Une lumière au bout de l'ennui
Soccer vendredi, 20 juin 2008. 18:34 dimanche, 15 déc. 2024. 05:42
Attendez un peu avant de faire le parallèle entre cette Turquie 2008 et la Grèce de 2004. C'est vrai qu'on pourrait aller chercher quelques similitudes entre les deux parcours. Mais, déjà pour commencer, avouez qu'au moins la Turquie essaye de jouer. Même si son projet n'est pas toujours des plus clairs, même si elle peine parfois à faire aboutir son jeu et ses actions, au moins elle propose du jeu, des attaques et un formidable enthousiasme.
C'est, bien entendu, sur cette dernière qualité qu'elle bâtit son remarquable parcours dans cet Euro. Avant ce quart de finale, nous disions qu'elle était peut-être l'un des adversaires les plus embêtants à jouer, en particulier pour une équipe comme la Croatie. Car elle est tout simplement impossible à «sortir» d'un match.
Le plan de Bilic
Tout semblait pourtant aller contre elle au coup d'envoi de cette rencontre. Six joueurs indisponibles au coup d'envoi, quatre sur blessures, deux sur suspensions. Dans les six, le gardien titulaire (Volkan), le meneur de jeu (Emre), la tour de contrôle en défense (Servet) et le métronome du milieu (Aurelio). L'essentiel de la colonne vertébrale d'une équipe. C'est dire qu'on ne lui donnait que très peu de chances face à une sélection croate soudée, reposée, forte de ses trois victoires du premier tour et d'un potentiel dont tous les observateurs disaient qu'il avait les moyens d'aller au bout.
Et puis, il s'est passé cette chose finalement assez bizarre: la Croatie n'a pas joué. Elle a refusé le jeu, préférant laisser le ballon à son adversaire, en espérant qu'il allait bien volontiers s'empaler sur la défense croate et offrir à son adversaire des boulevards en contre.
Le concept de départ n'est pas faux, car c'est en grande partie ce qui s'est produit. Une équipe de Turquie agressive sur le ballon, généreuse dans ses efforts, qui parvient à bien tenir dans le camp croate, mais n'arrive absolument jamais à terminer ses actions, les faire aboutir à une mise en position d'un attaquant. Hormis quelques tirs de loin, jamais Pletikosa n'aura été mis en grande difficulté durant plus d'une heure.
Trop peu de jeu
Mais l'équipe de Slaven Bilic se sera aussi montrée terriblement attentiste sur les occasions où elle aurait pu passer la vitesse supérieur et déborder son adversaire. Toutes les petites combinaisons qui lui avaient permis de défaire le système allemand sont tombées en panne aujourd'hui. Plus grave, la Croatie n'a jamais vraiment recherché à mettre une pression soutenue sur la défense adverse. Dont on a pu voir (trop peu souvent) qu'elle pouvait être mise hors-position assez facilement, à partir du moment où les Croates mettaient un plus grand nombre de joueurs en mouvement, rapidement et en utilisant la largeur du terrain et les relais tranchants de Modric.
Entre une équipe qui en voulait plus mais semblait incapable de trouver le mode d'emploi et une autre qui laissait faire sans donner l'impression de vouloir forcer le destin, le match tomba vite dans le quelconque. Franchement, dans l'ennuyant. Bien sûr, il y eût cette action Modric - Olic qui vit l'attaquant croate frapper la barre alors que le but était ouvert. Il y eût ces deux-trois occasions, pour Kranjkar, Rakitic, Olic encore. Ou ce maître coup-franc de Srna, brillamment sauvé par Rüstü. Mais au bout du compte, bien peu dans le jeu.
Jamais à genoux
Et, tout au bout de ce match qui n'en finissait plus de se prolonger, vint l'étincelle. Avec une action (enfin!) développée comme elle sait le faire par la Croatie, Modric-Srna-Modric et cette bourde du gardien turc (qui ne doit plus quitter Modric à partir du moment où il est lancé et tout faire pour sortir le ballon) qui donne aux Croates ce but inespéré (119e). Et dans les 120 secondes suivantes, cette attaque désespérée, ce dégagement de Rüstü jusque dans la surface, pour la seule occasion de tir face au but de Semih (120e +2), encore une fois sauveur de cette équipe qu'on ne verra jamais à genoux.
Les jambes cassées, la tête ailleurs, les tireurs croates passent à coté des tirs au but, fantômes laissant à l'improbable Rüstü (qui n'aurait probablement jamais dû débuter un match de cet Euro) devenir le héros du soir.
Face aux Allemands, maintenant, la Turquie aura à résoudre un nouveau casse-tête dans sa compo d'équipe, avec quatre suspendus (Volkan, Emre Asik, Arda Turan son petit accélérateur, et l'homme à tout faire devant, Tunçay Senli) et toujours des blessés. Emre reviendra-t-il? Et Servet? Dans quel état sera Nihat, sa vedette, sorti sur blessure dans les dernières minutes de la prolongation?
C'est, bien entendu, sur cette dernière qualité qu'elle bâtit son remarquable parcours dans cet Euro. Avant ce quart de finale, nous disions qu'elle était peut-être l'un des adversaires les plus embêtants à jouer, en particulier pour une équipe comme la Croatie. Car elle est tout simplement impossible à «sortir» d'un match.
Le plan de Bilic
Tout semblait pourtant aller contre elle au coup d'envoi de cette rencontre. Six joueurs indisponibles au coup d'envoi, quatre sur blessures, deux sur suspensions. Dans les six, le gardien titulaire (Volkan), le meneur de jeu (Emre), la tour de contrôle en défense (Servet) et le métronome du milieu (Aurelio). L'essentiel de la colonne vertébrale d'une équipe. C'est dire qu'on ne lui donnait que très peu de chances face à une sélection croate soudée, reposée, forte de ses trois victoires du premier tour et d'un potentiel dont tous les observateurs disaient qu'il avait les moyens d'aller au bout.
Et puis, il s'est passé cette chose finalement assez bizarre: la Croatie n'a pas joué. Elle a refusé le jeu, préférant laisser le ballon à son adversaire, en espérant qu'il allait bien volontiers s'empaler sur la défense croate et offrir à son adversaire des boulevards en contre.
Le concept de départ n'est pas faux, car c'est en grande partie ce qui s'est produit. Une équipe de Turquie agressive sur le ballon, généreuse dans ses efforts, qui parvient à bien tenir dans le camp croate, mais n'arrive absolument jamais à terminer ses actions, les faire aboutir à une mise en position d'un attaquant. Hormis quelques tirs de loin, jamais Pletikosa n'aura été mis en grande difficulté durant plus d'une heure.
Trop peu de jeu
Mais l'équipe de Slaven Bilic se sera aussi montrée terriblement attentiste sur les occasions où elle aurait pu passer la vitesse supérieur et déborder son adversaire. Toutes les petites combinaisons qui lui avaient permis de défaire le système allemand sont tombées en panne aujourd'hui. Plus grave, la Croatie n'a jamais vraiment recherché à mettre une pression soutenue sur la défense adverse. Dont on a pu voir (trop peu souvent) qu'elle pouvait être mise hors-position assez facilement, à partir du moment où les Croates mettaient un plus grand nombre de joueurs en mouvement, rapidement et en utilisant la largeur du terrain et les relais tranchants de Modric.
Entre une équipe qui en voulait plus mais semblait incapable de trouver le mode d'emploi et une autre qui laissait faire sans donner l'impression de vouloir forcer le destin, le match tomba vite dans le quelconque. Franchement, dans l'ennuyant. Bien sûr, il y eût cette action Modric - Olic qui vit l'attaquant croate frapper la barre alors que le but était ouvert. Il y eût ces deux-trois occasions, pour Kranjkar, Rakitic, Olic encore. Ou ce maître coup-franc de Srna, brillamment sauvé par Rüstü. Mais au bout du compte, bien peu dans le jeu.
Jamais à genoux
Et, tout au bout de ce match qui n'en finissait plus de se prolonger, vint l'étincelle. Avec une action (enfin!) développée comme elle sait le faire par la Croatie, Modric-Srna-Modric et cette bourde du gardien turc (qui ne doit plus quitter Modric à partir du moment où il est lancé et tout faire pour sortir le ballon) qui donne aux Croates ce but inespéré (119e). Et dans les 120 secondes suivantes, cette attaque désespérée, ce dégagement de Rüstü jusque dans la surface, pour la seule occasion de tir face au but de Semih (120e +2), encore une fois sauveur de cette équipe qu'on ne verra jamais à genoux.
Les jambes cassées, la tête ailleurs, les tireurs croates passent à coté des tirs au but, fantômes laissant à l'improbable Rüstü (qui n'aurait probablement jamais dû débuter un match de cet Euro) devenir le héros du soir.
Face aux Allemands, maintenant, la Turquie aura à résoudre un nouveau casse-tête dans sa compo d'équipe, avec quatre suspendus (Volkan, Emre Asik, Arda Turan son petit accélérateur, et l'homme à tout faire devant, Tunçay Senli) et toujours des blessés. Emre reviendra-t-il? Et Servet? Dans quel état sera Nihat, sa vedette, sorti sur blessure dans les dernières minutes de la prolongation?