LOS ANGELES, États-Unis - Cela s'appelle « International champions cup » et attire en mode « Super Bowl » des sociétaires de la Ligue des champions, comme le Real Madrid, Barcelone, les deux Manchester, le PSG, l'AS Rome, la Juventus et Tottenham, tous invités aux États-Unis pour ce tournoi amical.

Attention les yeux, prévient Charlie Stillitano, l'organisateur qui veut en faire le « meilleur tournoi de pré-saison estivale au monde », « parfait mariage entre le commerce et le soccer ».

Le point culminant de cette grand-messe du foot-business sera un clasico Real Madrid-Barcelone le 29 juillet au Hard Rock Stadium de Miami, avec des billets vendus entre 250 et 4 500 dollars. C'est la première fois depuis 1982 et un match passé relativement inaperçu au Venezuela que les deux clubs s'affrontent en dehors d'Espagne...

« Real Madrid-FC Barcelone, c'est vraiment unique. Nous allons créer un village, il y aura des concerts, des soirées. [...] Cela va ressembler au Super Bowl. Nous allons dépenser deux millions de dollars pour créer l'événement, et offrir une semaine complète autour du football », promet Stillitano, le PDG de Relevent Sports, qui organise le rendez-vous.

« Très bien payées »

Au sujet des montants versés aux équipes pour les attirer aux États-Unis, le dirigeant « ne peut pas rentrer dans les détails. Elles sont très bien payées. Je ne pas en dire plus car c'est confidentiel. Cela varie en fonction des équipes. Dans certains cas, nous partageons aussi certains revenus avec les équipes », dit-il à l'AFP.

Pour financer la compétition, sa société passe par la billetterie mais aussi par un important réseau de partenaires privés, dont le brasseur néerlandais Heineken, commanditaire officiel. Les partenaires de certains clubs du tournoi sont également présents, comme le courtier britannique Aon ou la marque automobile américaine Chevrolet (General Motors), habituellement associés à Manchester United.

Au total, 12 matchs vont avoir lieu dans 11 villes américaines. Le 19 juillet, le PSG affronte l'AS Rome à Detroit pour lancer un tournoi qui s'achèvera le 30 juillet par un derby italien entre la Roma et la Juventus Turin à Foxborough, au sud de Boston.

« Le football se développe vraiment sur le plan du business », raconte Charlie Stillitano. « Ces équipes sont en mesure d'exploiter leurs marques aux États-Unis, ce qu'elles n'auraient pas pu faire il y a une vingtaine d'années. Le football est maintenant très populaire ici. »

Le premier match entre grands clubs européens qu'il a organisé? En août 2002, une rencontre amicale entre le Real Madrid et la Roma, au profit notamment de la lutte contre le VIH.

Pollution en Chine

À l'époque, le déplacement des grandes écuries du foot européen aux États-Unis était une rareté. Les choses ont bien changé depuis.

« En 2003 et 2004, les équipes ne voulaient pas vraiment venir [...] Dans leur esprit, ce n'était pas un tournoi, juste une série de matchs de gala pour montrer leur équipe. C'est très très différent maintenant », assure Stillitano qui insiste sur la dimension sportive de la compétition, utile sur les plans « physique et mental » pour préparer la saison à venir.

Auparavant, « les clubs pensaient qu'il ne fallait jouer que des équipes faciles. S'ils venaient aux États-Unis, ce n'était que pour le marketing. Ils ne faisaient pas grand-chose à part venir. Maintenant, tout a changé. Les joueurs et les dirigeants prennent les choses vraiment sérieusement », soutient le responsable.

Le tournoi a pris sa forme actuelle et le nom d'International Champions Cup à partir de 2013. Il se décline aussi en Asie, en Chine et à Singapour cet été.

« C'est très différent. On peut dire qu'en Chine, c'est la dimension commerciale qui est la plus importante pour les équipes », estime Stillitano.

« Tu ne vas pas en Chine pour t'entraîner dix jours ou préparer ton équipe, entre les difficultés pour trouver un bon centre d'entraînement et la pollution qu'il peut y avoir l'été dans certaines villes... », affirme-t-il.

Avec sa société, propriété de Stephen Ross qui est également à la tête de l'équipe de la NFL des Dolphins de Miami, Stillitano ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il dit s'intéresser à l'Inde, à l'Amérique du Sud ou au Moyen-Orient pour exporter la formule pendant l'hiver.