Vers un final infernal
Soccer vendredi, 17 avr. 2009. 14:52 dimanche, 15 déc. 2024. 07:42
C'est la belle vie pour les Anglais, non? Pour la troisième année consécutive, voilà qu'ils placent trois de leurs clubs en demi-finale de la Ligue des Champions. En 2007, Chelsea et Liverpool avaient dû aller jusqu'aux tirs au but pour se départager, tandis qu'United subissait la loi du Milan AC.
Lequel allait résister à la vague anglaise en battant Liverpool en finale. L'an dernier, Chelsea prenait sa revanche sur les Reds en prolongation, MU dominait Barcelone, avant de s'imposer en finale aux tirs au but. Que nous réserve donc le cru 2009?
Bien sûr ce succès, s'il rejaillit sur tout le foot anglais, est avant tout et exclusivement celui des «Quatre Grands», que l'on retrouve désormais à toutes les sauces, puisqu'ils ne vont quasiment plus se quitter d'ici la fin de saison: entre la FA Cup (demi-finales cette fin de semaine, Arsenal-Chelsea et Man'U-Everton), le Championnat (Arsenal-Liverpool ce mardi, Arsenal-Chelsea le 9 mai, Arsenal-MU le 16 mai) et la Ligue des Champions (Arsenal-MU les 29 avril et 5 mai), ils vont passer le mois à venir dans les poches les uns des autres. Avec deux autres rendez-vous possibles, la finale de la Ligue des Champions le 27 mai et celle de la Cup le 30.
Cela pourrait devenir vite lassant si chacun de ces chocs n'apportait pas la promesse de matches terriblement spectaculaire, férocement disputés et plus que jamais propices aux plus incroyables rebondissements.
La maîtrise d'Arsenal
Il n'est pas non plus question de disputer les mérites de chacun. Qu'elles aient été nettes (Arsenal), folles (Chelsea), ou calculées au plus juste (MU), les trois qualifications ne souffrent réellement aucune récrimination.
Des trois, c'est Arsenal qui a le moins tremblé. Tout juste une mi-temps, la première au Madrigal, où Villarreal est parvenu à bousculer son adversaire. Il est fort possible de situer le tournant de ce quart de finale dans le vestiaire des Gunners à la mi-temps de ce match-aller. Et le recadrage tactique apporté par Arsène Wenger, demandant à son équipe de jouer une dizaine de mètres plus haut, lui permettant de récupérer de meilleurs ballons, tout de suite capables d'être joués sur la défense espagnole. Ensuite, l'impact, la qualité d'approche (Denilson, Fabregas, Nasri) et cette finition (Adebayor, Walcott) ont su mettre Arsenal à l'abri jusqu'à l'issue du match-retour. Avec en outre cette capacité d'accélération essentielle dans le jeu des Londoniens.
United a su répondre
Ce sera bien sûr totalement différent face à United en demie. Les blessures, surtout dans le secteur défensif, un léger déficit d'expérience à ce niveau par rapport aux Champions en titre et surtout une grosse différence (au moins de nombre) entre les deux effectifs (surtout au vu des calendriers de chacun) risque de poser problème à Wenger.
Qui aura cependant vu un MU peu à l'aise dans son match aller face à la volonté offensive et la vitesse de Porto. Mis continuellement en difficulté au match-aller (qu'il aurait bien pu perdre), United a parfaitement su répondre au retour en livrant une prestation désormais classique. Quadrillage bien plus efficace du terrain (Anderson-Carrick), présence déterminante derrière (Ferdinand-Vidic), circulation fluide et rapide devant (Rooney-Roanaldo): c'est dans cette configuration que MU exprime le mieux l'étendue de ses qualités. Et sa domination.
Drogba, Esssien surpuissants
Dominant, Chelsea ne l'a pas vraiment été à Stamford Bridge. Ce qui nous a permis d'assister à un match fou, exceptionnel de rebondissements. Crédit à Liverpool d'être allé jouer au maximum ses chances. D'avoir pris des risques - et au bout du compte de les avoir payés. Benitez et Hiddink étaient d'ailleurs d'accord à l'issue de la rencontre : le rythme imposé durant toute la partie, l'impossibilité de briser le tempo, la volonté de chacun de jouer dans la vitesse de l'autre pour forcer le déséquilibre, ont généré un nombre incroyable d'erreurs des deux côtés. Chacun en ayant profité au maximum. Entre un Chelsea incapable de jouer vers l'avant en première mi-temps et un Liverpool forcé de s'exposer et très maladroit dans ses 30 mètres en deuxième, la porte était ouverte pour un but-à-but infernal. À ce jeu-là, l'impact d'Essien, Lampard et Drogba aura fait la plus grosse différence. On ne dira d'ailleurs jamais assez combien le retour de blessure du Ghanéen (qui a empoisonné la vie de Gerrard à l'aller) transforme radicalement l'équipe de Guus Hiddink.
Barcelone en une mi-temps
La voilà de nouveau prête à croiser la route du FC Barcelone, pour la quatrième fois en cinq ans (deux fois en huitièmes, une fois en phase de groupes). Un Barça encore une fois formidablement impressionnant face au Bayern durant une mi-temps. Car c'est bien tout ce qu'il lui a fallu, dès le match-aller, pour boucler son quart de finale. On ne va pas présenter maintenant le jeu d'attaque barcelonais, sa capacité à jouer, redoubler, bouger, créer les espaces pour les avaler ensuite sur une accélération. Lobanovsky disait que les équipes qui basent leur jeu sur la possession et la circulation du ballon doivent mettre l'essentiel de leurs efforts sur la récupération, le plus vite et le plus haut possible. Le Barça de Guardiola est exactement de ce moule.
Là encore, il faut bien reconnaître que Klinsmann lui a bien facilité la tâche, avec une organisation de jeu totalement à contre-sens au match-aller. Des milieux dépassés, incapables de se placer sur le terrain et fondamentalement inutiles. On a même surpris par instants les regards incrédules des petits poumons barcelonais, Xavi et Iniesta, devant les espaces vertigineux abandonnés devant la défense allemande. Leur donner ces espaces-là, c'est leur laisser toute latitude pour déclencher les accélérations et mettre sur orbite les trois monstres de devant
Ces espaces, ils ne les auront certainement pas face à Chelsea. Et comme Barcelone va devoir lui aussi se coller un calendrier domestique peu évident (contre Séville, Valence, le Real et Villarreal dans les quatre semaines à venir), Pep' Guardiola doit sans doute dès maintenant cogiter sur le meilleur moyen d'épargner la fraîcheur physique de ses p'tits gars. Car à coup sûr, ils en auront besoin s'ils veulent mater le trio anglais.
Lequel allait résister à la vague anglaise en battant Liverpool en finale. L'an dernier, Chelsea prenait sa revanche sur les Reds en prolongation, MU dominait Barcelone, avant de s'imposer en finale aux tirs au but. Que nous réserve donc le cru 2009?
Bien sûr ce succès, s'il rejaillit sur tout le foot anglais, est avant tout et exclusivement celui des «Quatre Grands», que l'on retrouve désormais à toutes les sauces, puisqu'ils ne vont quasiment plus se quitter d'ici la fin de saison: entre la FA Cup (demi-finales cette fin de semaine, Arsenal-Chelsea et Man'U-Everton), le Championnat (Arsenal-Liverpool ce mardi, Arsenal-Chelsea le 9 mai, Arsenal-MU le 16 mai) et la Ligue des Champions (Arsenal-MU les 29 avril et 5 mai), ils vont passer le mois à venir dans les poches les uns des autres. Avec deux autres rendez-vous possibles, la finale de la Ligue des Champions le 27 mai et celle de la Cup le 30.
Cela pourrait devenir vite lassant si chacun de ces chocs n'apportait pas la promesse de matches terriblement spectaculaire, férocement disputés et plus que jamais propices aux plus incroyables rebondissements.
La maîtrise d'Arsenal
Il n'est pas non plus question de disputer les mérites de chacun. Qu'elles aient été nettes (Arsenal), folles (Chelsea), ou calculées au plus juste (MU), les trois qualifications ne souffrent réellement aucune récrimination.
Des trois, c'est Arsenal qui a le moins tremblé. Tout juste une mi-temps, la première au Madrigal, où Villarreal est parvenu à bousculer son adversaire. Il est fort possible de situer le tournant de ce quart de finale dans le vestiaire des Gunners à la mi-temps de ce match-aller. Et le recadrage tactique apporté par Arsène Wenger, demandant à son équipe de jouer une dizaine de mètres plus haut, lui permettant de récupérer de meilleurs ballons, tout de suite capables d'être joués sur la défense espagnole. Ensuite, l'impact, la qualité d'approche (Denilson, Fabregas, Nasri) et cette finition (Adebayor, Walcott) ont su mettre Arsenal à l'abri jusqu'à l'issue du match-retour. Avec en outre cette capacité d'accélération essentielle dans le jeu des Londoniens.
United a su répondre
Ce sera bien sûr totalement différent face à United en demie. Les blessures, surtout dans le secteur défensif, un léger déficit d'expérience à ce niveau par rapport aux Champions en titre et surtout une grosse différence (au moins de nombre) entre les deux effectifs (surtout au vu des calendriers de chacun) risque de poser problème à Wenger.
Qui aura cependant vu un MU peu à l'aise dans son match aller face à la volonté offensive et la vitesse de Porto. Mis continuellement en difficulté au match-aller (qu'il aurait bien pu perdre), United a parfaitement su répondre au retour en livrant une prestation désormais classique. Quadrillage bien plus efficace du terrain (Anderson-Carrick), présence déterminante derrière (Ferdinand-Vidic), circulation fluide et rapide devant (Rooney-Roanaldo): c'est dans cette configuration que MU exprime le mieux l'étendue de ses qualités. Et sa domination.
Drogba, Esssien surpuissants
Dominant, Chelsea ne l'a pas vraiment été à Stamford Bridge. Ce qui nous a permis d'assister à un match fou, exceptionnel de rebondissements. Crédit à Liverpool d'être allé jouer au maximum ses chances. D'avoir pris des risques - et au bout du compte de les avoir payés. Benitez et Hiddink étaient d'ailleurs d'accord à l'issue de la rencontre : le rythme imposé durant toute la partie, l'impossibilité de briser le tempo, la volonté de chacun de jouer dans la vitesse de l'autre pour forcer le déséquilibre, ont généré un nombre incroyable d'erreurs des deux côtés. Chacun en ayant profité au maximum. Entre un Chelsea incapable de jouer vers l'avant en première mi-temps et un Liverpool forcé de s'exposer et très maladroit dans ses 30 mètres en deuxième, la porte était ouverte pour un but-à-but infernal. À ce jeu-là, l'impact d'Essien, Lampard et Drogba aura fait la plus grosse différence. On ne dira d'ailleurs jamais assez combien le retour de blessure du Ghanéen (qui a empoisonné la vie de Gerrard à l'aller) transforme radicalement l'équipe de Guus Hiddink.
Barcelone en une mi-temps
La voilà de nouveau prête à croiser la route du FC Barcelone, pour la quatrième fois en cinq ans (deux fois en huitièmes, une fois en phase de groupes). Un Barça encore une fois formidablement impressionnant face au Bayern durant une mi-temps. Car c'est bien tout ce qu'il lui a fallu, dès le match-aller, pour boucler son quart de finale. On ne va pas présenter maintenant le jeu d'attaque barcelonais, sa capacité à jouer, redoubler, bouger, créer les espaces pour les avaler ensuite sur une accélération. Lobanovsky disait que les équipes qui basent leur jeu sur la possession et la circulation du ballon doivent mettre l'essentiel de leurs efforts sur la récupération, le plus vite et le plus haut possible. Le Barça de Guardiola est exactement de ce moule.
Là encore, il faut bien reconnaître que Klinsmann lui a bien facilité la tâche, avec une organisation de jeu totalement à contre-sens au match-aller. Des milieux dépassés, incapables de se placer sur le terrain et fondamentalement inutiles. On a même surpris par instants les regards incrédules des petits poumons barcelonais, Xavi et Iniesta, devant les espaces vertigineux abandonnés devant la défense allemande. Leur donner ces espaces-là, c'est leur laisser toute latitude pour déclencher les accélérations et mettre sur orbite les trois monstres de devant
Ces espaces, ils ne les auront certainement pas face à Chelsea. Et comme Barcelone va devoir lui aussi se coller un calendrier domestique peu évident (contre Séville, Valence, le Real et Villarreal dans les quatre semaines à venir), Pep' Guardiola doit sans doute dès maintenant cogiter sur le meilleur moyen d'épargner la fraîcheur physique de ses p'tits gars. Car à coup sûr, ils en auront besoin s'ils veulent mater le trio anglais.