sans équivoque à ceux qui doutaient en début de saison de leur complémentarité, de leur capacité à jouer ensemble. Esquissée l'an dernier, leur association n'avait pu réellement aboutir en raison des blessures et des tensions qui s'étaient insérées dans le groupe.
En fait, il ne serait pas faux dire qu'ils ont peaufiné cette association tout au long de la saison, travaillé à se comprendre et à se parfaire. Ce trio qui a ainsi dynamité le Real Madrid il y a trois semaines n'a rien à voir avec les trois mêmes joueurs qui ont débuté la saison. Il n'est plus rare de voir Eto'o et Henry permuter, d'en voir un décrocher pour aspirer l'autre dans l'espace libéré, comme il est désormais commun de voir Messi se promener sur la largeur du terrain, sollicitant les appuis et les combinaisons avec n'importe lequel des deux.
C'est pourtant dans la «salle des machines» que réside la vraie nature de ce Barça, sa capacité de jeu. Avec Xavi et Iniesta, Barcelone possède en ce moment deux des meilleurs milieux du monde, des joueurs qui «sentent», comprennent le jeu et vivent pour lui. Xavi, le général, l'instigateur de toutes les actions, le véritable métronome de l'équipe. De lui, Pep Guardiola explique «Xavi, il a perdu un ballon en 2006». Iniesta, l'accélérateur, celui qui effectue le lien avec les trois cowboys de devant. Et surtout une capacité géniale à créer de l'espace, qu'il ait le ballon ou non. Avec eux, Yaya Touré, dans un rôle plus reculé, régulateur de l'entre-jeu et récupérateur en chef.
Évidemment, ce Barcelone n'est aussi fort que ce que sa défense peut lui permettre. Et ce secteur de jeu, pas toujours irréprochable en cours de saison, est plus que jamais sous les projecteurs à la veille de la finale avec l'absence de trois titulaires, Daniel Alves et Abidal, suspendus, et Rafa Marquez blessé.
Une seule certitude pour le moment: c'est Piqué qui tiendra la défense centrale. Arrivé cet été de Manchester, il a énormément gagné cette saison en maturité, en implication. Deux options semblent se présenter: lui adjoindre Caceres dans l'axe et confier les couloirs à Puyol et Sylvinho. Ou bien maintenir Puyol dans l'axe et faire glisser Caceres à droite.
L'option entretenue lors de la demi-finale à Chelsea, avec Touré reculant en défense, n'a pas vraiment convaincu, et surtout n'est plus d'actualité avec la présence de réels défenseurs centraux dans le groupe. Avec Puyol et Sylvinho sur les cotés, Guardiola s'assure de deux joueurs de métier, consciencieux et impliqués, face aux dangers que représenteront Rooney, Ronaldo ou Park. C'est dans le même temps laisser l'axe à une paire sans grands automatismes et qui ne possède pas l'expérience du capitaine catalan.
De l'autre coté, Manchester se présente avec la force de ses certitudes. Le groupe est sensiblement le même que celui sacré il y a un an à Moscou. Il s'est même bonifié au long d'une saison qui l'a vu dominer son sujet avec aplomb et maîtrise. Le groupe, encore en transition il y a un an, a gagné en savoir-faire, dans sa capacité à trouver une réponse à chaque problème posé.
Sir Alex ne s'y est pas trompé, qui a délicatement laissé le «glamour», les paillettes, au vestiaire, pour se concentrer sur une efficacité à toute épreuve. Manchester est sans doute moins «tout-fou» qu'auparavant, il n'en est pas moins redoutable. En fait, il a acquis une nouvelle dimension en s'appliquant sur deux principes majeurs: récupération et possession.
Cet ensemble tellement impressionnant, se base d'abord sur la paire Ferdinand - Vidic, l'une des meilleures d'Europe. Puissants, imposants, imperturbables, ils ne laissent aucun espace, aucune option à l'adversaire. Toutes leurs interventions sont marquées de l'efficacité et de la rigueur. Devant eux, Sir Alex a bâti un rideau de récupération, axé autour de Carrick, devenu essentiel dans le schéma d'United.
À ses cotés, un «harceleur», Anderson, toujours dans les souliers du porteur de ballon. En l'absence de Fletcher, suspendu, qui remplaçait lui-même Hargreaves, blessé toute la saison, Sir Alex pourrait aller chercher un joueur de métier, plus offensif mais capable de tenir le ballon, genre Giggs ou Scholes.
Sur les cotés, United verrouille les couloirs, en ayant mis en place des «doublons» terriblement efficaces, avec des «ailiers» revenant à la hauteur des latéraux forçant l'adversaire à revenir vers l'intérieur, dans la zone de Carrick et Anderson. Rooney et Evra à gauche. Ronaldo et O'Shea à droite. Bien que, pour cette finale, et sachant que Ronaldo ne met pas toujours toute sa motivation à défendre, il se pourrait que Park soit le complément d'O'Shea à droite, laissant le Portugais dans un rôle plus avancé.
En phase d'attaque, comme en défense, ce MU-là, ne gâche rien. Il sait aussi rpendre son temps. Tenir le ballon, faire tourner avec des appels et des permutations incessants, jusqu'à trouver le déséquilibre, l'ouverture qui permet une attaque placée.
Sans oublier deux armes qui pourraient peser lourd ce mercredi: la qualité du jeu aérien, tant offensif que défensif, domaines où le Barça éprouve régulièrement des difficultés, et les coup de pied arrêtés, où Cristiano Ronaldo a développé une fulgurante expertise. Sans oublier un banc dont Sir Alex peut sortir un Tevez, un Berbatov ou un Nani, essentiellement trois joueurs pouvant être décisifs, surtout si cette finale devait durer et se prolonger au-delà des 90 minutes. Un luxe que Guardiola ne peut se permettre, Gudjohnsen, Bojan et Keita étant d'excellentes solutions, mais pas aussi décisives qu'en face.
Impossible de prévoir lesquels de tous ces éléments de jeu feront la différence mercredi. Mais cette finale, par son lustre, ses acteurs, et l'exceptionnelle impression qu'ils laissent depuis le début de saison, est d'ores et déjà un moment d'histoire.